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samedi 7 juin 2025

La Brigade Chimérique (Icons system) - Les 5 salopards de l’Orient Express

Scène pré-générique

Une aventure de l’Escadron Étrange sans l’Escadron Étrange.

ou

Virée mortelle pour les agents du C.I.D.


Les faits évoqués dans cette chronique ont lieu un mois environ après l’affaire Bruxelloise.

Quatre agents du C.I.D. sont chargés d’escorter un allemand dénommé Kurt Siudmak -ainsi que sa valise au contenu précieux- de Strasbourg à Paris. Kurt a été exfiltré d’Allemagne et doit être ensuite envoyé en Angleterre.

Le patron, Mr N. a exigé la plus grande discrétion. Un stratogyre est parti plus tôt de Strasbourg pour brouiller les pistes alors que les agents du C.I.D. quittent la ville dans un fourgon blindés escortés de deux voitures remplies d’espions. Ce transfert précautionneux n’est pas habituel pour de simples agents du C.I.D., même si ceux-ci sont pourvu d’équipements non conventionnels, et les agents se remémorent la phrase du patron : « plus que de surhommes, nous avons besoin d’hommes sûrs. »

La sortie de Strasbourg se fait sous la pluie, mais à la traversée de la première forêt, le convoi est arrêté par un arbre déraciné, arraché du sol et couché en travers de la route.

« C’est un piège ! » dit Léon Tonnelier, agent du C.I.D. muni d’un chapeau melon lui conférant des pouvoirs mentaux.

Les espions dans les voitures ne réagissent guère quand soudain, la voiture a l’avant est déchirée, broyée, écartelée par une main invisible !

« Marche arrière ! » hurle Léon au chauffeur du camion alors que la voiture de queue, manœuvre aussi.

Mais surgit alors un énorme ours kodiak qui abat ses grosses pattes sur ladite voiture, fracassant le moteur.

Edmond Daillefer, agent du C.I.D. muni d’une lance énergétique se penche par la vitre passager pour viser l’ours alors qu’Anselme Petitboudu se jette sur Kurt pour le protéger, étant équipé d’un costume blindé. Enfin, Theophraste Legandin surveille leurs arrières par le hublot. Léon tend l’oreille, aux aguets.

L’ours est touché par le tir d’Edmond et se tient la patte, les agents de la voiture aplatie s’égayent dans les buissons proches pour mieux se défendre.

La première voiture broyée semble se disloquer, ses parties métalliques se rassemblant pour former une créature humanoïde. Derrière l’arbre apparaissent un autre ours, jumeau du premier, et une femme portant une grande tenue noire. A l’avant du convoi, un homme portant une tenue de cuir noir sort des fourrés et se place à côté de l’ours blessé. Quelque chose tombe sur le toit du fourgon.

Les quatre agents du C.I.D. pensent en même temps : « les longs couteaux » se rappelant leurs briefing et formations d’agent. Les longs couteaux travaillent pour Mabuse et l’équipe est constituée de :

Pharaonk, un esprit désincarné qui contrôle le métal.

Lorelei qui a des pouvoirs au toucher.

Oumenk capable de se transformer en deux ours.

Das Glassgeister, que l’on peut traduire par l’esprit de glace.

Der Metzger, le boucher.

Léon, légèrement paniqué, oublie qu’il est dans un véhicule blindé et tente de tirer à travers le toit… heureusement sans conséquence fâcheuse.

Théophraste brise la vitre arrière et tire sur Lorelei qui tombe sous le choc de l’impact.

Le chauffeur du camion, semblant incertain sur la conduite à tenir, Edmond lui ordonne de foncer droit devant avant de tirer de nouveau sur l’ours qui semble étourdi pour le compte.

Léon change de cible et tire sur Pharaonk, l’homme de métal.

A l’avant, l’homme vêtu de cuir abat le conducteur, forçant Edmond à abandonner sa lance énergétique pour contrôler le véhicule. Mais, étrangement il semble mettre toute son attention à bien manœuvrer et conduire le véhicule, oubliant toute l’urgence de la situation. Le véhicule ralenti et Edmond semble peser chacune de ses actions de conduite avec la plus infinie précaution.

Théophraste continue de tirer des valda sur la Lorelei tout en hurlant à Anselme de bouger son cul. Lorelei tressaute, sans doute salement blessée. Anselme se lève, ouvre les portières arrières et confiant dans son costume blindé saute genoux en avant sur la mouille de Pharaonk. Ça fait un ponk ridicule, et Pharaonk, à peine ébranlé par le choc se saisit d’Anselme et commence à le broyer entre ces bras puissants. On entend craquer quelque part au niveau des côtes de l’agent. Anselme résiste tout de même à la douleur. Léon, profitant que les portières soient ouvertes jettent un œil sur le toit pour se retrouver nez à bouche de canon d’un luger. Une balle en sort comme au ralenti et vient finir sa course dans le front de Léon, alors qu’un rire guttural, satisfait et germanique retentit.

Edmond continue de rouler au pas, prend mille précautions pour longer la carcasse de la voiture fracassée, vérifiant qu’il ne va pas abimer la peinture de la carrosserie et semblant toujours ignorer le chaos ambiant. Plus loin, l’ours plonge à la poursuite d’un espion qui l’énerva en lui mettant un coup de botte. Anselme a roulé au sol, se sortant de l’étau de Pharaonk, ce dernier se jette sur le camion, l’agrippe fortement pour l’obliger à s’arrêter complètement, laissant dans la tôle les marques de ses mains métalliques. Théophraste et Léon bien que déséquilibrés ne tombent pas du véhicule.

Le second ours bondit alors par-dessus l’arbre couché et fonce sur la camionnette.

Edmond vérifie qu’il est bien au point mort avant de tenter de redémarrer le camion qui a calé, il ne faudrait pas noyer le moteur, n’est-ce pas ?

Léon, le front en sang veut se venger de l’homme au luger, arrive à l’atteindre de son arme, mais son adversaire semble porter des vêtements protecteurs. Théophraste tire sur le second ours à l’arrière qui grogne de douleur mais ne stoppe pas sa course. Anselme qui s’est relevé tente de frapper Pharaonk mais cela n’a guère d’effet. Derrière, Lorelei se relève lentement alors que des coups de feu retentissent dans les frondaisons alentours.

Pharaonk lance un poing constitué de milliers d échardes métalliques vers Anselme, qui l’évite de justesse. Du toit du véhicule le Boucher tire encore sur Léon, mais ce dernier est chanceux et la balle siffle à son oreille.

Edmond semble reprendre un peu ses esprits alors que Théophraste continue d’assaisonner l’ours de ses tirs. Anselme sort son arme de service, désespéré, et tire vainement sur

Léon, toujours à son duel avec le boucher, tente de lui faire ravaler sa morgue, mais es efforts sont insuffisants.

Le second ours se jette sur Anselme qui sombre dans l’inconscience. Pharaonk taillade de ses mains tranchantes Théophraste qui tombe à son tour, sur le toit du véhicule, le boucher disparait à la vue de Léon. Edmond redémarre enfin le camion. Léon change de cible, tire sur Lorelei qui continue de se rapprocher, mais il n’a pas été assez assidu au champ de tir pendant sa formation. L’ours à l’arrière festoie sur le cadavre d’Anselme à grandes bouchées sanglantes. Pharaonk, sans pitié, achève Théophraste alors que Léon succombe à un coup de feu venu des fourrés. Alors qu’Edmond relance son véhicule, le premier ours bondit devant lui, percutant le camion. Edmond garde tout de même le contrôle du véhicule et roule sur l’ours, mais le camion reste alors bloqué, les roues avant dans le vide. Edmond trouve finalement qu’il est plutôt bien garé et ne bouge plus. Son décès survient peu de temps après.

Fondu au noir.

Nous retrouvons les membres de l’Escadron Étrange, protecteur de Paris au Café Brebant, où ils ont été invité par Julien Maranval, journaliste à l’Exelcior. Ce dernier propose de devenir leur écrivain officiel.

