samedi 20 août 2022

Critique animés - Neon Genesis Evangelion (Rebuild of)

Appréciation : 😈
Auteur : Hideaki Anno
Netflix

L'Histoire :
Shinji Ikari, jeune adolescent introverti et peu sûr de lui, en quête de l'amour de son père va devoir participer aux manipulations de ce dernier en pilotant un gros robot pour combattre des monstres extraterrestres qui menacent l'humanité.

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Alors j'entends déjà les fans hurler à la lune à la lecture de mon résumé, et je les comprends pleinement car c'est plus compliqué que ça.
Mais après moult visionnages de la série animé, puis des différents films animés, jusqu'à cette dernière mouture qu'est Rebuild of Neon Genesis Evangelion je dois bien avouer que je serai bien en peine de faire un court résumé de cette œuvre complexe (parfois bien inutilement d'ailleurs).

Car, tout l'intérêt de cette dernière ne sont aucunement les bagarres - qui sont au demeurant superbes, originales et toujours excellentes en matière d'animation malgré leur 30 ans d'âge.

Non, le cœur de cette série de 4 films d'animation est l’interaction et l'introspection des personnages.

Le souci c'est que l'auteur n'a de cesse de mélanger ça avec un salmigondis biblique, une relecture foutraque des évangiles dans lesquels il a pioché au petit bonheur ce qui l'intéressait au travers de la vision complexe de sa culture japonaise en tirant un syncrétisme abscons.
Ainsi né le combat de l'humanité contre les Anges qui veulent la détruire, les complots et luttes politiques entre la Seele, la Wille, et autres forces militaires à coup de Documents de la Mer Morte ou autres... Et c'est là qu'il ne faut pas chercher bien loin, c'est mystérieux, c'est beau, les Anges sont étonnants, leurs combats contre les Eva magnifiques et titanesques, mais c'est du vide.

Car, l'essentiel est ailleurs et assez bien résumé dans l'animé par l'explication du complexe du hérisson. Le personnage a peur d'être blessé par les autres, se sent seul, inutile, incapable de réaliser quoi que ce soit, de trouver sa place, de construire son paradis personnel.

Ainsi, la question et l'intérêt central ici est bien la dépression, la peur de l'autre, l'abandon, le suicide. Jusqu'à la fin où le "héros" découvrira que malgré les pertes, les blessures, les confrontations, les trahisons chacun peut trouver à construire son paradis, à réaliser son propre Évangile du Nouveau Monde.

Critique comics - The Shadow Planet

Appréciation : 😊
Auteurs : Blasteroid Bros
Éditeur : Komics initiative

L'histoire :
L'équipage d'un vaisseau spatial répondant à un appel de détresse sur une planète perdue sera confronté à une entité millénaire cherchant sa survie et son expansion.

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Renouant avec les films d'horreur spatiale, les auteurs, visiblement amoureux du genre, nous offrent un scénario court et simple mais efficace servi par des dessins superbes.
Un bon moment de plaisir sans se prendre la tête.

Critique comics - The Manahattan Projects

Appréciation : 😍🤪🤯
Urban comics - 2 tomes (35 € pièce)

L'histoire

Oppenheimer sont engagés pour diriger le projet Manhattan. Ils y retrouvent Einstein (peut-être), Fermi (sûrement), Von Braun (en grandes parties) et Feidman (sans aucun doute). Mais la bombe atomique n'est que l'arbre qui cache la forêt. Le miroir aux alouettes pour gogo politicards et civils innocents. En fait la bombe n'est que le pétard mouillé dans l'ensemble des projets Manhattan. Car tous ces messieurs (en tout cas c'est ce qu'ils prétendent) ont décidé d'une science sans limite, sans morale et aux moyens infinis. Afin d'assurer la suprématie de l'humanité dans un Univers pas si vide ou accueillant que ça ? Ou tout simplement parce qu'ils le peuvent ? Parce que la quête du savoir  n'a pas de prix assez grand ?

Jonathan Hickman nous offre ici avant tout un divertissement. Une BD d'action rappelant à la fois Rick et Morty, Fear Agent... Des scientifiques déjantés, sans limite et en roue libre. Des rebondissements en veux-tu en voilà. Le tout servi par les dessins de Nick Pitarra dont je ne saurais qualifier le style mais que j'ai trouvé très adapté au scénario (vous jugerez par vous même). C'est rempli de clins d'œil parodiques, sur la science ou sur la pop culture mais toujours avec un point de vue décalé. Avec en toile de fond constante la question "Peut-on s'abstenir de toute limite au nom de la science ?"

En tout cas ce fut pour moi un régal et je n'ai pu lâcher les deux tomes avant de les avoir terminer.


#bd #bandedessinee #culture #comics #science @urbancomics @terre-2 @popupnimes #jonathanhickman #nickpitarra

lundi 15 août 2022

Critique comics - Money shot : tome 1

Appréciation : 😋
Auteurs : Seeley Beattie / Isaacs Russel Crank!
Éditeur : Komics initiative

L'histoire :
Dans un futur proche, la Science n'est plus subventionnée, l'Humanité ayant préférée se réfugier dans le divertissement et les spectacles pornos où un vieux baise avec des Kaïjus.
Une équipe de scientifiques travaillant sur un portail de téléportation vers d'autres mondes décide donc de concurrencer l'industrie des films de boules en se tapant des extraterrestres pour pouvoir payer les factures.
Et quel meilleur moyen de faire avancer la Science à travers la sociologie, l'exobiologie, la linguistique, la botanique, la protection contre les IST et que sais-je encore, quand s'amusant avec les populations locales.

Les voyages forment la jeunesse ou la déforme, c'est selon...

