vendredi 15 juillet 2022

Critique BD : Shangrila

Appréciation : 👍
Auteur : Mathieu Bablet
Éditeur : Label 619

L'histoire :
La Terre est devenue inhabitable. L'homme s'est donc réfugié en orbite. Scott vit sur la station Tianzhu, appartenant à la firme Tianzhu dont le crédo est "Travaillez et Consommez". Scott, employé zélé et fidèle, enquête sur de mystérieux incidents survenant sur les stations de recherche appartenant à Tianzhu. Et si Tianzhu n'était pas le sauveur de ce reste d'humanité ? Si elle n'était qu'un geôlier habile ? Et que cache le projet "Homo stellaris"?

Mathieu Bablet nous compte ici une société réduite en esclavage par une entreprise au summum de son capitalisme, de sa logique de consommation et des êtres différents remettant en question ce dictât, menant l'enquête pour débusquer la vérité aussi horrible soit elle et la livrer au peuple. C'est une histoire de quête de liberté et de valeurs humaines. Mais jamais à l'emporte-pièce, chaque "héros" ayant sa propre "ligne" politique, sa propre altérité et chacun ou chacune réagira de façon unique à l'écroulement de l'Univers que faisait sa vie précédente.
Félicitations pour l'intelligence de la réflexion sur l'importance du rôle du bouc-émissaire dans le contrôle d'une société.
Pareillement les dirigeants de cette société à la Black Mirror sont totalement amoraux mais sans l'excès du super-vilain. Juste des bourgeois qui dirigent une entreprise, avec la volonté d'en tirer le plus de profit, sans considération pour les ouvriers qui sont uniquement vus en tant que Ressources Humaines. La fin ne pourra qu'être violente et non manichéenne.
Mais, si je dois émettre un bémol quand à cet excellent album c'est le dessin qui parfois m'a été difficilement lisible. A mi-chemin, je trouve, entre une sorte de naïveté à dessiner les visages, une fausse simplicité (la façon de dessiner les nez me dérange pas mal) qui parfois m'a rendu la reconnaissance des protagonistes difficiles et un fourmillement de détails dans un lieu clos et les environnements futuristes.

Deuxième œuvre de M. Bablet, cette poésie crue, cette réflexion sociale est à lire avec grand plaisir malgré, peut-être, quelques défauts dans la narration graphique.


#BD @label619 #mathieubablet

Critique série : For all minkind - saison 1

Appréciation :
👍
Plateforme : Apple TV

L’histoire :
1969, les hommes mettent le pied sur la Lune mais… ce n’est pas les Américains, se sont les Russes qui accomplissent cet exploit. Ainsi toute la Guerre Froide se déplace dans l’espace.


Une excellente dystopie, bien écrite, bien filmée, bien jouée, abordant intelligemment l’ingérence politique dans les programmes spatiaux, la place des femmes et d’autres minorités des années 70 à 80. La plupart des acteurs sont connus en tant que second couteau dans d’autres séries ou films.
La série met en lumière de façon réaliste ce qu’exige une existence d’astronautes, la somme de connaissances et d’entraînements que cela implique pour eux, leur vie de famille bouleversée, et le danger mortel de l’espace ou la moindre erreur, la moindre défaillance est mortelle.
Ma seule réticence, c’est de ne rien savoir ce que foute les russes de leur côté, que se soit sur terre ou sur la Lune ce qui m’a donné parfois l’impression d’une campagne de com pour la NASA. Genre, donnez nous des sous pour partir sur Mars. Mais bon, c’est peut-être moi…
En tout cas une excellent série que je vous recommande. La saison 2 est sortie et les saisons 3 et 4 sont signées.

Critique Comics : Batman Black and White tome 1

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Appréciation : 🤔
Auteurs : collectif
Éditeur : Urban comics 2016

Recueil d'histoires courtes sur Batounet, en noir et blanc.
Très inégales tant au niveau scénario qu'au niveau dessins. Certaines ne sont que prétextes à autres choses et notre homme chauve souris n'est parfois que prétexte.

Le seul intérêt pour moi de l'ouvrage est la découverte ou la redécouverte d'auteurs à suivre ou à éviter.

Critique Comics : The Twelve

Appréciation : 🤩
Auteurs : Straczynski - Weston
Éditeur : Panini comics 2021

L'histoire :
En pleine seconde guerre mondiale, tous les super-héros américains se lancent dans la bataille. On ne se souviendra que des membres de l'équipe menée par Captain America et tous les autres seront oubliés. Pourtant lors de l'attaque du bunker d'Hitler, 12 héros de l'Age d'Or des comics disparaîtront pour revenir dans le monde 63 ans plus tard.