À la fin du repas, un serveur nous présente un plateau avec une lettre dessus. Léo Sainclair, Le Nyctalope, nous invite en urgence à la librairie Fidérac dans le 18e arrondissement. Nous profitons de la voiture du journaliste pour nous y rendre instamment.

François frappe à l’huis et un vieux nous ouvre et se présente, Honoré Fidérac. La rencontre étant implicitement marquée par le secret défense, nous laissons le journaliste derrière nous, en compagnie de l’honorable libraire alors que ce dernier ouvre discrètement un passage dérobé derrière une étagère. Un couloir zébré d’une lumière rouge par des lanternes, un mastodonte du nom de Francis L’agneau, agent du C.I.D. nous attend au pied d’un vieil escalier en colimaçon. Au bout, une salle baignée de la même lumière rouge et comportant une table et des chaises en fer.

Le C.I.D. nous demande son aide, un fois de plus. Le Nyctalope souhaite que nous escortions un ressortissant Allemand, Kurt Suidmak et sa valise, les deux fuyant le régime du Dr Mabuze. Nous devons le conduire de Strasbourg à Londres via Paris, tout cela à bord de l’Orient Express. Albert grince des dents à la mention de la nationalité du transfuge mais nous finissons par accepter la mission. Nous devons récupérer le sieur Suidmak à Strasbourg à 13h10 pour un départ à 15h03 en train. Si nous avions du retard, l’exilé germanique se réfugiera à l’Hôtel de la Gare où il nous y attendra. Deux phrases de reconnaissance sont prévues : « On prétend qu’en haut de la Tour Eiffel, nul nuage n’obscurcit le ciel. » à laquelle il répondra « Il est vrai qu’à l’Est la tempête se lève et qu’un peu de répit ne se refuse pas. ». J’ai l’impression d’entendre les rouages de François tourner au ralenti et avec précision. Lagneau nous confie une liste de 12 numéro de téléphone.

Alors que nous rentrons nous reposer et surtout préparer nos affaires, François s’en va à la Sorbonne chercher des informations sur Kurt Suidmak.

Le lendemain, un stratogyre nous emporte à 8h pour nous déposer à 10h aux abord de Strasbourg. Pendant le voyage, François nous apprend que notre protégé est un physicien, qu’il fut aussi figurant dans le film Métropolis et qu’il a écrit quelques nouvelles de Merveilleux Scientifique mais non traduit en langue française.

Nous cheminons à travers la ville alors que François observe afin de trouver une librairie, en vain. Nous arrivons en vue du Parc Pourtales, lieu du rendez-vous, à 11h. Nous nous posons à un café proche tandis que François s’en va trouver une librairie et Albert s’en va dans le parc pour un tour de reconnaissance. L'automate revient bredouille peu de temps mais partageant un sentiment mutuel d’être surveillé. Deux agents non loin, faisant maladroitement semblant d’être absorbés dans la lecture de leur journal. Un couple croisé plusieurs fois sur le chemin de la librairie. Il nous semble clair qu’un nid d’espion nous entoure.

Nous rejoignons Le Premier Soldat de France dans le parc. Nous repérons à nouveau les deux lecteurs de journaux. Nous les abordons frontalement. Ils sont très gênés par leur manque de discrétion et se présentent comme des agents du renseignement intérieur, sous les ordres du Capitaine de Lespinette qui nous attendra avec un détachement de protection à bord de l’Orient Express.

Mais l’heure approche  et nous dirigeons nos pas vers la statue, lieu de rendez-vous. Un homme visiblement très fébrile, pressant une valise contre lui, s’y trouve. François s’avance vers lui, ajoutant à la nervosité de l’homme, le salut et lui délivre la phrase clef. Soulagé comme un naufragé à la vue d'une bouée de sauvetage, il débite la réponse dans un français approximatif au fort accent teuton.

Soudain, des balles sifflent à nos oreilles. Un homme et une femme sortent des fourrés. Chacun de nous se met en action, Albert sentant son ennemi héréditaire, les foudroie de son ire vengeresse et l’échauffourée se solde par un mort et une fuyarde blessée qui est rapidement rattrapée.

Nous nous replions à l’Hôtel de la Gare dans la chambre de notre expatrié toujours accroché à sa valise comme un morpion sur la fourrure d’une marquise.

14h45, nous voilà sur le quai de la gare. Nous avons un wagon réservé avec d’un côté la locomotive et de l’autre un wagon emplie d’agents du C.I.D. où nous faisons la rencontre avec le Capitaine de Lespinette membre du contre-espionnage français.

De retour dans notre wagon, Kurt nous fait comprendre qu’il n’a pas manger depuis 2 jours et que la faim le tiraille. Je tente de commander un repas, mais un grouillot employé de la compagnie me prend de haut m'indiquant à peine à demi-mots méprisants que ça ne se fait pas ici et que globalement il est étonné que nous y ayons même une place.

Nous nous dirigeons alors vers le wagon repas situé juste à la suite de celui des agents du C.I.D. Dès notre entrée, l’attitude des clients nous indique à peine implicitement qu’ils nous perçoivent comme des gitans à la cour du prince. Je les conchie, Albert de même, François n’a pas l’air de s’en occuper et Félix reste impénétrable. Albert remarque incidemment que le détecteur de nœud temporel s’allume en présence de Suidmak.

Nous nous attablons, commandons lorsque soudain, un bruit mat sur la fenêtre en face de notre table et immédiatement après, une explosion nous souffle ainsi que la fenêtre dont les bris de verre viennent nous cribler. Au même instant, la porte du wagon que nous avions emprunté se tord et laisse apparaître un humanoïde en métal aux allures de pharaon (décidément, ils sont partout. L’Égypte n’est plus ce qu’elle était visiblement).

François qui était resté en faction à l’autre porte se retrouve face à museau avec un énorme ours dont il semble peu vraisemblable qu’il fusse un client régulier de l’Orient Express vu le standing exigé.


La fumée se dissipant, se révèle une femme toute de cuir vêtue et un homme dont un tentacule lui sort de l’oreille ce qui me paraît absolument immonde et malséant.

Albert électrifie l’amatrice du cuir. Le Pharaon de Métal allonge son bras de façon démesurée et balance son poing dans la figure de Félix avant même qu’il ait pu tripoter son scarabée afin de laisser sa place à notre pharaon.

François utilise son art martial indien millénaire et malgré un coup de griffes vicieux de la bête, il parvient à la mettre à terre. Elle disparaît de façon étonnante dans un nuage de fumée alors qu’au bout du wagon passager suivant, un autre ours débute une charge mortelle.

Albert électrifie une seconde fois la fraulein mabusienne qui met genou à terre. Mais le Pharaon métallique lui balance sa tarte à la phalange et Le Premier Soldat de France tombe à la renverse.

Je décide de nous débarrasser définitivement de la dame de cuir  mais l’homme à la tentacule pénètre ma volonté alors qu’un nouveau tentacule lui sort de la narine (le dégoût m’envahit) et tout à coup, je sens qu’il faut que je protège cette superbe déesse de cuir qui fuit vers le wagon du C.I.D. Wagon duquel nous percevons de nombreux tirs et des cris de douleur.

François s’est préparé à la charge du deuxième ours, l’évite tout en le déséquilibrant et l’envoie bouler par la brèche produite par l’explosion de la fenêtre. L’animal se retrouve à moitié hors du wagon accroché par ses griffes afin d’éviter d’être emporté par l’avance du train.

Bien qu’à terre, Albert électrifie pour une deuxième fois l’égyptien en fer blanc.


Visiblement en difficulté face à notre groupe, l’Homme au Tentacules aboie un ordre au Pharaon de Métal qui lève les bras et le plafond du wagon se plie pour venir les isoler par rapport à nous.

Le frein d’urgence se déclenche enfin et alors que l’Homme aux Tentacules se tire par le dessus du toit qui fait un pan incliné, le dissimulant à notre regard, nous repérons dans le ciel ce que nous identifions dans un premier temps comme un stratogyre étonnamment silencieux. L’ours s’empare d’un câble qui lui est lancé de l’engin et le Pharaon de Métal emboîte le pas du tentaculaire mais s’en éviter de se prendre un nouvel éclair de la part d’Albert.

