samedi 15 août 2015

Time Zero

Charlemagne et les drones.


Carolus Magnus in demonis occulum.
In "Emperor chronicum"
Archives secrètes du Vatican
Le voyage dans le temps c'est de la merde !

Tout a commencé il y a 24h, à Time Zero, l'énorme complexe réfugié dans le Crétacé, abritant l'une des deux seules machines temporelles de tout l'univers.

Et comme de bien entendu, ça a commencé très exactement par un briefing. Les "cerveaux" aiment bien les briefings. Ça doit les rassurer les briefings, leur donner l'impression qu'ils contrôlent ou comprennent quelques choses.
La suite nous prouva qu'ils avaient tort comme le disait une chanteur du 20e siècle.

Nous voilà donc quatre "bleus", quatre TimeGuards écoutant le déroulé de notre première mission de terrain. Une excursion en 800 après JC, à Rome, pour assister au couronnement de Charlemagne comme Empereur. Nous devons, de plus, récupérer son ADN.
Une mission de routine pour nos historiens qui veulent savoir qui de Carolus Magnus ou du pape Léo III a eu cette idée folle et suivre sa descendance, tout en laissant leur cul vissé tranquillement dans leur fauteuil.

Rappel des règles : on laisse rien traîner derrière nous, on ne tue personne, on se fait discret.

On nous distribue nos fausses identités. Pour moi, Sir Béranger de Erfürt, un noble voulant présenter une relique au grand Charle, accompagné de son écuyer Luka, du frère Callisto et de Hans un aide de camp, forestier et archet.
On nous donne nos costumes, on passe par l'hypno-apprentissage pour la langue et un minimum de culture de l'époque carolingienne.
Nous finissons de nous équiper et nous voilà projetés dans les abysses du temps avec une précision de 12h... à 12000 ans. Ouais, y des accidents ! On nous rappelle également qu'une journée là-bas équivaut à une journée à Time Zero.

Le moine, Le chevalier et L'archer.
In "Emporor chronicum"
Archives secrètes du Vatican
Nous apparaissons dans le campagne proche et nous dirigeons vers la ville dont nous passons les
portes sans encombre.
Déambulant dans les rues nous repérons rapidement et par chance notre cible. Le grand Charlemagne et son bras droit se déplaçant incognito dans une rue. Je l'aborde franchement. Son ami, Winichi, duc de Spoletto, s'interpose prêt à dégainer. Je brode, explique ma présence ici, ma volonté de présenter mes respects au grand roi et de lui offrir une relique rare.
A peine avons nous mis en confiance nos deux interlocuteurs qu'une foule de paysans armés et énervés, harangué par un prêtre prônant la haine et le régicide, déboule sur notre chemin.
Nous fuyons à travers le dédales de rues et ruelles, à travers habitations et marché, toujours talonnés par la plèbe en colère pour se retrouver encerclés dans un bâtiment en ruine.
Nous faisons front, bataillons devant la horde sans cesse renouvelée. Charlemagne découpe dans le lard avec Joyeuse, sa légendaire épée. Nous essayons de résister sans trop endommager pour les opposants mais ça finit par déraper. Je fais écrouler un pan de la maçonnerie branlante sur les assaillants, écrasant trois péons. Nous peinons, sommes blessés, tuons quelque peu et au moment où "notre mission de routine" semble être la dernière, arrive la garde du roi qui écrase l'émeute.
Frère Callisto dispensant la sagesse à la foule.
In "Emperor chronicum"
Archives secrètes du Vatican
Émeute très louche, que ça soit par le comportement des enragés qui paraissent sous influence, ou par l'apparition dans les mains de l'un d'entre-eux d'un objet technologique.
Nous subodorons immédiatement les machinations des Triades, la mafia temporelle, notre principale Némésis.
Le bras droit de Charles nous donne rendez-vous le soir même pour une audience, et aussitôt nous partons à la recherche des chrono-terroristes.
Nous retrouvons rapidement l'un d'eux que nous suivons discrètement jusqu'à une villa dans la campagne.
Nous pénétrons furtivement dans la grange où nous avons repéré une fugace lumière, trouvons le passage secret et descendons dans un sous-sol se terminant par une porte-blindé.
Bon sang, l'ennemi est bien installé !
Nous ouvrons, suite au crochetage de l'ami Luka, sur une pièce contenant caisses et étagère de pièces bien anachroniques dans cette époque du bas moyen-âge.
Nous fouillons rapidement pour nous intéresser à l'autre porte qui bloque notre progression. Mais une voix goguenarde nous invective pour prédire notre épitaphe au son d'un gaz emplissant le lieu.
Mais camarades s'activent séparément pendant que je suffoque. Luka crochète, Hans construit une bombe avec les éléments présents dans les caisses, Callisto prie à tout hasard.
Finalement nous franchissons l'obstacle et entrons dans la partie logement et informatique. Deux dobermans cybernétisés nous accueillent toutes dents dehors, motivés par leur maître resté bien en retrait.
Luka se fait bouffer directement et sombre dans l'inconscience ! Nous rassemblons nos abattis et nous acharnons tant bien que mal sur les molosses avant d'exprimer manu-militari notre mécontentement à leur boss qui décède malencontreusement après un interrogatoire douloureux et inutile. Hans donne une de ses pilules miracles à Luka, revenu à lui, ce qui lui permet de surmonter son état vital précaire.

