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dimanche 25 novembre 2018

Brigandyne - L'Ennemi Intérieur - part 6

Le Club des 7... de l'Enfer.

Jolène "Jo" Octefer - Günthar La Brisure - Rhundil Thorgrimson

Freidrich Magirius
Nous voilà au dernier jour de la Schaffenfest. Notre gladiateur vindicatif nous conduit chez Freidrich Magirius, community manager de l'Ordo Septenarius, qui nous reçoit prestement dès que l'on prononce le nom de leur club de lobbyiste occulte. La Brisure commence par une approche dans le ouaté mais perso, je commence à en avoir ma claque des gros cons du coin. Du coup, je balance, sans trop de détails quand même, le gobelin à trois jambes, les impayés, le temple des égouts et les frais divers que tout cela à entraîné. Il nous rassure : "Ah Ah ! Un temple, des pentacles tout ça c'est du décorum pour des petites fêtes maçonniques entre amis riches et désœuvrés. Une guilde des voleurs,dame, jamais de la vie dans notre belle ville. Ah ! Ah ! Quelle imagination vous les jeunes..." Il fait néanmoins transcrire notre histoire de gobelin et de manque à gagner par un scribe, sentant de façon explicite que travailler pour des nèfles n'est pas dans mon genre, et promet de voir ce qu'il peut faire pour nous obtenir réparation. Alors que nous le quittons il fait tomber une lettre que je subtilise. C'est une convocation pour une réunion de la confrérie ce soir chez Johannes Teugen.
Profitant de l'heure tardive, nous sommes résolus à visiter l'entrepôt 10. Un vigile bruyant fait pisser son molosse à l'entrée. Nous faisons le tour et j'ouvre avec une discrétion absolue la fenêtre repérée précédemment à l'arrière du bâtiment. Nous ordonnons à Rhundil de ne pas s'éloigner surtout en cas d'attroupement de badauds. Marre de faire les gros titres dans les journaux ! Le vigile revient et rapidement, son chien, qui s'avère être un représentant cacochyme de la gent canine, nous repère. J'organise une embuscade. J'immobile le vénérable canidé avec un filet acheté lors de notre chasse au gobelin et Günthar se glisse derrière le garde et le maîtrise d'une lame sous le coup. Un bandeau sur les yeux et un corde autour des poignets plus tard, la Brisure entame l'interrogatoire pendant que je suis occupé à gratter joyeusement et copieusement le gros toutou répondant au nom de Cerise (Ouh que c'est un bon chien ça ! Oh qu'il est gentil le toutou). Le vigile commence par une histoire de bataille contre une créature féroce et semble désarçonné lorsque nous évoquons la caisse qui l'aurait écrasé, ainsi que ses trois jambes.
Günthar le fait dans l'amical, promettant à Anton, le garde approximatif, un baril entier de Bière à Papa. Sous la pression (Ha ! Ha !), il avoue que le contremaitre de la famille Steinhager lui a demandé de raconter des contes de fée à propos de cette histoire. Il confirme que la guilde des voleurs existe et aurait même leur QG "au nez et à la barbe" de la milice. On le libère en s'assurant qu'il ne voit pas nos visages et j'emboite le pas des mes deux amis se dirigeant vers l'hôtel de police dans la recherche d'un repaire ostensible de brigands. Sur la place, en face des bâtiments de la garde, se trouve l'auberge des Lances Croisées dans laquelle nous pénétrons. L'estaminet est bondé de miliciens faisant la pause autour de bières. Nous commençons à deviser avec le tavernier, prétextant la recherche d'un emploi, en évoquant l'accueil mitigé des autochtones, les bizarreries croisées lors de notre séjour. Le patron reste cordial et évasif mais clairement, il en est.

Nous ressortons avec le sentiment d'avoir jeter quelques gros cailloux dans l'eau, espérant que nous avons suffisamment attiré l'attention pour que des sources d'informations potentielles viennent à notre rencontre. Marre de courir.