François s’empare d’un buste en bronze qui traînait par là et se rapproche de la déchirure du wagon. Il constate que dans le ciel commence à s’éloigner un petit zeppelin noir. Il balance le buste sur l’enveloppe de toile en espérant la percer mais le projectile rebondit. Le zeppelin semble protégé de plaque blindée de la même facture que le Zeppelin noir que nous avions combattu dans le ciel de Paris.

Alors que le train s’arrête, et que l’engin volant s’éloigne, Albert ajuste un dernier tir de foudre sur l’ours qui pend le long de son câble. Ce dernier disparaît en fumée comme le plantigrade précédent.

De Lespinette apparaît alors, blessé avec en arrière plan tous ses agents au sol, baignant dans le sang, le plafond de leur wagon criblé de balles. Il nous indique qu’il va bien et s’en va gérer le relationnel avec les clients et les administrateurs du train passablement choqués et énervés.

Nous sécurisons Kurt Suidmak qui s’était réfugié sous une table et en ressort sans une égratignure. Nous regagnons notre wagon en portant Félix que nous allongeons sur le canapé. Il se réveillera peu après alors que notre voyage a repris malgré l’état du wagon restaurant.

Nous réfléchissons à changer notre stratégie. Notamment à la réflexion de François, qui dès le début de notre mission, craignait que le risque d’agents ennemis infiltrés dans toute les organisations d’État était important. Je propose de nous réfugier à notre arrivée à Paris dans mon hangar situé sur une base militaire et de prendre mon aéroplane pour rejoindre Londres sans en informer qui que se soit. Prenant tout le monde à contre-pied tout en prenant le risque de n’avoir aucun soutien face au sinistre zeppelin noir.

A suivre

Cette aventure vous a été offerte par l'Eau Radium



samedi 31 mai 2025

La Brigade Chimérique (Icons system) - Perdus dans la Contrée des Rêves

Effraction au pavillon Belge

Dès qu’ils ont quitté le domicile d’Escher, nos héros, accompagnés de Makolé partent en direction de l’exposition universelle pour récupérer le tambour. Le site est très calme, la nuit est propice, et le service de sécurité est minimal voir dilettante. L’escadron étrange pénètre sans coup férir dans le pavillon belge protégé par un frêle cadenas qui cède sous la poigne métallique d’Ozie. Aucune alarme, pas de vigile, le tambour est vite trouvé grâce à Makolé.

Ce dernier s’empare de l’objet avec dévotion. Felix, faisant montre de réflexes que l’on attribue plutôt aux montent en l’air et autres escamoteurs réarrange les objets exposés pour ne pas laisser apparaître de manque et subtilise aussi le carton présentant le fameux tambour. La forfaiture est ainsi quasiment couverte. Seul un intermittent du spectacle qui de jour, mime la vie dans un village africain provoque une légère tension quand il sort, ensommeillé, pour aller nul ne sait où, et tout le monde s’en fout d’ailleurs !

Au plus profond de la psyché d’Escher

L’équipe décide, comme annoncé plus tôt à Mme Escher de retourner battre le tambour immédiatement. Celle- ci, surprise les laisse rentrer, et Makolé près d’Escher endormi et entouré de l’escadron étrange entame un rythme sur le tambour. Aux battements se mêlent bientôt d’autres sons, comme un brouhaha.

La voix d’Escher : « je ne consomme pas de drogue, mes rêves sont assez effrayants. »

Un grand blanc. Puis rouge cramoisi. Vaste toundra gelée, couleur ocre-rouge, un paysage martien. C’est le tableau d’Escher de l’exposition, mais sans l’insectoïde. Les héros ont la sensation étrange que la scène, aux limites du champ de vision, est rognée, inachevée...

Ils savent alors avec certitude qu’ils doivent aller chercher l’objet impossible d’Escher qui se trouve dans le cratère ou l’insectoïde est tombé. En arrivant au bord de l’énorme cratère ils se retrouvent dans un grand désert sous un ciel bleu, sans aucune transition, l’environnement martien a disparu.

Chacun éprouve la sensation que l’objet impossible d’Escher est un ruban de Moebius et qu’il se trouve au centre de ce désert tout à fait terrien, au cœur d’une tornade de sable. Au loin apparaissent des silhouettes humaines sur des animaux. Ce sont des bédouins chevauchant chameaux et ils fondent sur l’escadron étrange, cimeterres au clair, poussant des cris vindicatifs.

Les surhommes se préparent à la confrontation, Aymeric décide de ne pas se préoccuper des bédouins et de courir vers la tempête de sable. Félix tripote son scarabée, un homme à la peau parcheminée et bronzée, portant pagne et bibelots égyptiens apparaît à ses côtés, tout à fait interloqué. Felix tout aussi interloqué entame une conversation dans un sabir qui leur semble commun. Pendant ce temps, Albert Roche lance un éclair de barrage vers les cavaliers bédouins : l’un d’eux tombe à bas de son camélidé, sa chute semble décomposée, comme image par image, le chamelier apparaît dans diverses positions de sa chute, Albert Roche aperçoit aussi des rouages, puis tout se rassemble en un seul chamelier sur le sable, légèrement commotionné, alors que les autres bédouins continuent leur charge.

L’égyptien est en plein désarroi, il semble avoir tenté quelque chose qui n’a pas fonctionné, et il n’apprécie pas.

Aymeric tente de passer outre les guerriers du désert, mais un chamelier lui barre le passage sans faire mine de l’attaquer. Les autres foncent sur le reste du groupe.

Aymeric tombe en hébétude, perdu dans le kaléidoscope des ornementations de la couverture du chameau, il tente de résister à sa soudaine apathie.

Ozie se servant de son art martial ancestral, fracasse un bédouin qui tombe littéralement en morceaux ou apparaissent des rouages, avant de se reformer au sol.

Albert Roche continue ses attaques électriques, un autre chamelier tombe en morceaux, mais ceux-ci restent séparés avant de disparaître dans le sable du désert.

Félix, à la stupeur de l’égyptien (Amenosis donc) est capable d’utiliser seul son pouvoir de télékinésie, il crée une vague de sable pour submerger son adversaire. Amenosis est sabré par un bédouin, mais il est traversé sans dommage, son corps semblant fait de brume. Il hurle sa rage et son impuissance, sans doute, seul Félix pourrait le dire.

Aymeric échappe à l’attraction hypnotique des dessins de la couverture du chameau et se retrouve comme téléporté de l’autre côté de l’animal, libre de poursuivre sa route vers la tornade de sable.

Ozie travers d’un coup de poing bien asséné le chamelier qui semble fait de balsa soudainement. Il explose en milliers d’échardes qui sont toutes des reproductions du bédouin original, avant de disparaître dans le sable.

Albert Roche désarçonne le chamelier qui causa tant de souci à Aymeric.

Felix relance une vague de sable très impressionnante qui emporte au loin son adversaire.

Lorsque la vague s’amenuise, l’ennemi a disparu.

Felix subit une attaque et malgré ses efforts se retrouve avec une entaille sérieuse.

Aymeric reprend sa course vers la tempête et le ruban de Moebius. Même s’il n’a pas pu voler comme il pensait pouvoir le faire dans ce monde onirique, il parcourt tout de même en un instant la moitié de la distance. Il aperçoit une grande forme humanoïde, bras écartés, qui tournoie au centre de la tempête. L’humanoïde tient dans une main un ruban de Moebius. Ozie vole au secours de Felix et d’un coup de pied martial appuyé, éparpille le bédouin dans les airs, les morceaux devenant translucides avant de disparaître.

Albert Roche désarçonne un dernier bédouin qui se relève prestement, prêt à en découdre.

Félix, inventif, crée une colonne de sable ressemblant vaguement a un ver qui s’abat sur le dernier chamelier qui s’en trouve retardé dans ses intentions belliqueuses.

Alors que le combat sévit toujours, Aymeric arrive en deux pas- allez... deux et demi- au pied de la tempête. Il résiste bravement à son souffle puissant, s’encrant de toute ses forces dans le sable.