Ses pionniers des Justiciers Fantastiques parviendront-ils à s'intégrer à un monde bien loin de leur rêve de Futur radieux ?
Y a-t-il encore une place pour ces merveilles de la Science ?
Le Reporter Fantôme aura beaucoup à écrire et découvrir pour répondre à ces deux questions.

Ça faisait longtemps qu'une BD ne m'avait emporté et fait vibrer autant.
Prenez 12 héros oubliés de l'Âge d'Or, congelez les pendant 60 ans puis réinjectez les dans le monde moderne. À part si vous vous appelez Captain America, il y a toutes les chances que ça ne se passe pas bien. Des drames qui vous ont amené à devenir un super-slip aux drames que vous vivez après un demi-siècle d'absence, tous seront impactés, aucun n'en ressortira indemne, peu resteront vivants.
Car c'est bien le concept qu'ont choisi les deux auteurs. Prendre des héros oubliés, des seconds couteaux et de leur appliquer un traitement réaliste, de tailler dans la masse, de les maltraiter comme sait le faire la vie. La recette est connue et a permis de faire de très bonnes histoires chez DC ou chez quelques indés, mais c'est plus rare chez Marvel et pourtant, une fois de plus, cela fait une histoire mature, aux personnages terriblement attachants, dont les drames touchent au cœur.

Critique Comics : Némésis

 Amazon.fr - Millar & McNiven's Nemesis - McNiven, Steve, Millar, Mark -  Livres

Appréciation : 😐
Auteurs : Mark Millar - Steve McNiven
Éditeur : Panini comics 2011

L'histoire :
Némésis est un super-vilain, un génie du crime. Son super-pouvoir : une super richesse et une super intelligence.
Son but : principalement tuer des personnalités populaires œuvrant pour le bien, la justice et l'égalité.
Il s'en prend cette fois à Morrow, policier dont la réputation et le probité n'est plus à faire. La confrontation entre le bien et le mal sera épique.

Un surhomme, super riche et super intelligent, ça vous rappelle quelque chose ? Mark Millar inverse ainsi le modèle de Batman, nous donnent à voir un "et si..." le plus grand détective était un génie du crime, mix entre une chauve-souris humaine et un joker.
C'est pas très subtil, le scenario est parfois bancal et assez basique, mais c'est fun, palpitant et bien mené. Les dessins de Steve McNiven sont superbes et nourrissent l'histoire très efficacement.
À voir par curiosité comme un film popcorn.

Critique Comics : Wanted

 http://blog.lefigaro.fr/bd/wanted6reg.jpg

Appréciation : 🤩
Auteurs : Mark Millar / J.G. Jones
Éditeur : Panini comics 2008

L'histoire :
Wesley Gibson est un gars minable avec un amour propre comparable à une serpillière. Mais un jour, le destin vient frapper à sa porte pour lui avouer que son père, le meilleur assassin du monde, est mort et lui lègue sa fortune à condition qu'il s'équipe d'une paire de couilles. Il déboule alors dans un univers où les supervilains sont maîtres du monde, après s'être regroupés dans les années 80 et avoir dessoudés tous les superslips. Mais l'entente cordiale entre raclures immorales de tous bords cache bien des pièges. Wesley s'en sortira-t-il mieux qu'au bureau ?


J'avais vu le film "librement" tiré de cette histoire il y a quelques années et les scénaristes hollywoodiens ont clairement fait de la merde.

Ici, Mark Millar nous offre une histoire à 100 à l'heure dans un monde où les super criminels règnent, avec des clins d'œil permanents aux méchants ou héros des grandes licences du comics. Une cape rouge en lambeau dans une vitrine. Un vieil homosexuel et son amant suspendus au-dessus d'un bac d'acide... Bref c'est fun, les dessins de J.G. Jones sont excellents et collent à l'aventure. Et l'univers où les méchants ont gagnés est un pur plaisir. Et, peut-être, en filigrane, la question du pouvoir et du libre arbitre. 151 pages de divertissement assuré.

samedi 5 février 2022

Le vol des dragons - épisode 13

 Le donjon de Xanathar

Nous nous trouvons présentement dans les prisons de l'Antre de la Folie, comme la nomme son propriétaire, à savoir Nihiloor, le flagelleur mental préféré de Xanathar. Nous sommes précisément dans le Donjon de Xanathar, sous Skullport la ville des brigands, cachée sous Waterdeep.