Reiner Goetrin dit Le Joyeux Drille
Günthar veut confronter la greffière au Capitaine des gardes car il a le seum de passer pour un élucubrateur. Nous allons donc chercher Andréa qui accepte de nous suivre jusqu'au poste. Elle confirme nos dires à un Reiner Goetrin toujours aussi souriant et affable mais consterné. Il nous assure qu'il va procéder à une vérification à propos du soit-disant gobelin de l'entrepôt et de l'usurpateur qui a rencontré le juge avant son empoisonnement magique. Le fait que quelqu'un ait pu se faire passer pour lui le contrarie visiblement. Il nous donne rendez-vous le lendemain à l'aube. Mais qu'elle n'est pas sa surprise, et la notre, lorsque sortant pour nous raccompagner, nous constatons que la lune Morslieb ressemble à un masque grimaçant, difforme, verdâtre (tirant sur le glauque) et immobile planant sinistrement sur la ville.

Nous repartons dans les ruelles sous ce sinistre augure et nous sommes encerclés d'une vingtaine de traines-savates armés de bâtons qui tentent de nous effrayer et de nous dissuader de continuer dans nos investigations. Günthar joue dans l'évasif. Je les envoie chier !
Maintenant direction la demeure du sieur Johannes Teugen dans l'espoir d'assister discrètement à la réunion du club des 7. Malheureusement, entre les nombreux gardes en faction, le mur de 3 mètres, la capacité médiocre pour l'escalade de mes camarades et 3 molosses jeunes et dynamiques, nous faisons choux blancs et devons nous replier, bredouilles.

Günthar la Brisure "J'en ai gros."
A mon grand désespoir, Günthar nous conduit derechef dans les égouts, résolu à passer sous le bâtiment de la famille Teugen afin d'entendre les terribles secrets de cette mystérieuse réunion (ou inversement, je suis trop blasé pour m'en soucier). Dans les sous-sols de la cité, nous tombons surprenamment et rapidement sur des agents de police en goguette. C'est la fuite à l'aveuglette, on patauge à droite, on piétine à droite, on se perd, on se retrouve... à l'autre bout de la cité, on les sème mais fatalement on finit couvert de merde, au fond d'une impasse souterraine avec cette certitude que jamais nous ne rejoindrons la réunion secrète que ce soit par la surface ou les profondeurs. En désespoir de cause, Günthar se dirige vers le cagibi démoniaque que nous avions débusqué à notre première visite. Il fait sauter la porte d'un coup d'épaule mais nous découvrons qu'une équipe de nettoyeurs est déjà passée. Plus de cercle de cuivre, plus de pentacle, toutes preuves de cérémonie douteuse et sacrificielle ont été enlevées. Rhundil découvre néanmoins un faux mur qu'il tente de franchir au marteau mais, PAF, il se prend ses propres dégâts dans le pif, direct par retour de marteau, sous l'action d'un sort anti-intrusion, œuvre d'un mage de niveau respectable. Nous finissons par rentrer à l'auberge, et après un énième bain et quelques précautions visant à assurer ma survie jusqu'au matin, je vais me coucher.

Le lendemain, dès le petit déjeuner, nous sommes attendu par un Magirius stressé qui nous révèle que l'Ordo Septarius est bel est bien un regroupement de marchand malfaisant sous la direction de la famille Teugen, qu'il y a bien des rituels démoniaques, et autres pratiques douteuses inhérentes aux familles nobles, riches et consanguines, que la police est soudoyée jusqu'à la moelle et que le soir même est prévu un sacrifice humain que sa moralité ne saurait souffrir. Il nous demande d'intervenir.
Oh la surprise !
Vrais remords ou piège grossier pour se débarrasser définitivement de nous, tout ce que je peux dire c'est que toute cette cité malfaisante me sort par les trous de nez, tel de la menthe des fosses nasales de Rhundil.
En ce qui me concerne, je ne prendrais plus de temps, ni de risque pour les étrons qui peuplent cette ville que ce soit en surface ou en dessous. Ils se sont mis dans le caca, qu'ils se démerdent ou meurent dans leur chiasse, je n'en ai cure. Je me tire avant de perdre plus que de l'argent, pour rien. En souhaitant que mes camarades se rangeront à mon avis. Dans le cas contraire, je les attendrai quelques temps à l'extérieur des murs de cette ville, aux habitants et à l'air viciés, espérant leur retours.

A suivre...

dimanche 11 novembre 2018

Brigandyne - L'Ennemi intérieur - part 5

Oh le nain ! Et au poste !