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L'idée est amusante et la réalisation de qualité. Le scénario, avant tout fun, se permet de dénoncer nos sociétés plus attirées par le dernier tuto beauté que par la dernière avancée astrophysique. Les dessins sont beaux et savoureux.
Point de vrai BD porno ici, à peine érotique mais plein de répliques drôles et de situations cocasses.

Une BD fraîche, bien agréable par ces fortes chaleurs.

A suivre pour voir si le tome 2 confirme cette ambiance sucrée-salée.

vendredi 12 août 2022

Critique animé - Green lantern : Beware my power

Appréciation : 😕
Warner Animation Studio
DC Universe

L'histoire:
John Stewart, alors qu'il se remet de traumatismes de guerre, voit s'écraser dans son jardin un vaisseau spatial. Un petit vieux tout bleu lui donne une bague qui le conduira auprès de quelques membres de la Justice League.
À la suite de quoi, il partira sur la piste d'Hal Jordan disparu ce qui le mènera, entre autre, au milieu de la guerre entre deux mondes éternels rivaux : Thanagar vs Rann.

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Warner Studio Animation continue de délocaliser sa production auprès de studios asiatiques moins cher. L'animation, sans être horrible et loin d'être fracassante.

Mais le plus handicapant pour ce tout dernier opus de l'univers DC animation est un scénario indigent qui ne rend pas du tout hommage au run mettant en scène la guerre Rann / Thanagar et la possession d'Hal Jordan par Paralax.

À voir pour les passionnés.

Critique BD - Mécanique Céleste

Appréciation : 💖
Auteur : Merwan
Éditeur : Dargaud

L'histoire :
Dans un monde post-apocalyptique, une jeune fille rejetée par la tribu locale va participer, à ses côtés, à un tournoi de ballon prisonnier qui décidera de leur sort face à une nation conquérante et coloniale.

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Merwan nous offre une œuvre belle à en pleurer ! Sincèrement.

Les dessins sont magnifiques. La mise en page intelligente, rythmée, prenante. Les personnages attachants, parfois superficiel, parfois profonds mais toujours justes et extrêmement touchants à  l'image de la Vie quoi !

Une BD a ne manquer sous aucun prétexte, à lire et à offrir pour petits (à partir de 10 ans) et grands (tant que les yeux fonctionnent).

samedi 6 août 2022

Critique film - La couleur hors de l'espace

Appréciation : 😭
Diffusion : Prime vidéo

L'histoire :
Une famille middle class américaine a aménagé dans une joli résidence à l'écart de tout dans les bois d'Arkham.
La mère se remet d'un cancer. Le père excentrique cultive les alpagas pensant que c'est l'avenir du monde. L'adolescente s'essaie aux rituels magiques dans les bois alentours son exemplaire du Nécronomicon sous le bras. Son adolescent de frère fume des splifs avec le vieil hippie qui vit dans la forêt. Et le plus jeune se contente d'être bizarre.
Jusqu'au jour où une météorite tombe sur leur terrain, libérant une entité extraterrestre adepte de la roue chromatique.

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Vous l'avez sûrement compris au résumé ci-dessous, ce film est une catastrophe. Je ne saurais rejeter le faute sur les acteurs qui font ce qu'ils peuvent, mais le scénario et la réalisation sont définitivement partis ramasser des fraises dans la forêt.
Ce réclamant dès les premières minutes d'une filiation Lovercraftienne, le film débutera à la façon d'un Docteur Who - je m'attendais d'ailleurs à le voir sauver la situation en expliquant que l'alien voulait communiquer pour rentrer chez lui - pour poursuivre dans un pot-pourri (et même très pourri) de Shinning et de The Thing.

Voilà, c'est mauvais, ne le regardez pas sauf si vous avez une obsession pour la roue chromatique et toutes les nuances que l'on peut en tirer.

En tout cas, la couleur est peut-être hors de l'espace mais est entièrement dans le mauvais goût.

 

vendredi 5 août 2022

Critique comics - Rorschach

Appréciation : 😍
Auteur
: Tom King / Jorge Fornès / Dave Stewart
Éditeur : Urban comics

L'histoire :
35 ans après les évènements de Watchmen, lors d'un meeting du gouverneur Turley, candidat républicain en campagne contre le candidat démocrate Redford, deux personnes voulant attenter à sa vie sont abattues.
L'un porte le masque de Rorschach, l'autre est habillée en cowboy masqué.

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Tom King nous livre ici une enquête d'une lecture exigeante et profonde. Aucune case, aucun dialogue n'est de trop. Chaque élément est un morceau de puzzle que nous reconstruisons patiemment avec l'enquêteur indépendant diligenté sur l'affaire.

Ce livre est le seul "spin off" digne de l’œuvre d'Alan Moore, écrit jusqu'à présent, à mon sens.

Alors que le comics original dénonçait les politiques de Thatcher et de Reagan, ici c'est Trump et consort qui sont fustigés.

Place de l'art, devoir du citoyen, Tom King nous pousse à une réflexion sur les dérives de nos sociétés modernes, des magouilles et mensonges politiciens, de la population moutonnante et de la nécessaire implication du peuple.

Un pamphlet moderne, envoûtant et abyssal de réflexion sur soi et notre nécessaire place dans tout ça.

Le travail graphique de Jorge Fornès est superbe et ses découpages sont surprenants et très intelligents, soutenus par le traitement couleur de Dave Stewart.

Un comics à ne pas manquer !

Et méfiez-vous, les calmars sont partout !