Bref nous sommes dans le fond des fonds, à raser les murs en mode infiltration à haut risque, afin de retrouver l'héritier Neverember et de mettre la main sur son trésor !

Et le voici enfin devant nous, dans un sale état, la tête de poulpe s'étant sûrement payé une bonne tranche à lui défoncer la mouille. Nulfnir lui prodigue des soins magiques pendant qu'il nous balbutie les circonstances de son enlèvement. A peine remis vaguement sur pied, que notre envie de décarrer de cet endroit se fait pressante. Nous refluons vers la sortie mais derrière la porte circulique des geôles, la pièce occupée normalement par 3 profonds endormis et leur chef mort, contient à présent 20 cm d'une sorte de mucus collant qui en recouvre le sol.
Du coin de l'œil je vois que nous attend Nihiloor, escorté de 6 gobies, et d'un dévoreur d'intellect (les sortes de cerveau sur pattes qui vous prennent la tête).
S'échapper s'annonce ne pas être une partie de vacances.

Surtout, que voulant être discret, je perds mon équilibre en me penchant pour voir et me vautre bruyamment sur le sol.

Découvert, Arnulf attaque immédiatement. Mais à peine a-t-il fait quelques pas dans la pièce que ses bottes restent collées au mucus et il chute dans la morve qui recouvre le parterre. Tirant profit de la situation, le calamar lâche sa créature de compagnie qui tente en vain d'aspirer la moindre intelligence chez le guerrier englué.

Grâce à la pierre de Golor, je réitère mon sort de sommeil et c'est 3 profonds qui s'endorment. Ce qui nous laisse, juste, avec le maître des lieux et le reste de sa garde.

Karl fait irruption dans la pièce, l'arc en main et blesse Nihiloor alors que les 3 Kuo-Toa restant se précipitent sur Arnulf et profitent de sa position avachie pour le blesser. Mais le guerrier se relève et leur poutre la gueule en veux tu en voilà en poussant un "Enculey !" de mécontentement.

Alors que je m'apprête à lancer un sort, le flagelleur mental me sidère puis se déplace maladroitement à travers le mucus vers Arnulf. Seule la poiscaille a l'air d'être à l'aise dans cette merde collante.

Nulfnir pénètre prudemment dans la pièce. Il met un pied dans la berdouille, il met deux pieds dans la berdouille alors que Karl flèche derechef la face de tentacule qui rit mentalement.

Une grenouille tente, sans succès, d'embrocher Nulfnir. Arnulf, quand à lui, est submergé par le céphalopode et les autres têtes de thon et commence être gravement sanguinolent. C'est alors que ce petit vicelard de dévoreur d'intellect se jette sur la mouille d'Arnulf qui tombe à genou avec autant de vigueur qu'une moule trop cuite. Malgré tout, le guerrier parvient à arracher le bestiau de son visage. Mais le cerveau immonde avait ses griffes plantées dans celui d'Arnulf qui tombe inanimé dans la bave ichtienne.

Nihiloor tente de retourner mentalement notre marchand mais en vain.

Nulfnir brasse l'air devant son adversaire à branchies...

La situation n'est pas à notre avantage et s'enlise. Aussi Karl sort une bille explosive de sa poche et la balargue sur la face de poulpe. Une énorme déflagration s'ensuit qui souffle tout le monde sauf moi, immobilisée trop loin du champ de bataille.
Nihiloor est bien cramé mais toujours debout. Par contre Arnulf ressemble une chipolata oubliée sur un barbecue. De même le cerveau sur pattes et la poiscaille sont fris à point.

Le flagelleur se met à léviter et tente de nous éviter par un repli stratégique mais Karl ne l'entend pas de cette oreille et le clou au mur avec son arc.

Nulfnir se soigne puis vient me secouer et me fait sortir de ma torpeur.

On se casse juste à tend alors que 3 dévoreurs d'intellect sortent des fagots et déboule dans la pièce.

Ayant rempli sa part du contrat, notre doppelganger prend congé afin d'aller se terrer quelque part pour se faire oublier.

Alors que nous prenons le chemin à rebours, nous évitons les arènes qui vibrent des trépidations d'un combat en cours. On bifurque vers la sortie la plus proche mais elle est close et le passage dans le mur est invisible. Karl cherche la serrure mais tous les yeux incrustés dans les murs nous scrutent et clignent à l'unisson.