L’homme titanesque au centre de la tornade semble habillé tels certains surhommes terriens. Aymeric entame la conversation d’un « heho » sonore.

Sur le champ de bataille ; Ozie éclate le dernier bédouin du tranchant de la paluche, des gouttes de sangs jaillissent en multitudes de figures géométriques avant de toucher le sol. À l’endroit de l’impact de la main de l’androïde, une déchirure noire piquetée d’étoiles se referme lentement.

Au loin la tempête semble perdre de sa puissance à la mort du dernier bédouin. Albert Roche, Ozie et Félix se lancent à leur tour vers la tornade faiblissante. Felix veut désinvoquer Amenosis, mais cela ne marche pas, le pharaon, dépité est obligé de suivre comme un paysan.

Pendant ce temps, le surhomme de la tempête, portant une sorte de masque en céramique et une tenue moulante se jette du haut de ses trois mètres, poings serrés en avant sur le reporter du petit vingtième, tint.. Aymeric de Saint Sernin.

Ce dernier dégaine enfin son raygun, mais son tir passe à coté de sa cible, le rayon allant se diffracter dans la tempête. Aymeric a la vision fugace de rues de Bruxelles.

Le surhomme porte son coup de poing titanesque, Aymeric jette son foie sur la trajectoire et il choit dans le sable, assommé de douleur.

Albert Roche, Ozie et Félix parcourent la distance formidable les séparant du tourbillon de sable. Ils assistent donc à la peignée subie par leur comparse au chapeau colonial.

Le surhomme à la haute stature se dirige alors sur le groupe, avançant vers eux en tournoyant tel une toupie. Derrière lui, la tempête prend des allures de vent sableux anémié.

Fidèle à sa fée électricité, le premier soldat de France lance un éclair sur le tourniquet humain, celui-ci, atteint en pleine poitrine cesse de tournoyer et tombe le museau dans le sable.

Félix, produit un train de sable qui percute le Zébulon, l’enfouissant profondément en son cœur siliceux. Ne reste sur le sable chaud que le ruban de Moebius. Aymeric se relève suite au gnon encaissé, la bouche pleine de sable.Felix, fulgurant d’initiative, ramène à lui par télékinésie le ruban de Moebius.

La tempête se renforce alors, et de sableuse, devient aqueuse. Nos héros sont tout soudain sur le pont luxueux d’un paquebot agité par la houle et battu par des vagues énormes.

Le ciel est rougeoyant et zébré d’éclairs, le paquebot est poussé vers des récifs.

Les membres de l’escadron étrange ont la profonde conviction qu’ils doivent se rendre dans le poste de pilotage du paquebot pour y récupérer l’objet impossible d’Escher, « le cube de Necker » allons bon !

Aymeric, touché dans sa résolution par cette nouvelle quête à accomplir hurle « pourquoi ?!»

Mais il revient vite à la « réalité » du moment : une ligne de marins, tous identiques, et effectuant tous les mêmes mouvements s’approchent de l’équipe, barrant le chemin vers le poste d’équipage en brandissant leurs fusils.

Comme si cela ne suffisait pas, Aymeric jetant un œil sur ses arrières, déclenche la furie meurtrière de passagers auparavant occupés à paniquer à l’approche de la catastrophe récifienne.

Albert Roche réagit comme chaque fois face au danger, et sans réfléchir plus avant lance un éclair sur le marin le plus proche. Celui-ci est éjecté en arrière, et les deux marins les plus proche semble subir la même chose, avant de revenir à leur place.

Ozie crée une brèche devant lui, un sauvage coup de pied envoyant valdinguer le marin, ses deux comparses à proximité semble eux aussi tomber en arrière, avant de revenir à leur place.

Aymeric tout à fait guéri du coup de poing du désert sort son raygun et décide d’élargir une des brèches avec succès.

Felix, qui prend trop la confiance décide de pratiquer la télékinésie sans avoir recours à son alter ego, et il subit un cuisant échec, rien ne se passe !

L’éclair suivant d’Albert Roche se perd dans la tempête, cette tempête qui propulse le paquebot vers son destin fatal.

Alors que les passagers se rapprochent de l’équipe, les marins armés de fusils entrent au contact de Félix et Albert Roche, Felix subit un tir, Albert est protégé par son armure.

Ozie passe la vague des marins et continue sa course vers son objectif. Les marins ne s’intéressent plus du tout a lui. Aymeric fait de même puis quelques secondes plus tard, c’est au tour d’Albert.

Félix fait apparaître son alter ego au beau milieu de la mêlée. Ce dernier semble horrifié de se trouver au milieu d’une mer déchaînée. Deux marins tirent sur Félix Dufaux qui s’écroule comme une merde sur le pont du paquebot, Amenosis reste à ses coté, inutile.Les trois compagnons encore debout grimpent jusqu’au poste de pilotage. La visibilité est nulle à travers les hublots, les gouttes incessantes qui s’abattent dessus dessinent des formes géométriques improbables. Alors un tentacule se forme sur la surface du hublot et se propulse sur les héros. En arrière-plan on discerne une forme humanoïde luminescente dans la tempête.

Ozie fait des sushis du tentacule qui vole en éclat, ainsi que le hublot sur lequel il avait pris naissance. De l’autre côté, le surhomme en tenue bleu et rouge, et affublé d’une cape aussi courte que ridicule tend d’une manière paisible une offrande : le cube de Necker !

Aymeric récupère le cube et...

L’équipe au complet et en pleine forme se retrouve sur les remparts d’une grande citadelle d’architecture persane ou babylonienne. On entendrait presque Aymeric penser « Mais Pourquoi !?! » S’il n’y avait la rumeur de l’immense armée montant à l’assaut de l’énorme muraille. Derrière les créneaux, des archers jettent des regards interrogateurs aux héros, attendant visiblement un général, un meneur d’homme pour les diriger.


Nos héros ressentent la nécessité de récupérer un objet impossible d’Escher : le blivet, sorte 
de trident... à deux dents, qui se trouve dans la bibliothèque du château.

Felix et Albert restent sur le rempart pour diriger la défense : en bas l’armée est menée par un surhomme environné de flammes : Marek !

Ozie et Aymeric s’en vont chasser le blivet. Intuitivement ils situent la bibliothèque dans le palais central, dans cette immense cité ou des bâtiments d’architectures différentes se côtoient, mêlant diverses cultures. Aymeric, méfiant, marche en baissant le regard histoire de ne pas énerver quelqu’un et se concentre sur son trajet.

Sur le rempart colossal Félix invoque Amenosis qui de nouveau apparaît à côté de lui. A la vue de la citadelle et des armées, ce dernier est empli d’une joie meurtrière et religieuse, hurlant des imprécations telles que « des impies, massacrons-les ! » Felix sent qu’il tient ce qui ressemble le plus à un général et s’empresse de traduire les paroles du pharaon aux archers.

Albert Roche trouve tout de même que les défenses de la citadelle pourraient être perfectibles quand soudain, les archers encordés se jettent dans le vide, arrosent les ennemis de flèches avant d’être remontés par leurs camarades sur le rempart ! les ordres d’Amenosis semblent assez efficaces et la défense tient bon.

Aymeric et Ozie désormais vêtus de costumes d’apparats locaux semblent attendus par les habitants qui leur ouvrent les portes sur le chemin. Arrivé dans la bibliothèque, le blivet d’une taille imposante trône sur un piédestal de deux mètres de haut. Ozie saute alors sur Aymeric plutôt que sur le piédestal pour lui administrer une correction khalaripayatienne. Aymeric surpris constate que son ami automate est constitué des mêmes structures étranges et rouages que la créature rencontrée dans les rues de Bruxelles.

Heureusement Ozie semble moins puissant et efficace et Aymeric s’en sort. Sur la muraille les défenses tiennent bon, mais Marek est quasi insensible aux volées de flèches et est proche d’arriver au pieds du mur. Ce n’est pas du gout du premier soldat de France.

Mais avant qu’Albert Roche ne se jette dans la marave...

Aymeric, ne pouvant faire confiance au faux Ozie se jette sur le blivet pour l’empoigner....