Critique série animé - Dota : Dragon's blood

 

Appréciation : 😍
Auteur : Ashley Edward Miller
Diffusion : Netflix
Longueur : 2 x 8 épisodes de 26 mn

L'histoire :
Un jeune chevalier-dragon, tueur de vouivres, va être possédé par un dragon ancestral qui tente d'échapper à un démon voulant s'accaparer toutes les âmes des dragons ancestraux, afin de refaçonner la création. Ainsi maudit, il sera impliqué dans les guerres entre elfes et humains mais aussi entre une déesse et un sorcier en quête de vengeance.
Il devra y faire front avec une équipe hétéroclite, que parfois tout oppose, mais qui sera se lier face à l'apocalypse.

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Faux dieux, sorcier maléfique surpuissant, princesse exilée, jeune elfe en quête de rédemption, chevalier mi-homme mi-dragon, dragons à l'intelligence retorse, démon apocalyptique, lutte de pouvoir... tout y est dans cette série animée surprenante.
Peut-être surprenante car ne connaissant aucunement le jeu d’arène Dota, je n'avais aucun préjugé, ni attendu et force m'est de reconnaître que c'est vraiment pas mal du tout.
L'animation 2D est plutôt bonne, y compris les quelques incursions de la 3D mais c'est surtout l'histoire qui retient l'attention, rappelant au vieux joueur de JdR que je suis les meilleurs romans Drangonlance.

vendredi 15 juillet 2022

Critique BD : Shangrila

Appréciation : 👍
Auteur : Mathieu Bablet
Éditeur : Label 619

L'histoire :
La Terre est devenue inhabitable. L'homme s'est donc réfugié en orbite. Scott vit sur la station Tianzhu, appartenant à la firme Tianzhu dont le crédo est "Travaillez et Consommez". Scott, employé zélé et fidèle, enquête sur de mystérieux incidents survenant sur les stations de recherche appartenant à Tianzhu. Et si Tianzhu n'était pas le sauveur de ce reste d'humanité ? Si elle n'était qu'un geôlier habile ? Et que cache le projet "Homo stellaris"?

Mathieu Bablet nous compte ici une société réduite en esclavage par une entreprise au summum de son capitalisme, de sa logique de consommation et des êtres différents remettant en question ce dictât, menant l'enquête pour débusquer la vérité aussi horrible soit elle et la livrer au peuple. C'est une histoire de quête de liberté et de valeurs humaines. Mais jamais à l'emporte-pièce, chaque "héros" ayant sa propre "ligne" politique, sa propre altérité et chacun ou chacune réagira de façon unique à l'écroulement de l'Univers que faisait sa vie précédente.
Félicitations pour l'intelligence de la réflexion sur l'importance du rôle du bouc-émissaire dans le contrôle d'une société.
Pareillement les dirigeants de cette société à la Black Mirror sont totalement amoraux mais sans l'excès du super-vilain. Juste des bourgeois qui dirigent une entreprise, avec la volonté d'en tirer le plus de profit, sans considération pour les ouvriers qui sont uniquement vus en tant que Ressources Humaines. La fin ne pourra qu'être violente et non manichéenne.
Mais, si je dois émettre un bémol quand à cet excellent album c'est le dessin qui parfois m'a été difficilement lisible. A mi-chemin, je trouve, entre une sorte de naïveté à dessiner les visages, une fausse simplicité (la façon de dessiner les nez me dérange pas mal) qui parfois m'a rendu la reconnaissance des protagonistes difficiles et un fourmillement de détails dans un lieu clos et les environnements futuristes.

Deuxième œuvre de M. Bablet, cette poésie crue, cette réflexion sociale est à lire avec grand plaisir malgré, peut-être, quelques défauts dans la narration graphique.


#BD @label619 #mathieubablet

Critique série : For all minkind - saison 1

Appréciation :
👍
Plateforme : Apple TV

L’histoire :
1969, les hommes mettent le pied sur la Lune mais… ce n’est pas les Américains, se sont les Russes qui accomplissent cet exploit. Ainsi toute la Guerre Froide se déplace dans l’espace.


Une excellente dystopie, bien écrite, bien filmée, bien jouée, abordant intelligemment l’ingérence politique dans les programmes spatiaux, la place des femmes et d’autres minorités des années 70 à 80. La plupart des acteurs sont connus en tant que second couteau dans d’autres séries ou films.
La série met en lumière de façon réaliste ce qu’exige une existence d’astronautes, la somme de connaissances et d’entraînements que cela implique pour eux, leur vie de famille bouleversée, et le danger mortel de l’espace ou la moindre erreur, la moindre défaillance est mortelle.
Ma seule réticence, c’est de ne rien savoir ce que foute les russes de leur côté, que se soit sur terre ou sur la Lune ce qui m’a donné parfois l’impression d’une campagne de com pour la NASA. Genre, donnez nous des sous pour partir sur Mars. Mais bon, c’est peut-être moi…
En tout cas une excellent série que je vous recommande. La saison 2 est sortie et les saisons 3 et 4 sont signées.

Critique Comics : Batman Black and White tome 1

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Appréciation : 🤔
Auteurs : collectif
Éditeur : Urban comics 2016

Recueil d'histoires courtes sur Batounet, en noir et blanc.
Très inégales tant au niveau scénario qu'au niveau dessins. Certaines ne sont que prétextes à autres choses et notre homme chauve souris n'est parfois que prétexte.

Le seul intérêt pour moi de l'ouvrage est la découverte ou la redécouverte d'auteurs à suivre ou à éviter.

Critique Comics : The Twelve

Appréciation : 🤩
Auteurs : Straczynski - Weston
Éditeur : Panini comics 2021

L'histoire :
En pleine seconde guerre mondiale, tous les super-héros américains se lancent dans la bataille. On ne se souviendra que des membres de l'équipe menée par Captain America et tous les autres seront oubliés. Pourtant lors de l'attaque du bunker d'Hitler, 12 héros de l'Age d'Or des comics disparaîtront pour revenir dans le monde 63 ans plus tard.