La geste de L'écuyer malchanceux
In "Emperor chronicum"
Archives secrètes du Vatican
Un attentat se prépare !

Nous fermons le lieu qu'il faudra nettoyer, mission première qui dépasse, suivant les règles de Time Zero, la mission originelle. Ne jamais rien laisser du futur dans une époque visitée.

Nous boitons, nous traînons, rampons à fond la caisse vers Rome après quelques soins sommaires.
Nous nous rendons au palais, demandons audience immédiate, passons la soldatesque, auréolés de notre récente célébrité et nous retrouvons devant le duc de Spoletto.
Charlemagne a reçu une lettre signée de sa sainteté pour un rendez-vous discret. Nous mettons au courant de nos soupçons l’acolyte du futur empereur, lui demandons de nous rejoindre avec des renforts alors que nous nous ruons péniblement au point de rencontre.
Nous arrivons pour découvrir que la garde personnelle du roi a été envoyée à l'hôtel des trépassés mis à part le garde extérieur qui a décidé de nous accompagner.

Nous continuons dans des catacombes, attirés par une voix intimant à Charle de refuser le titre d'empereur lors de la cérémonie du lendemain.
Nous surgissons pour voir un roi sous l'emprise hypnotique du prêtre qui excitait la foule précédemment. Avant même de pouvoir atteindre le sombre individu, nous voilà aux prises avec quatre drones armés de laser et d'un Charles bien déterminé à nous passer par le fil de l'épée.
L'archer à la pelle ou Le masSacre de Charlemagne
In "Emperor chronicum"
Archives secrètes du Vatican
Nous attaquons de façon anarchique. Instinctivement Luka et Hans tente d'assommer le roi qui est un bien coriace adversaire. Callisto épaulé du garde se coltine les drones. Luka, déjà fortement blessé, tourne de l'œil sous les assauts du suzerain. Je me rue sur le membre des Triades qui s'acharne à me foutre la trouille par des propos mortifères. J'm'en branle, j'ai la haine ! Une mission de routine, hein ! Être discret ! Tuer personne, hein ! Ben, lui je vais lui faire bouffer son missel et son extrait de naissance à cet apostat de mes deux.
On prend cher. Callisto se fait découper par les infernales mécaniques avant que Hans, ayant fini de matraquer la face du souverain jusqu'à l'inconscience, puisse finir de s'en occuper. De mon côté, ça cartonne dur avec le gredin qui a dégainé une lame. Je lui colle quelques bourre-pifs bien tranchant puis, finalement rejoint par mon camarade survivant, finis par lui donner l'extrême onction à coup de poing dans sa gueule.
Nous faisons boire au garde et à Charles une dose d'Eau de Lethe afin d'effacer leurs derniers souvenirs. Je récupère quelques mèches de cheveux pour l'ADN, juste avant que débarque les renforts et qu'ils n'emportent le roi vers ses appartements.
Nous remettons Luka un minimum sur pieds, nettoyons la zone, emportons les corps du brigand et de Callisto puis nous débarrassons le repère des Triades de tout son contenu. Enfin, nous scellons définitivement l'endroit.

Une fois rentré, ben, finalement, on nous félicite pour notre boulot, dont l'un d'entre nous à titre posthume...

Vous qui bossez à Time Zero, sachez-le, le briefing vous servira à rien. Tout est possible dans l'arbre temps et des multivers. Rien ne se passera comme prévu alors, deux règles : démerdez-vous et courrez pour votre vie !

Merci à Zenaku pour sa relecture attentive.