Sensation étrange de tenir un membre métallique, comme ... le bras d’Ozie par exemple. Aymeric de Saint Sernin se retrouve alors allongé dans la chambre d’Escher, tenant la jambe mécanique d’Ozie, bien éveillé à côté de Makolé. Ses autres camarades endormis commencent à se réveiller, alors que dehors, dans une rue proche, des bruits d’objets brisés se prolongent et se transforment en un cri de douleur.

Escher se tient dans la pièce, il ne dessine plus, il semble très fatigué mais son regard est empli de surprise, de soulagement et de gratitude.

Sa femme, heureuse nous remercie chaleureusement avant de s’occuper de son mari qui est au bord de l’effondrement physique et nerveux.

Même si son état nécessite hospitalisation rapide, l’équipe lui pose quelques questions notamment le début de sa transe créatrice. Escher nous parle d’un certain Ludwig Minx, prestidigitateur qui lui avait parlé lors de son séjour en Italie de certaines visions qu’il avait eu. C’est à la suite de cette discussion qu’Escher a commencé ses dessins hallucinés.

Aymeric affirme que Ludwig Minx est un surhomme se faisant passer pour un prestidigitateur, au service de Mabuse. Il fut déclaré tué par ce même Mabuse il y a 3 ans, ce qui ne colle pas avec la rencontre avec Escher.

Enfin Makolé confirme qu’Escher est bien libéré de la « maladie » psychique et qu’Ozie, non humain, n’a jamais été envoyé dans le « rêve ». C’était donc la créature impossible qui avait pris la place d’Ozie !

Nos héros passent ensuite deux semaines de calme à Bruxelles. Charpentier affine ses démonstrations qui sont de plus en plus précises, et plus aucun incident étrange n’est rapporté sur les lieux de l’exposition ou en ville.

Le dernier incident, un grand flash situé dans le quartier de la galerie. Renseignements pris, seul le galeriste a subit un douloureux mal de tête au moment du flash, qui a eu lieu exactement au moment du sortir du rêve. Après une visite à l’antenne du C.I.D. pour rapport des évènements, Mr Gérard, unique représentant du C.I.D. Bruxellois donne à l’équipe plus d’infos sur Minx, maitre de l’illusion et de l’évasion : compagnon de Sulko, le dernier atlante (le plus puissant Übermensch de Mabuse) il serait mort il y a un an seulement en Allemagne. Mort... jusqu’à quand ?

Albert Roche, désireux de savoir de quoi il retourne avec dame Shani et ses accointances contre nature supposées avec les allemands décide d’enquêter mais fait chou blanc : la donzelle n’est plus sur les lieux de l’exposition, et ne semble plus être en ville non plus.

Albert Roche enrage.

Après un court séjour à l’hôpital pour se requinquer, Escher toujours aussi prolifique peint quatre toiles qu’il offre à l’escadron étrange : 3 représentent leurs aventures dans sa psyché.

Le dernier tableau représente une planète en feu (Druso ?) au centre d’un triangle dont les sommets sont des yeux, ainsi qu’un objet métallique crachant des flammes, comme un avion sans ailes, ou comme cet obus, dans le film de George Melies pour atteindre la lune !


Les jours traînent en longueur, Charpentier trouve que les autres merveilles technologiques 
présentées à l’exposition éclipsent la sienne, car il ne peut faire que des téléportations de courte portée, une attraction de fête foraine sans plus. Il a besoin de retourner à Paris pour replonger dans le travail pour faire des téléportations à grande distance.

Il donne l’exemple d’un certain Mr Dimanche qui, au pavillon suisse a fait démonstration de sa montre temporelle qui avance ou remonte dans le temps de quelques minutes.

Et puis un soir, un carton est apporté par un grouillot à nos héros, un certain Hercule Poirot, éminent détective souhaite les rencontrer.

Nos héros décident d’un commun accord qu’il est plus que temps de rentrer à Paris.

Le soir ils vont faire leurs adieux à Makolé qui confirme qu’un certain détective l’a un peu cuisiné sur le vol au pavillon belge, mais qu’il n’a pas parlé du tambour... mais visiblement il n’est pas sûr de ne pas en avoir trop dit quand même. Il est vraiment temps de fui... partir.

L’escadron étrange laisse tout de même un message pour le dénommé Poirot arguant que ce qui peut paraître un vol ne l’est pas forcement, et qu’en l’occurrence il faudrait plutôt voir l’affaire comme une ... restitution culturelle.

De retour à paris, Aymeric s’enquiert de la santé du voyageur temporel : si celui-ci semble aller de mieux en mieux, il réagit toujours de façon inquiétante sur certains sujets. S’il est content de voir les membres de l’équipe et s’il écoute avec attention le compte rendu des derniers évènements il ne semble pas avoir de réaction notable.

Après un compte rendu complet au C.I.D., dont Albert Roche devra expliquer la nécessité à Félix (Druso détruisant toute la planète, c’est ptet un peu gros pour quatre personnes fussent elles pleines de bonne volonté) s’ensuit un mois de vie normale pour nos héros, de repos, et sans doute d’ennui.Note : lors de sa dernière rencontre avec le voyageur, Aymeric a ressenti un trouble, un malaise bien qu’il n’ait pas pu le définir comme désagréable.

À suivre

Cette aventure vous a été offerte par les torchons Radium



samedi 17 mai 2025

La Brigade Chimérique (Icons system) - L'Escadron Étrange contre l'Homme Impossible

Prologue

L’Escadron Étrange, enfin au complet, accompagne le Pr Charpentier à l'Exposition Universelle de Bruxelles afin de garder un œil sur celui de Xorn. En effet l'artefact martien est un élément essentiel dans la lutte contre Druso, la planète vivante, qui s’apprête à envahir la Terre de ses hordes insectoïdes. Sur place, ils assistent à de bien étranges événements où la réalité semble prise de folie. Ils soupçonnent M. Soleil d'en être à l'origine.

Il pleut un vilain crachin belge. Albert et moi nous nous dirigeons vers le pavillon indien afin d'en savoir plus sur l'incident d'hier. Nous rencontrons le responsable  de l’exposition indienne mais ne pouvons voir le Pr Randrasekar, créateur du canon dédoubleur. Le chargé des relations publiques nous explique que les gens touchés par le rayon subissent en fait une scission avec deux corps mais seulement la moitié de leurs organes. Ils ont dû faire appel à un puissant yogi pour les maintenir en vie, le temps que le Pr inverse le processus. Nous insistons pour avoir une entrevue avec le savant mais rien n’y fait.

J'ai décidé de retourner à la galerie Vulfer afin d'utiliser les talents mystiques de mon alter-ego pour d'enquêter plus avant sur ce peintre, un certain M.C. Escher. Chemin faisant, je tombe sur un attroupement. Un couple de mondain raconte l'étrange aventure qui leur est arrivé lors de la nuit dernière. Alors qu'ils déambulaient en ville, les rues sont devenues un labyrinthe non euclidien, composé d'architectures déformées et hallucinatoires jusqu'à ce que cela prenne fin brutalement et qu'ils retrouvent leur chemin. Je poursuis ma quête et pénètre dans la galerie où je rencontre Léon Vurfel. Après une courte discussion, j'obtiens l'adresse du peintre puis décide de revoir de plus près son oeuvre et notamment cet unique tableau représentant le sol de Mars et l'insecte cracheur de plasma.

Alors que je balade avec Aymeric le long des stands de l'Exposition Universelle, des éclats de voix attirent mon attention. Devant le pavillon amérindien, une bande de peignes-cul sont en train de déverser leur haine juvénile et leur mépris de classe sur une sorte de captain comanche, avec plumes, collier et tout le toutim et qui reste imperturbable devant leur volonté de l'humilier. J'invective vertement les jeunes cons qui s'échauffent. Ce sont des belges, mais ce ne saurait être une excuse, alors avec mon compatriote on leur explique notre contrariété face à leur comportement à coup de pompes dans le cul et de bourres pif. Ils s'en vont en se plaignant comme des ados vexés. Aymeric en profite pour se faire tirer les lignes de la main par le peau-rouge. Ce dernier entre en transe puis nous débite une phrase sibylline comme quoi l’explorateur-romancier “est partout dans le passé comme dans le futur”. Il a sûrement confondu sa prédiction avec un slogan de l’éditeur de mon camarade .