Ses pionniers des Justiciers Fantastiques parviendront-ils à s'intégrer à un monde bien loin de leur rêve de Futur radieux ?
Y a-t-il encore une place pour ces merveilles de la Science ?
Le Reporter Fantôme aura beaucoup à écrire et découvrir pour répondre à ces deux questions.

Ça faisait longtemps qu'une BD ne m'avait emporté et fait vibrer autant.
Prenez 12 héros oubliés de l'Âge d'Or, congelez les pendant 60 ans puis réinjectez les dans le monde moderne. À part si vous vous appelez Captain America, il y a toutes les chances que ça ne se passe pas bien. Des drames qui vous ont amené à devenir un super-slip aux drames que vous vivez après un demi-siècle d'absence, tous seront impactés, aucun n'en ressortira indemne, peu resteront vivants.
Car c'est bien le concept qu'ont choisi les deux auteurs. Prendre des héros oubliés, des seconds couteaux et de leur appliquer un traitement réaliste, de tailler dans la masse, de les maltraiter comme sait le faire la vie. La recette est connue et a permis de faire de très bonnes histoires chez DC ou chez quelques indés, mais c'est plus rare chez Marvel et pourtant, une fois de plus, cela fait une histoire mature, aux personnages terriblement attachants, dont les drames touchent au cœur.

Critique Comics : Némésis

 Amazon.fr - Millar & McNiven's Nemesis - McNiven, Steve, Millar, Mark -  Livres

Appréciation : 😐
Auteurs : Mark Millar - Steve McNiven
Éditeur : Panini comics 2011

L'histoire :
Némésis est un super-vilain, un génie du crime. Son super-pouvoir : une super richesse et une super intelligence.
Son but : principalement tuer des personnalités populaires œuvrant pour le bien, la justice et l'égalité.
Il s'en prend cette fois à Morrow, policier dont la réputation et le probité n'est plus à faire. La confrontation entre le bien et le mal sera épique.

Un surhomme, super riche et super intelligent, ça vous rappelle quelque chose ? Mark Millar inverse ainsi le modèle de Batman, nous donnent à voir un "et si..." le plus grand détective était un génie du crime, mix entre une chauve-souris humaine et un joker.
C'est pas très subtil, le scenario est parfois bancal et assez basique, mais c'est fun, palpitant et bien mené. Les dessins de Steve McNiven sont superbes et nourrissent l'histoire très efficacement.
À voir par curiosité comme un film popcorn.

Critique Comics : Wanted

 http://blog.lefigaro.fr/bd/wanted6reg.jpg

Appréciation : 🤩
Auteurs : Mark Millar / J.G. Jones
Éditeur : Panini comics 2008

L'histoire :
Wesley Gibson est un gars minable avec un amour propre comparable à une serpillière. Mais un jour, le destin vient frapper à sa porte pour lui avouer que son père, le meilleur assassin du monde, est mort et lui lègue sa fortune à condition qu'il s'équipe d'une paire de couilles. Il déboule alors dans un univers où les supervilains sont maîtres du monde, après s'être regroupés dans les années 80 et avoir dessoudés tous les superslips. Mais l'entente cordiale entre raclures immorales de tous bords cache bien des pièges. Wesley s'en sortira-t-il mieux qu'au bureau ?


J'avais vu le film "librement" tiré de cette histoire il y a quelques années et les scénaristes hollywoodiens ont clairement fait de la merde.

Ici, Mark Millar nous offre une histoire à 100 à l'heure dans un monde où les super criminels règnent, avec des clins d'œil permanents aux méchants ou héros des grandes licences du comics. Une cape rouge en lambeau dans une vitrine. Un vieil homosexuel et son amant suspendus au-dessus d'un bac d'acide... Bref c'est fun, les dessins de J.G. Jones sont excellents et collent à l'aventure. Et l'univers où les méchants ont gagnés est un pur plaisir. Et, peut-être, en filigrane, la question du pouvoir et du libre arbitre. 151 pages de divertissement assuré.

samedi 5 février 2022

Le vol des dragons - épisode 13

 Le donjon de Xanathar

Nous nous trouvons présentement dans les prisons de l'Antre de la Folie, comme la nomme son propriétaire, à savoir Nihiloor, le flagelleur mental préféré de Xanathar. Nous sommes précisément dans le Donjon de Xanathar, sous Skullport la ville des brigands, cachée sous Waterdeep.

Bref nous sommes dans le fond des fonds, à raser les murs en mode infiltration à haut risque, afin de retrouver l'héritier Neverember et de mettre la main sur son trésor !

Et le voici enfin devant nous, dans un sale état, la tête de poulpe s'étant sûrement payé une bonne tranche à lui défoncer la mouille. Nulfnir lui prodigue des soins magiques pendant qu'il nous balbutie les circonstances de son enlèvement. A peine remis vaguement sur pied, que notre envie de décarrer de cet endroit se fait pressante. Nous refluons vers la sortie mais derrière la porte circulique des geôles, la pièce occupée normalement par 3 profonds endormis et leur chef mort, contient à présent 20 cm d'une sorte de mucus collant qui en recouvre le sol.
Du coin de l'œil je vois que nous attend Nihiloor, escorté de 6 gobies, et d'un dévoreur d'intellect (les sortes de cerveau sur pattes qui vous prennent la tête).
S'échapper s'annonce ne pas être une partie de vacances.

Surtout, que voulant être discret, je perds mon équilibre en me penchant pour voir et me vautre bruyamment sur le sol.

Découvert, Arnulf attaque immédiatement. Mais à peine a-t-il fait quelques pas dans la pièce que ses bottes restent collées au mucus et il chute dans la morve qui recouvre le parterre. Tirant profit de la situation, le calamar lâche sa créature de compagnie qui tente en vain d'aspirer la moindre intelligence chez le guerrier englué.