Tant pis, nous filons de là sans demander notre reste vers une hypothétique sortie plus loin. Nous franchissons deux portes circuliques pour buter sur 5 formes flottantes. Un tyranoeil mort-vivant et ses 4 petits copains, des tyranœil sporiques nous barrent le chemin.

La grosse créature monoculaire balance un rayon pétrifiant sur Ranaer qui résiste tout juste. Pressés par le temps, poussés par l'urgence, Karl dégaine notre dernière bille et s'en sert sur nos adversaires. Les 4 petites saloperies volantes explosent en nuages de gaz hautement toxique. On prend gras ! Nulfnir plie même du genou mais se ressaisit et tente de renvoyer le mort-vivant mais Clanguedin Barbe d'Argent à l'air d'être occupé ailleurs et ne fait pas le miracle attendu.

Je tente un projectile magique qui s'écrase faiblement sur les chairs en putréfaction de l'horrible bête. Cette merde zombie réplique et me grille le cerveau d'un rayon sorti d'un de ses pédoncules oculaires. Je résiste à m'abandonner à la mort par respect pour moi-même ainsi que mes camarades.

Karl se manque à l'arc et l'Hunain et son Dieu semblent avoir pour le moment des problèmes de communication.

La sortie étant à porté de jambes juste derrière l'emmerdeur cyclopéen, je file des deux fuseaux, passe à côté de l'adversaire et continue ma course l'épée en main. Mais le bestiau me cible et me frit une nouvelle fois le cerveau. La douleur est intense et je commence à saigner par des orifices non prévus à cet effet. Mais je continue ma course, franchis la porte suivante et poursuit dans le couloir.

Renaer gravement blessé, mes compères m’emboîtent le pas. Le tyranœil cible Nulfnir et tente de carrément le désintégrer, mais sans succès. Alors que nous nous ruons dans un long couloir sensé nous faire déboucher à Skullport, le monstre nous suit.

Enfin Clanguedin semble entendre les incantations de Nulfnir car il arrive à repousser les morts-vivants, obligeant le zombie à battre en retraite.

Au bout d'une centaine de mètres, j'avise un escalier montant. Il nous conduit jusqu'à une trappe que j'ouvre prudemment. Je pénètre dans une sorte de réserve et attends mes collègues. Nous montons à l'escalier qui court le long d'un mur pour nous retrouver sous une nouvelle trappe de laquelle émane quelques sons. J'ouvre discrètement sur des pieds d'halflins s'activant. Nous débouchons alors dans la cuisine d'une auberge. Nous traversons l'établissement sans ralentir, baratinant au passage le patron pour la forme.

Nous voilà débouchant dans l'immense caverne constituant Skullport et nous nous évanouissons dans les ruelles alentour avant que quiconque ne nous interpelle. Nous finissons par repérer un batelier au bord du lac souterrain qui accepte de nous amener hors de la ville.


Nous avançons en silence, pendant 1 heure environ, sur les eaux rendues noires par la nuit tombée pour atteindre les docks accueillants de Waterdeep. Nous débarquons et respirons à pleins poumons l'air du port qui nous semble délicieusement sain par rapport aux remugles infâmes du repaire des malandrins.

Ne souffrant plus aucun report, nous amenons Reaner sous le théâtre du Flumph Rose pour y rencontrer Aurinax, le dragon doré, gardien du trésor Neverember. La bestiole reptilienne scrute l'héritier et accepte d'abandonner sa charge. Nous voilà devant deux alcôves contenant au bas mot 500 000 dragons. L'équivalent de 5 tonnes d'or !

Malheureusement quand bien même vous auriez échappé aux hordes de Xanathar et aux séides des Zentarim, il vous reste à affronter la pire des racailles : les politiques. Ainsi, la nouvelle de la découverte du trésor s'ébruitant rapidement dans les cercles de pouvoir, la seigneur manifeste, génitrice de notre bon Karl, nous propose de garder 1/10 du trésor en échange de la protection de la ville contre les deux bandes maffieuses et sous prétexte que cet argent fut détourné des fonds publics.

Eux-mêmes n'ont rien fait pour le retrouver. Ils n'ont mené aucune enquête sérieuse. N'ont jamais mis leur vie en jeu de quelconque façons, mais comptent bien empocher les 9/10 ème du trésor sans avoir même sorti leurs doigts bagousés de leurs culs délicats. De dignes représentants de la ville, du capitalisme, et du pouvoir corrompu qui gangrènent nos civilisations modernes.

La routine quoi...

Fin de la campagne. Jusqu'à la prochaine ?