L’heure du repas est arrivée. Je pose les outils de précision à côté du portail de téléportation  et sort le Pr Charpentier de ses intenses réflexions techniques lui rappelant qu’il faut qu’il s’alimente et que nous avons rendez-vous avec nos amis. Puis je décroche l’Oeil de Xorn, le range dans ma sacoche et sortons du local après que je l’ai verrouillé. À mes côtés, le Pr est toujours peu attentif au monde qui l’entoure cherchant surement de meilleures configurations pour sa machine. Lors du repas, Aymeric et Albert parlent au professeur d’un de ses collègues indiens. Le Pr le connaît et mes deux camarades souhaiteraient avoir une audience. Notre savant, dès le repas fini s’en va vers le pavillon indien voir ce qu’il peut faire alors que nous nous étonnons de l’absence de Félix. Notre homme de science revient bientôt en indiquant que le Pr Randrasekar les attend. Pour ma part, je retourne auprès du portail de téléportation pour aider à ses derniers réglages.

Me voilà reparti pour le pavillon indien avec un Albert moins grognon semble-il. Je mettrais bien cela sur le compte du repas si le soldat pouvait manger, mais dans son état c’est clairement un des plaisirs auquel il n’aura plus accès. C'est donc surement la correction qu'il a mis aux belges irrévérencieux qui l'a mis en joie. Nous trouvons le Pr Randrasekar au milieu de sa machine entièrement démontée. Le pauvre homme à l’air épuisé, échevelé et au bord de l’effondrement nerveux. Il nous apprend que sa machine ne sera plus utilisable d’ici la fin de l’Exposition et s’en désole. Alors que nous l’interrogeons sur un possible incident survenu précédemment à l'accident d’hier, il nous révèle que la veille il avait eu une de ces expériences hallucinatoires peuplée d’engrenages non-euclidiens dans les fourrés derrière son atelier, accompagnée d’un fort sentiment de dégoût. Expérience étrange que nous avons vécue nous-mêmes bien qu’Albert continue de le nier avec toute sa volonté farouche de Premier Soldat de France.

Albert et Aymeric sont de retour alors que je suis plongé dans les câbles reliant le portail au pupitre de commande. Ils semblent évoquer le fait qu’à leur yeux je perds mon temps dans cet exercice et exige que je les rejoigne dans un vrai travail digne d’un membre de l’Escadron Étrange. Ils expliquent au Pr Charpentier qu’il est temps de faire une pause car je dois les suivre ainsi que l’Oeil de Xorn. Ils sont inquiets car sans nouvelles de Félix et préfèrent m’avoir à leur côté en cas de difficulté. Je les suis sans discuter.

Nous avons récupéré notre automate qui glande depuis le début avec notre Pr Nimbus sur sa machine à déplacer la matière sur une distance aisément accomplie en courant. Bref, Félix n’est pas revenu, pas de nouvelles ni de lui, ni de son prince égyptien avec qui il partage son corps. Nous filons à la galerie Vulfer. Nous découvrons rapidement notre mystique les doigts posés sur le tableau d’Escher faisant référence à Mars, immobile, le regard fixe, la bave aux lèvres. La galeriste, nous apprend qu’il est comme ça depuis son arrivée le matin, 5 heures plus tôt mais qu’elle n’a pas eu le courage de le déranger vu que nous sommes tous un peu bizarres. Je m’approche du collègue, soulagé de constater qu’il n’y a pas encore de flaque sous lui et lui retire la main du tableau. Il revient immédiatement à lui.

Nom d’un scarabée ! Que font mes collègues autour de moi. Je suis arrivé ce matin à la galerie, ai discuté avec M. Vulfer, le propriétaire. Je suis arrivé à gagner suffisamment sa confiance pour lui soutirer l’adresse de ce peintre fantasmagorique, M. Escher. Puis j’ai décidé d’aller revoir cet étonnant tableau représentant un paysage martien avec son insecte cracheur de plasma en plein milieu, afin d’utiliser dessus les pouvoirs médiumniques de l’esprit qui m’habite. Je me vois poser délicatement mes doigts sur le cadre du tableau et puis… me voilà le soir entouré des membres de l’Escadron Étrange. Entre les deux, le visage d'un homme et d'une femme s'enroulant, se répétant à l'infini... et une forte envie de passer aux toilettes.

Notre bataillon s'en repart à l'adresse de l'artiste. C'est son épouse qui nous ouvre l'huis d'un petit appartement au premier étage d'un modeste immeuble. Avant qu'elle ne soit effarouchée par mon aspect peu humain ainsi que celui d'Ozie, je nous présente rapidement, la rassure sur nos intentions et sur notre volonté d'aide pour son mari. Nous trouvons le peintre à sa table à dessin, s'acharnant fébrilement. Sa femme nous explique qu'il semble plongé dans une transe créatrice depuis une semaine. Il ne s'arrête que lorsqu'elle le nourrit ou quand elle le couche, épuisé. Autour de lui, des monceaux de dessins, d'esquisses, le tout en grand désordre. Félix reconnaît par terre un tableau représentant la vision dans laquelle il était enfermé durant la journée à la galerie. J'essaie d'entrer en interaction avec Escher mais celui-ci ne répond à aucune question, semblant à peine percevoir notre présence, griffonnant obsessionnellement. Son épouse nous précise qu'il est ainsi depuis la veille de son exposition. Elle nous indique aussi que 3 teutons sont passés

la voir. Deux mastards à cou de bœuf accompagnés d'une dame à l'aspect indien correspondant à la description de Shani. Ah la perfide ! Ah la drôlesse traîtresse ! L'indienne vilaine ! Travailler pour les bochs ! Si je lui mets la patte dessus, je lui expliquerai toute l'erreur de sa décision et ce de façon foudroyante ! J'entends à la lisière de ma juste ire mes camarades évoquer le fait que nous avons besoin d'aide dans cette affaire. Comme le mal semble toucher l'esprit du peintre, notre camarade Makolé, surhomme africain pouvant pénétrer dans les contrées du rêve semble tout indiqué. Nous rassurons Mme Escher quant à notre retour dans les plus brefs délais afin de délivrer son mari du mal qui l'habite, et cela possiblement dans la nuit puis nous prenons congé.

Il fait faim. Je n'ai rien absorbé depuis le matin, l'étant moi-même dans ce maudit tableau. Nous nous mettons fort heureusement en quête d'un restaurant lorsqu'un appel à l'aide retentit dans une rue non loin de nous. Nous nous précipitons pour assister au combat de Makolé contre une créature impossible. Notre ami africain a visiblement le dessous face à une forme humanoïde d'environ 2m50 faite d'engrenages bizarrement déformés.

Makolé est en danger ! Une forme lui a agrippé les mains et le force à ployer sous elle. Je fonce à pleine vitesse pour la percuter et l'obliger à lâcher sa proie. Mais je semble aller au ralenti et me projeter dans tout les sens comme si je me diffractais dans un palais des glaces dément.

La main déjà sur mon Raygun, j'invective la créature "M. Soleil". Cela la fait réagir et je suis pris de vertige alors que la perspective autour de moi bascule et que le monde semble être devenu un kaléidoscope aux mains d'un dieu fou.

Décidément l'air belge n'a pas l'air de me réussir. Je vois Makolé se faire agresser mais je n'arrive pas bien à voir par qui. Au diable, j'envoie un éclair vers le malandrin qui semble alors perdre des bouts sans plus d'effet. Surement le pouvoir déviant d'une surhomme à Mabuse, n'en doutons pas.

Je percute enfin l'étrange forme avec la sensation ouaté de m'enfoncer dans un édredon.

Par tous les pharaons d’Égypte, des fenêtres de maisons se changent en rue soudainement alors qu'Ozie qui vient de rentrer dans la créature à toute vitesse semble déjà être au bout de notre rue ! L'adversaire quant à lui perd des engrenages à chaque coup reçu. J'ai laissé place à Aménosis qui projette une lourde plaque d'égout qui heurte la monstruosité géométrique. D'autres engrenages se détachent et une rue redevient fenêtre.