Grâce à la pierre de Golor, je réitère mon sort de sommeil et c'est 3 profonds qui s'endorment. Ce qui nous laisse, juste, avec le maître des lieux et le reste de sa garde.

Karl fait irruption dans la pièce, l'arc en main et blesse Nihiloor alors que les 3 Kuo-Toa restant se précipitent sur Arnulf et profitent de sa position avachie pour le blesser. Mais le guerrier se relève et leur poutre la gueule en veux tu en voilà en poussant un "Enculey !" de mécontentement.

Alors que je m'apprête à lancer un sort, le flagelleur mental me sidère puis se déplace maladroitement à travers le mucus vers Arnulf. Seule la poiscaille a l'air d'être à l'aise dans cette merde collante.

Nulfnir pénètre prudemment dans la pièce. Il met un pied dans la berdouille, il met deux pieds dans la berdouille alors que Karl flèche derechef la face de tentacule qui rit mentalement.

Une grenouille tente, sans succès, d'embrocher Nulfnir. Arnulf, quand à lui, est submergé par le céphalopode et les autres têtes de thon et commence être gravement sanguinolent. C'est alors que ce petit vicelard de dévoreur d'intellect se jette sur la mouille d'Arnulf qui tombe à genou avec autant de vigueur qu'une moule trop cuite. Malgré tout, le guerrier parvient à arracher le bestiau de son visage. Mais le cerveau immonde avait ses griffes plantées dans celui d'Arnulf qui tombe inanimé dans la bave ichtienne.

Nihiloor tente de retourner mentalement notre marchand mais en vain.

Nulfnir brasse l'air devant son adversaire à branchies...

La situation n'est pas à notre avantage et s'enlise. Aussi Karl sort une bille explosive de sa poche et la balargue sur la face de poulpe. Une énorme déflagration s'ensuit qui souffle tout le monde sauf moi, immobilisée trop loin du champ de bataille.
Nihiloor est bien cramé mais toujours debout. Par contre Arnulf ressemble une chipolata oubliée sur un barbecue. De même le cerveau sur pattes et la poiscaille sont fris à point.

Le flagelleur se met à léviter et tente de nous éviter par un repli stratégique mais Karl ne l'entend pas de cette oreille et le clou au mur avec son arc.

Nulfnir se soigne puis vient me secouer et me fait sortir de ma torpeur.

On se casse juste à tend alors que 3 dévoreurs d'intellect sortent des fagots et déboule dans la pièce.

Ayant rempli sa part du contrat, notre doppelganger prend congé afin d'aller se terrer quelque part pour se faire oublier.

Alors que nous prenons le chemin à rebours, nous évitons les arènes qui vibrent des trépidations d'un combat en cours. On bifurque vers la sortie la plus proche mais elle est close et le passage dans le mur est invisible. Karl cherche la serrure mais tous les yeux incrustés dans les murs nous scrutent et clignent à l'unisson.

Tant pis, nous filons de là sans demander notre reste vers une hypothétique sortie plus loin. Nous franchissons deux portes circuliques pour buter sur 5 formes flottantes. Un tyranoeil mort-vivant et ses 4 petits copains, des tyranœil sporiques nous barrent le chemin.

La grosse créature monoculaire balance un rayon pétrifiant sur Ranaer qui résiste tout juste. Pressés par le temps, poussés par l'urgence, Karl dégaine notre dernière bille et s'en sert sur nos adversaires. Les 4 petites saloperies volantes explosent en nuages de gaz hautement toxique. On prend gras ! Nulfnir plie même du genou mais se ressaisit et tente de renvoyer le mort-vivant mais Clanguedin Barbe d'Argent à l'air d'être occupé ailleurs et ne fait pas le miracle attendu.

Je tente un projectile magique qui s'écrase faiblement sur les chairs en putréfaction de l'horrible bête. Cette merde zombie réplique et me grille le cerveau d'un rayon sorti d'un de ses pédoncules oculaires. Je résiste à m'abandonner à la mort par respect pour moi-même ainsi que mes camarades.

Karl se manque à l'arc et l'Hunain et son Dieu semblent avoir pour le moment des problèmes de communication.

La sortie étant à porté de jambes juste derrière l'emmerdeur cyclopéen, je file des deux fuseaux, passe à côté de l'adversaire et continue ma course l'épée en main. Mais le bestiau me cible et me frit une nouvelle fois le cerveau. La douleur est intense et je commence à saigner par des orifices non prévus à cet effet. Mais je continue ma course, franchis la porte suivante et poursuit dans le couloir.

Renaer gravement blessé, mes compères m’emboîtent le pas. Le tyranœil cible Nulfnir et tente de carrément le désintégrer, mais sans succès. Alors que nous nous ruons dans un long couloir sensé nous faire déboucher à Skullport, le monstre nous suit.

Enfin Clanguedin semble entendre les incantations de Nulfnir car il arrive à repousser les morts-vivants, obligeant le zombie à battre en retraite.

Au bout d'une centaine de mètres, j'avise un escalier montant. Il nous conduit jusqu'à une trappe que j'ouvre prudemment. Je pénètre dans une sorte de réserve et attends mes collègues. Nous montons à l'escalier qui court le long d'un mur pour nous retrouver sous une nouvelle trappe de laquelle émane quelques sons. J'ouvre discrètement sur des pieds d'halflins s'activant. Nous débouchons alors dans la cuisine d'une auberge. Nous traversons l'établissement sans ralentir, baratinant au passage le patron pour la forme.

Nous voilà débouchant dans l'immense caverne constituant Skullport et nous nous évanouissons dans les ruelles alentour avant que quiconque ne nous interpelle. Nous finissons par repérer un batelier au bord du lac souterrain qui accepte de nous amener hors de la ville.


Nous avançons en silence, pendant 1 heure environ, sur les eaux rendues noires par la nuit tombée pour atteindre les docks accueillants de Waterdeep. Nous débarquons et respirons à pleins poumons l'air du port qui nous semble délicieusement sain par rapport aux remugles infâmes du repaire des malandrins.

Ne souffrant plus aucun report, nous amenons Reaner sous le théâtre du Flumph Rose pour y rencontrer Aurinax, le dragon doré, gardien du trésor Neverember. La bestiole reptilienne scrute l'héritier et accepte d'abandonner sa charge. Nous voilà devant deux alcôves contenant au bas mot 500 000 dragons. L'équivalent de 5 tonnes d'or !

Malheureusement quand bien même vous auriez échappé aux hordes de Xanathar et aux séides des Zentarim, il vous reste à affronter la pire des racailles : les politiques. Ainsi, la nouvelle de la découverte du trésor s'ébruitant rapidement dans les cercles de pouvoir, la seigneur manifeste, génitrice de notre bon Karl, nous propose de garder 1/10 du trésor en échange de la protection de la ville contre les deux bandes maffieuses et sous prétexte que cet argent fut détourné des fonds publics.

Eux-mêmes n'ont rien fait pour le retrouver. Ils n'ont mené aucune enquête sérieuse. N'ont jamais mis leur vie en jeu de quelconque façons, mais comptent bien empocher les 9/10 ème du trésor sans avoir même sorti leurs doigts bagousés de leurs culs délicats. De dignes représentants de la ville, du capitalisme, et du pouvoir corrompu qui gangrènent nos civilisations modernes.

La routine quoi...

Fin de la campagne. Jusqu'à la prochaine ?

vendredi 4 février 2022

Le vol des dragons - épisode 12

 Dans l'antre de Xanathar


Aurinax, le dragon doré chargé de garder le trésor est devant nous, sous forme d'un nain à la peau divinement cuivrée. Et clairement, un manque de confiance l'anime quant à nous remettre le trésor Neverember, dont l'or et les joyaux dégoulinent de deux grandes alcôves. Après plusieurs minutes de palabre où notre interlocuteur nous prend d'évidence pour des quantités négligeables, voire des nuisances dans son existence solitaire, il consent à envisager d'abandonner sa charge si nous lui ramenons  l'héritier Neverember afin qu'il confirme l'indisponibilité de son père et prenne possession du trésor.

Ne souhaitant que peu se fritter avec du dragon doré, Karl s'en retourne chercher à contrecœur Renaer, accompagné d'Arnulf.

Nulfnir et moi-même restons en compagnie du lézard sous couverture.

Karl remonte et retrouve Renaer en pleine mission déco dans notre auberge. Il le ramène au Flumph Rose le faisant passer pour le Grand Maître de l'Ordre des Exterminateur de Vermines Diverses et Sournoises (en insistant bien sur les majuscules). Le jeune nobliau n'est pas rassuré quand à sa destination et sa rencontre avec un "nain qui n'en est pas un"...!? Karl le laisse dans le flou jusqu'à son arrivée dans l'antre d'Aurinax. Mais déjà, le dragon doré l'interroge, l'examine et nous révèle que le présent Renaer est en fait un Doppleganger, la vérité ne pouvant pas, semble-t-il, échapper au dragon d'or.

L'espion tente l'escapade mais un sort d'immobilisation doublé d'un sort de toiles d'araignée le stoppe net, ainsi qu'Arnulf qui lui était parti au train. Nous libérons manu militari notre guerrier et interrogeons le sbire de Xanathar pendant qu'Aurinax s'en va prendre du bon temps dans son repaire tout en pestant contre les insectes que nous sommes, le dérangeant et faisant un bruit importun.

Le gredin se déballonne tout de go et nous révèle qu'il a pris la place du fils Neverember il y a 4 jours et que ce dernier se trouve dans les geôles de Skullport, la ville cachée des tire-laines et autres égorgeurs locaux. Il propose, en échange de sa vilaine existence, de nous faire pénétrer dans la ville située sous les falaises de Waterdeep.

Nous acceptons et Karl repasse par l'auberge récupérer les deux perles explosives que nous y avions entreposé pendant que nous faisons profil bas, persuadés à raison que nombreux sont les espions de Xanathar.

Il nous rejoint dans le quartier du Château où se situe l'entrée par les égouts du repaire des ruffians et autres malandrins de basses extractions. Le doppleganger reprend les traits de Renaer et nous descendons dans les conduits humides en mode infiltration-hyper-discrète-si-possible, aiguillé par notre prisonnier et sa connaissance du terrain. Effectivement nous suivons la piste de cercle entourés de 10 rayons symbolisant Xanathar le Tyranoeil et pavant parfois les parois des arches de pierre.

Renaer Neverember
Notre route vient se terminer devant une lourde porte de pierre. Notre guide appuie sur un des symboles ornant le mur et la voilà qui s'ouvre sur un escalier en colimaçon. Les murs sont couverts d'espèces d'yeux munis en leur centre d'une flamme éternelle qui assurent lumière et gros malaise.

Durant les 30 mètres de la descente, nous recueillons des informations du malfrat qui semble plutôt bien enclin à nous aider. Il nous révèle ainsi qu'en cas de confrontation avec le tyranœil, dont il nous précise bien que chacun des 10 pédoncules oculaires dispose d'un effroyable pouvoir. Il faut taper dans son point faible, à savoir son poisson rouge Sidgar dont il est raide dingue. Il nous explique également qu'il y a deux séries de cellules à Skullport. Celles dessous les arènes de combat où l'on enferme les récalcitrants communs et d'autres geôles plus spécifiquement réservées à la torture sous l'expertise d'un flagelleur mental, sbire de Xanathar. Forts de ses informations, nous nous disons que nous allons en premier lieu nous diriger vers les arènes avec le secret espoir d'y trouver Renaer et de ne pas devoir se fritter avec une tête de calamar.