Un cri résonne dans une rue adjacente. Une femme me désigne son fils juché en haut d'un escalier à l'envers. L'enfant, la tête en bas se retrouve sous un balcon, son ballon encore à la main. Malgré tout, je vise l'être impossible avec mon Raygun afin d'en finir avec cette folie.

Malgré la sensation d'être tombé dans une mer de coussins moelleux, je continue de pousser dans la même direction de toute la force de mes membres mécaniques. J'ai la ferme impression que ce drap élastique se tend et se déforme sous la poussée que j'accentue. Je perçois des engrenages flous qui se distendent à la périphérie.

Autour de moi, les rues tournent, s'enroulent, le décor semble se déplacer à l'unisson avec les engrenages de cette impossible créature. Mon rayon le frappe de plein fouet et un peu de sa substances disparaît encore.

Je sens que la toile élastique arrive au bout de sa résistance sous ma charge. J'entends comme un bruit de papier déchiré et tout redevient normal. Fenêtres, rues, enfant ont repris leur place, la réalité fait à nouveau valoir ses droits. Makolé est à genou à côté de moi, le nez ensanglanté. Je l'aide à se relever.

Je remets mon arme dans son étui et m’approche avec Félix et Albert de notre collègue africain. Il nous explique qu’il se baladait après sa sortie de l’Exposition Universelle et se dirigeait vers la galerie Vulfer quand soudain les rues devinrent labyrinthiques et la créature s’est jetée sur lui, ne lui laissant le choix que de se protéger de ses bras alors qu’elle pesait sur lui de toute sa masse. Nous lui demandons s’il est suffisamment remis pour nous accompagner chez Escher.

Mon alter ego m’a rendu les commandes alors que Makolé nous racontait son aventure. Nous le conduisons chez le peintre possédé. Sa femme nous fait entrer malgré l’heure tardive. Le surhomme africain pose ses mains sur la tête d’Escher qui continue inlassablement à crayonner. Il me semble entendre comme des tambours résonner au loin. Makolé songeur demande une chaise, se concentre intensément puis affirme que l’esprit de l’artiste est labyrinthique mais indubitablement sous influence et que pour l’en libérer il lui faudra l’aide de plusieurs esprits - posant son regard sur chacun d’entre nous - ainsi qu’un artefact : Le Tambour des Âmes, volé à son peuple et remisé dans le pavillon belge de l’Exposition Universelle.

Les vapeurs électriques qui constituent mes sens croisent les yeux mécaniques de mon ami synthétique dans une compréhension mutuelle et silencieuse. Une entrée discrète de nuit par effraction. L’emprunt d’un objet sans attendre une quelconque permission administrative. La routine…

A suivre

Cette aventure vous a été offerte par La Radia, accessoires de pêche.


samedi 3 mai 2025

La Brigade Chimérique (Icons System) - Glissement de temps sur l’Exposition Universelle

Prologue

L’Escadron Étrange a mis fin aux sombres agissements des agents de La Cagoule qui voulaient mettre à genoux les forces de gauche françaises en désévoluant ses principaux acteurs. Ce faisant, ils ont libéré un voyageur du temps qui les a mis en garde contre la menace imminente de Druso, la planète vivante.

Me voilà de retour parmi mes camarades et également parmi les humains. Je le déclare sans honte, je dois une sacrément fière chandelle à mes compagnons pour avoir permis à ma fiancée, et à moi-même d’être enfin redevenus humains après avoir été réduits à la condition d’hommes primitifs, presque de bêtes par ces forbans du Comité Secret d’Action Révolutionnaire. Même si je n'en ai gardé aucun souvenir, j'ai vu les photographies du C.I.D. , c'est à la fois horrible et fascinant.

Pauvre Jessica, depuis qu’elle est devenue ma fiancée, elle n’a connu que déboires et dangers. Je crains qu'elle ne se fatigue des complications de notre vie et je me demande sincèrement si inconsciemment, tous deux, nous ne regrettons pas certains aspects de ma forme bestiale. Il faut que je me renseigne sur cette nouvelle médecine de la psychologie du Docteur Freud.

De nos déboires, il ne nous reste que de vagues sensations et des visions troublantes teintées de rouge. Maudits soient ces fanatiques d’extrême droite.

Mais le devoir m’appelle et attablés dans notre QG, "le Café du Radium", nous faisons le point sur les informations à notre disposition grâce à cet explorateur temporel horriblement défiguré. D’après ce que François a compris - c’est le seul à avoir suivi à peu près l’explication - nous sommes en possession d’un détecteur, sorte de machine cuivrée qui permet à l’aide d’une luminescence issue d’un cristal rouge de se savoir en présence d’un nœud temporel à ne surtout pas perturber. Nous disposons aussi d’une balise qui, couplée à l’œil de Xorn, devra être activée quand le ciel deviendra rouge, accompagné d’une pluie noire et de la disparition des étoiles ; ce qui signifiera que Druso arrive.

Mais voilà le professeur Charpentier avec qui nous avons rendez-vous qui arrive. Nous lui demandons son Œil de Xorn mais il nous explique qu’il en a un besoin impérieux pour faire fonctionner le portail de téléportation qu’il compte présenter dans quelques jours à l’Exposition Universelle de Bruxelles.

Nous décidons spontanément de l’accompagner comme il le souhaite pour protéger la relique qui semble indispensable pour contrer l’ennemi insectoïde qui compte s’en prendre à l’espèce humaine. D’ailleurs François prend, avec le professeur, le chemin de la Sorbonne afin d’y récupérer l’artéfact martien dont il compte, à l’évidence, s’en faire le gardien.

Félix, Albert et moi-même retournons à la citadelle Montmartre du C.I.D. où nous retrouvons, dans les appartements qui lui ont été alloués, le voyageur d’un autre temps. Pauvre créature dans son élégant costume, les cheveux blancs filasses, le visage atrocement brûlé dans lequel le nez manque. Nous tentons d’en savoir plus sur son compte. Nous lui demandons son nom et ses liens avec l’insaisissable M. Soleil mais sa mémoire semble grandement défectueuse et il se prend soudain la tête dans le main en hurlant de douleur. De peur qu’il ne subisse une apoplexie, nous cessons et il ne peut que nous répéter ses mises en garde contre l’arrivée de Druso, la chute de l’humanité et la Terre prise dans les glaces. Il se souvient à peine de son départ en 1986, l’altercation avec l’ami - M. Soleil - avec qui il a mis au point l’unique combinaison temporelle et qui lui a tiré dessus, endommageant l’une de ses bonbonnes de fluide chronos.

En aparté, le Nyctalope nous précise que les scientifiques ont détecté des “choses” qui se baladent dans son cerveau. Quant au détournement des électro-lances par la Cagoule, l’usine Maréchal et Ferrant usinaient certaines pièces permettant leur fabrication. Et puisque nous accompagnons le Pr. Charpentier à Bruxelles, il nous indique une petite officine du C.I.D. qui s’y trouve.

Nous nous retrouvons le lendemain devant la camionnette modifiée avec énormément d'attention par le Pr. Charpentier, emplie de tout son matériel permettant de monter son portail. Nous nous entassons dans le véhicule et partons en direction de Bruxelles. Chemin faisant nous devisons, François ne quittant pas son sac contenant le précieux joyaux martien. Le Professeur nous explique que pour l’instant sa téléportation n’est efficace qu’à 10 mètres.

Arrivés dans la capitale Belge, nous déposons rapidement nos affaires à l’hôtel puis filons à l’exposition. Mais là bas, déception. Notre cher Charpentier a été oublié et se voit reléguer dans un sombre débarras. Mais qu'à cela ne tienne, nous nous en contenterons, "la science avant tout" comme nous le fait remarquer notre ami. Nous traversons l’exposition dont le thème est l’Afrique et les bienfaits de la colonisation. Présentant des stands où de soi-disant villages autochtones ont été reconstruits, exhibant leurs indigènes nègres en pagne avec colifichets et coiffes exubérantes. Un sentiment de gène m’envahit, le malaise monte et m’étreint et le doute m’habite. A la vue de ses conséquences, le colonialisme ne me parait plus si progressiste qu’il me l’avait semblé être jusque là. Ma foi envers les bienfaits de l’occident vacille sous les questionnements de François qui semble étonné et dans l’incompréhension face aux traitements de l’humain envers ses semblables. Seraient-ce des conséquences de ma régression récente ? Décidément, j'ai l'impression d'avoir été comme "déconstruit" et me sens plus "éveillé".