Mais pour l'instant, l'infiltration débute et nous pénétrons furtivement dans un grande salle tout en longueur. Plusieurs voies s'offrent à nous dont notamment des doubles portes circliques en pierre de 4 mètres de diamètre avec, pendant au plafond à la verticale, une sorte de glaire ectoplasmique noire. Il s'agit selon mes connaissances et celles de Nulfnir, d'un pédoncule de scrutation. Xanathar, décrit comme totalement paranoïaque, a installé une système de pédonculo-surveillance dans son domaine. Y a pas intérêt à trop trainer dans le coin. Mais pour l'instant peu importe, nous les franchissons et continuons avec précaution dans un couloir en quart de cercle de 10 mètres de large, aux lourds piliers sur lesquels une multitude d'yeux mobiles semblent suivre nos mouvements.
D'après notre doppelganger, nous pouvons potentiellement rencontrer malencontreusement Aémargole, le majordome du maître des lieux. Et justement, alors que nous nous glissons dans le passage vers les arènes, j'aperçois furtivement le dit nain, qui vient dans notre direction le long du couloir fort heureusement semi-circulique.

Ni vu, ni connu, nous traversons l'arène qui vraisemblablement fut utilisée il y a peu, puis passons sous le carré vieille pie des gradins pour atteindre les coulisses. Nous franchissons une grille rectangulique, puis une porte circlique et nous trouvons enfin dans le sein des seins de l'enfermement.

Sans perdre de temps, j'ouvre le regard de la première porte rencontrée et scrute la cellule dans laquelle patiente un minotaure, un demi ogre et un orog (créature à la peau bleutée, mélange contre nature d'une orque femelle n'ayant pu refuser les avances insistantes d'un ogre n'ayant aucune notion du concept de consentement). Les suivantes contiennent trois humains, puis ensuite une elfe et enfin un halflin qui réagit immédiatement lorsque j'ouvre le fenestrou que je referme immédiatement avant que le demi-être m'harangue.

C'est la merde, y a pas de Renaer !

Du coup, nous voilà bon pour aller baguenauder dans le repaire de Nihilourd, le flagelleur mental amateur de supplices et, aux dires de notre guide, accompagné d'une foule de créatures bigarrées.
Toujours en mode ninja, nous revenons au couloir vaguement circlique, puis passons deux portes dont une circulique, cette dernière donnant sur une pièce à piliers. Nous suivons notre malandrin dans son évitement de certains d'entre eux car probablement piégés.

Un couloir et nous voilà arrivés dans l'Antre de la Folie comme l'appelle tendrement son propriétaire. Discrètement nous observons quelques uns de ses "assistants" qui nous bouchent le passage vers les geôles, sortent d'hommes poiscailles au faciès peu amène et à l'allure horriblement grotesque et dénaturée.


Je les endors grâce au sort de sommeil conféré par la pierre de Golor. Tous s'écrasent au sol sauf un, plus robuste. Surement une chef ou un quelconque gradé. Mais pas le temps d'en savoir plus que le voilà mort dans un gargouillement pitoyable, la gorge perforée d'une flèche de Karl.

Encore une porte circulique et nous pénétrons dans le quartier des cellules de l'Antre de la Folie pour tomber sur 3 nouveaux gobies humanoïdes qui se font poutrer dare-dare par mes compatriotes. Faut dire que nous avons bien hâte de nous barrer de cet endroit glauque.

Nous inspectons rapidement chaque cellule et trouvons rapidement Renaer.

Reste maintenant à sortir de Skullport sans déranger plus que cela la faune locale.

Suite et fin de cette formidable aventure au prochain épisode.

samedi 15 janvier 2022

Faerie noire - La triste existence de Félix la Balance


L'affaire débuta dans les rutilants bureaux de la compagnie Elf films. Petite boîte de production cinématographique et de blanchiment d'argent, propriété de Tonton Max, un pointu, figure connue du monde des affranchis.

Voilà donc Marlène Démonjoe, pointue sublime déglinguée, Jules Potin, galibot mécanicien et Alain Deloin, dahu porte-flingue convoqués chez le Tonton.
A ses côtés, attirant l'œil comme une décapotable coupée sport, Loulou Vidal, sa nièce qui aime bien jouer les riches avec les mêmes qualités d'actrice qu'une speakerine de la RTF.

Le Tonton leur demande de régler une petite affaire qui le met dans l'embarras en échange d'une remise à zéro de leur ardoise.
Un certain Félix Lebreton, nabot de son état et intime de Loulou, a profité de la candeur de la jeune actrice en herbe, pour lui soutirer des infos qu'il s'est empressé d'aller bavasser aux condés. L'impardonnable !
Bref, le parrain nous demande de régler l'affaire dans le genre définitif en ajoutant un volet pédagogique pour sa nièce qui nous accompagnera !
Alors que les trois compères évoquent la finitude des choses pour Félix, il est clair que la môme Loulou en pince drôlement pour le court-sur-pattes.
Marlène en profite pour la prendre à l'écart et tente de lui expliquer que jouer les riches oies blanches est une chose, être vraiment naïve et croire que l'on peut se fier à un gars en est une autre.

La sublime déglinguée prend d'office le volant d'une voiture aimablement prêtée par la Elf films, alors que ses acolytes et la starlette grimpent à la place du mort et des deux grands brûlés. La demoiselle leur indique le Balto, un rade du 13éme où le nabot aime bien s'imbiber de Bastard, la bière des stars.
L'équipe y est reçue par une ambiance plus proche de la banquise que de la croisette. Ils commandent par politesse avant d'entrer dans le vif du sujet, à savoir obtenir des infos sur le malfaisant. Immédiatement, les habitués se font rétifs hormis une galibote dont le maquillage fait penser aux rayons de chez Ripolin. Elle fait du rentre dedans à un Jules peu farouche.
Mais Alain s'échauffe, la moutarde lui monte au nez, et il exhibe son soufflant à l'assemblée qui devient soudainement coopérative. Le gars Lebreton, il crèche chez une baveuse, Maître Bichette, avec qui il serait à la colle. L'a l'air de tremper son biscuit dans du beau linge, le bougre. Y fait de l'ascension sociale à la force du piolet qui balance entre ses courtes guibolles !

La bicoque de la rombière du barreau de mes deux chaises se situe à Pontoise, au 35 rue de la poupée qui tousse.
Les représentants de l'amicale de Tonton Max s'y rendent dare-dare mais avec une certaine retenue, Marlène rappelant qu'à faire du vilain chez un baveux pourrait entraîner une publicité indésirable pour leur capo. Chemin faisant, ils passent devant les studios où est tournée la production cinématographique qu'a dû mettre en pause Loulou, pour cause de stage de respect au sein de la famille. Le quatuor se met en planque devant la grille du jardin de la demeure de Maître Bichette, cherchant un signe de la présence de Félix la Balance comme on le surnomme déjà. Mais, une fois de plus, Alain Deloin s'impatiente, sort du véhicule et va faire le tour de la propriété accompagné de Jules. Marlène reste dans la voiture afin de tenir compagnie à Loulou, pas vraiment à l'aise dans cette épopée. Une fois franchi le mur arrière, le duo repère la Chevrolet bleue du nabot bavard et Jules s'empresse de la saboter tandis que son collègue observe à l'étage une silhouette féminine en compagnie d'un mâle plutôt costaud.
Ils reviennent à la voiture et l'attente pouvant être longue, Marlène s'en va acheter de la tortore dans le quartier.

C'est là que déboule au débotté Alain Melon, jeune premier et acteur à succès de l'industrie de l'image qui bouge. Ayant reconnu Loulou dans la voiture, il s'est convaincu de son enlèvement. Accompagné de quelques manouvriers péchés sur le lieu de tournage, il interpelle, d'une manière frisant l'incident diplomatique, son homonyme pistoleros et son camarade garagiste. Trouvant fort grossier qu'un cave vienne leur chier dans l'ventilo, Jules sort, machine à découdre au poing, ce qui à l'art de ramener les grincheux au calme et à la pacification. Les indélicats décarrent à toutes jambes, après une jolie démonstration des talents de M. Deloin comme portier à l'hôtel des trépassés.
Marlène revient avec quelques agapes.

Jules échafaude un plan consistant à faire sortir la baveuse de sa retraite. Il embarque Loulou jusqu'au bar du coin. Il appelle Tonton Max afin de savoir si Maître Bichette ne ferait pas partie de la maison. Mais non, elle est inconnue au bataillon. Il demande alors à Loulou de bigophoner à Maître Bichette et de lui hurler son désespoir amoureux et son urgent besoin de voir le Félix Lebreton. Une voix masculine lui répond et, grosso merdo, l'envoie balader.
Jules et Alain en ont marre et passent au plan B.
Jules s'en va faire du barouf à l'entrée pour attirer les gravos porte-flingue de la maisonnée pendant qu'Alain et Marlène font le mur de derrière. Loulou reste en sécurité dans la voiture. Le dahu investit la bicoque comme un soldat américain une kommandantur.

La Bichette finit par se retrouver avec le canon d'un revolver sous le pif. Marlène joue l'apaisement et la charmeuse, et retourne la baveuse comme un gant. Elle accepte de coopérer alors que soudainement une voix provenant de la cave appelle à l'aide. Elle les y accompagne et ouvre le sous-sol sur un donjon plutôt bien aménagé où un Félix, en très mauvais état, sèche sur une croix de Saint-André. Un oeœil crevé, la gueule en marmelade, le nabot crie à la douleur et à l'injustice. Il balance qu'il a été piégé par la baveuse qui est en cheville avec le chef des Masques de Belleville qui comptent s'en prendre à Tonton max dès ce soir.

Ils l'embarquent rapidement après lui avoir gentiment ordonné de fermer sa grande bouche et ils filent à bord de leur véhicule à la Elf films.
Ils débarquent tout juste pour voir trois malhonnêtes masqués sortir en trombe des bureaux de Tonton Max, l'un deux une mallette à la main. Ils s'engouffrent dans une voiture et décollent en trombe.
Marlène ne s'en laisse pas compter, enfonce le champignon et les poursuit pare-choc contre pare-choc alors que ses deux compagnons leur offrent une ration de plomb. La conductrice, montrant que son surnom de déglinguée n'est pas forcément usurpé, pousse la voiture des malfaisants dans le décor. Jules va récupérer le porteur de mallette encore passablement vivant ainsi que son bagage.

Ils ramènent le tout à la Elf films où c'est le chaos. Tonton est légèrement blessé et se fait rafistoler par sa porte-flingue.
Il est plutôt content de voir revenir ses enquêteurs avec sa nièce, le traître et un des masques. Mais il leur avoue que les trois assaillants n'étaient que diversion et que le patron des Masques s'est fait la malle par la porte arrière avec le plus gros du grisbi.

Reste à finir le boulot. Coup de bol, le Tonton Max a un chantier en cours dans la ville. Une bonne occasion de jouer de la truelle pour offrir catafalque en béton à ce poissard de Félix sous le regard mouillé de la gosse Loulou.
Dans leur partie, les affranchis finissent toujours par bâtir quelque chose même avec les pieds devant.