Pendant que le Professeur et François déchargent le matériel, Albert s’en va espionner le pavillon allemand où l’ingénieur Hermann Sorgel vante les prodiges de son projet Atlantropa. Pour ma part, n’appréciant pas la façon cavalière dont est traité notre docte savant, je m’en vais convaincre les officiels de l’Exposition Universelle de lui allouer un meilleur local. Félix s’en va baguenauder vers le pavillon anglais.


Albert s’en revient fortement fâché, pestant contre l’outrecuidance teutonne qui s’en va privatiser la mer Méditerranée alors que l’Allemagne n’a même pas un pied dans ses eaux. "Qu’ils aillent foutre la pagaille chez eux" s’emporte-t-il.

Félix revient avec une tout autre histoire. Il raconte que passant devant un enclos contenant un rhinocéros il a vu soudain ce dernier présenter sa corne à l’envers puis les barreaux de sa cage étaient à l’horizontale alors que les arbres du décor s’emplissaient d’engrenages et de solides platoniciens non euclidien. Comme il avait remarqué la scène du coin de l'œil, tout était normal quand il prêtait plus d'attention. Au pavillon anglais, il y croisait une magnifique indienne. Albert le regarde d’un œil louche. Pariant plus sur l’abus d’alcool ou quelque effet de la gent féminine sur un esprit inhabitué à l’un comme à l’autre. Nous laissons François qui ne lâche pas d’une semelle le savant et l'Oeil de Xorn, mettant à disposition ses connaissances scientifiques et mécaniques pour le remontage du portail, et allons voir cet enclos hallucinatoire. Mais tout semble normal ce qui conforte le Premier Soldat de France dans son analyse de notre camarade bipolaire.


Le soir nous partageons un repas au restaurant avec le Professeur et ALbert remarque qu’en sa présence le détecteur à nœud temporel est allumé en permanence. Je capte à la table voisine une conversation bruyante de clients vantant une exposition étonnante d’un nouveau peintre, un certain Maurits Cornelis. Je me renseigne. Ils me décrivent des œuvres extravagantes dont un paysage désolé où trône un bien étrange insectoïde. Je décide de m’y rendre dès le lendemain.

Le lendemain, il pleut. Le Pr. et François préparent la première démonstration du fabuleux portail. Je m’en vais avec Félix voir l’exposition de peinture à la galerie Vurfel. Nous sommes accueillis par Juliette qui nous vante les différentes toiles de ce M. Escher Maurits Cornelis. Elle nous annonce que nous venons de croiser Monsieur Vurfel en entrant. Nous ressortons pour interpeller le bourgeois et nous présentons mais ce Monsieur nous néglige , ignorant tout de nous et nous demande de prendre rendez-vous avec son employée. Je dois admettre que je suis vexé que la renommée de l'Escadron Étrange et le succès de mes ouvrages n'aient pas, en Belgique, la reconnaissance qu'ils ont ailleurs. Nous rerentrons et examinons les œuvres puis nous arrivons devant une peinture bien singulière par rapport aux autres, d’autant plus que j’y reconnais un paysage martien et un de ces insectes cracheur de plasma que nous affrontâmes sur la planète rouge. Alors que je m’en ouvre à la galeriste, Félix m’interrompt et discrédite mes propos me faisant passer aux yeux de la dame pour quelque illuminé alcoolique bon pour l’asile. Je prends congé et sors, furieux. Dans la rue, oubliant toute retenue, peut-être une autre conséquence de ma régression, j’attrape mon partenaire mi-homme mi-égyptien par le col et le menace de lui casser la figure s’il s’avisait un fois encore de m'humilier.


De retour à l’exposition, le portail est finalement monté et nous commençons à haranguer la foule qui s’amasse timidement pour assister à la démonstration du "déplacement de la matière". L’indienne accorte est là et se présente comme Dame Shani. Albert remarque qu’elle fait rougeoyer le détecteur. Nous délimitons à l’extérieur de notre pavillon un cercle prévu pour l’arrivée du télétransporté. Le Pr. appelle au cobaye mais la réception est frileuse. Je m’avance confiant en la sapience de notre ami. Je traverse le portail et réapparaît en un seul morceau aux abords du cercle. La foule se précipite dehors pour assister au prodige de la science. Seul Dame Shani reste à observer l’appareillage sous l’œil inquisiteur de François.


Un belge téméraire se propose de faire le voyage immobile. Tout se passe bien au détail près qu’il se matérialise dans l’enclos des lions. Prostré dans un coin alors que les fauves commencent à émettre quelques curiosités face à cet apéro incongru, Félix, Albert et moi-même nous apprêtons à agir urgemment. Mais un grand noir aux habits bariolés nous devance. Il semble parler aux félidés qui se calment permettant à Albert de crocheter avec son grappin, et à sa façon inimitable, le cadenas de la cage pour exfiltrer le belge qui n’a plus trop la frite.

Alors que les autorités remplacent la serrure, le nègre se présente. Makolé, Bangala du Congo, surhomme africain. Nous le saluons chaleureusement, le remercions grandement et lui proposons de nous retrouver autour d’un verre, plus tard.

François et Charpentier se remettent au travail pour régler plus finement la machine tandis que Félix reste avec eux, sûrement échaudé par notre altercation.

Albert et moi nous déambulons jusqu’au pavillon indien où nous attend un spectacle édifiant. Un autochtone enturbanné, juché sur un canon devenu fou, tire sur la foule en fuite. Au contact du rayon les gens se trouvent dédoublés. Nous fonçons en contresens pour stopper la machine infernale mais soudain le décor également devient fou. Le pavillon se transforme par endroits en d’étranges rouages parcourus de solides platoniciens non euclidiens. Je tire avec mon raygun sur le canon, mais le rayon ne cesse de ralentir jusqu’à être suspendu dans le vide alors que j’ai l’impression de faire du surplace. Albert tente de contourner le phénomène mais pareillement sa course se ralentit à l’extrême et lorsque que le phénomène disparaît enfin, nous nous retrouvons de nuit au milieu d’une place vide.


Le soir venu, le Pr, Félix et François ferment boutique et rentrent à l’hôtel. En chemin ils apprennent que suite à un incident, le pavillon indien a été fermé. Ils décident de nous attendre à la sortie de l’exposition. Nous les rejoignons peu de temps après encore éberlué et Albert leur conte notre mésaventure tout en niant catégoriquement les hallucinations d’engrenages et de solides bizarroïdes.

Nous nous retrouvons plus tard au restaurant en compagnie de Makolé. Il nous explique être le shaman de sa tribu en quête d’un objet volé aux siens et présenté à l’exposition. Je lui conte en retour notre aventure indienne et il répond avoir été témoin du même phénomène. Il a entraperçu à la périphérie de sa vision une forme humanoïde faite de rouages et de solides déformés mais ne s'en est pas alarmé comme la forme n'avait pas l'air menaçante.

François nous lance dans des réflexions sur la colonisation qui me perturbent encore en interrogeant à ce sujet M. Makolé. Puis l’automate nous suggère que M. Soleil n’est peut-être pas étranger aux perturbations de l’Espace et du Temps dont nous fûmes victimes. L’être temporel nous suivrait il ?

Nous finissons en évoquant nos objectifs pour le lendemain. Félix souhaite suivre la piste du peintre de la galerie Vurfel. Albert et moi comptons tirer au clair l’épisode du pavillon indien. Quant à François, aussi régulier que la mécanique qui l’anime, il reste auprès du Professeur et de l’Œil de Xorn.

À suivre

Cet épisode vous a été offert par Exitor Agral