Jolène "Jo" Octefer - Günthar la Brisure - Rhundil Thorgrimson
Malthusius nous invite au restaurant. Après ce moment agréable, Rhundil, résolu à trouver de la bière naine, nous entraine dans un tour de ville où nous croisons le chemin du prophète illuminé local déclamant sur la traditionnelle caisse en bois les classiques citations hermétiques en accord avec son sacerdoce.
Ultar le Fantasque
Nos pas nous conduisent finalement dans un auberge naine quasi déserte et miteuse mais qui sert une bière forte et délicieuse, bien loin de la pisse d'âne locale : La Bière à Papa. Günthar, mis en appétit par le puissant breuvage commande La Tourte à Maman et se retrouve à colmater son tube digestif avec une tarte à la mélasse bien roborative.

J'emboite en suite le pas zigzaguant de mes camarades jusqu'au champ de foire. Nous y glanons pelle-mêle le nom du prophète - Ultar le Fantasque -, le fait que Frantz Steinhager, chef d'une des plus importantes familles de marchand, est à couteau tiré avec son frère (métaphoriquement du moins) et que le défunt nain, Gottri la Barrique a quitté hier le champ de foire avec un membre de la famille Teugen avant de flotter dans les égouts, le cœur sortit en force de la poitrine. De plus, une rumeur persistante affirme que la guilde des voleurs officie dans les égouts. Nous mettons ensuite en garde Malthusius et Elvira d'une possible catastrophe cosmique sur la ville, leur recommandant de préparer leurs affaires pour un départ précipité. L'halfling qui nous a décidément à la bonne nous donne son adresse nous invitant à suivre des cours d'herboristerie médicinale ce qui laisse étonnamment Rhundil aussi froid que le marbre.

Nous rentrons à notre auberge pour retrouver le tenancier assoupi sur une table. Il nous attendait pour nous remettre une lettre du juge qui souhaite nous rencontrer demain.
Après l'indispensable petit déjeuner, nous nous rendons donc à la tente du juge. En chemin nous recroisons le prophète de la fin du monde tout occupé à vociférer à la face d'un public rigolard ses obscures visions.
"J'en vois 7 et j'en vois 9
Tout ce qu'ils avaient sera à moi
A moi !A moi ! A moi !
L'étoile dans le cercle
Est le signe de la mort
Attention à l'homme qui n'est pas un homme. "

Puis le déglingo pointe Günthar du doigt et l'accuse de porter la marque du chaos et tout ça. On l'interroge, il veut se barrer, je l'attrape au collet, il se débat et on n'arrive pas à en tirer quoi que ce soit de valable. Il finit par se barrer d'un pas de sénateur, sa caisse sous le bras.

Finalement, le juge est absent, car malade après une visite plutôt étrange du chef de la milice. Nous arrivons à obtenir d'Andréa, sa greffière, son adresse personnelle. Nous nous y rendons au moment du départ du médecin qui nous annonce un mauvais rhume. Surprise quand nous montons le voir dans sa chambre ! Il suffoque, les yeux littéralement exorbités, la langue sortie lui obstruant la bouche telle une vieille semelle boursouflée. Immédiatement Günthar se rue aux basques du carabin, j'envoie Rhundil quérir Elvira pendant que je prépare à l'agonisant une tisane revigorante de fleurs du nain. Alors que j'attends le retour de mes camarades, le juge éructe péniblement un "capitaine garde" et un "entrepôt" à peine audible. Günthar revient accompagné d'un autre médecin, plus jeune et visiblement circonspect sur l'état du malade. Rapidement il repart, sous la garde de la Brisure, vers sa faculté pour compulser certains grimoires. Elvira, quant à elle, après une étude attentive nous révèle que le juge se meurt d'une "fièvre cérébrale pourpre", maladie induite magiquement. Sa guérison est possible à la condition d'avoir une plante rare des montagnes. A la faculté de médecine, ils en arrivent à la même conclusion mais n'ont pas le remède adéquat et nous font comprendre que le juge est condamné.

Mes camarades m'entrainent ensuite à la visite du chef des gardes, un certain Reiner Goetrin, qui
Reiner Goetrin - Face de marbre
s'avère être un homme occupé, hautain et désagréable. Il refuse de nous croire du fait de notre statut, douteux de son point de vue, d'étrangers. Nous arrivons néanmoins à apprendre de sa part que le soi-disant cadavre du gobelin à trois pattes a été retrouvé à l'entrepôt 10. Pause déjeuner et direction les docks. L'idée c'est d'entrer en douce dans l'entrepôt. Mais il y a un garde et nous sommes en pleine journée. Pendant que nous réfléchissons au problème avec Günthar, nous voyons Rhundil, qui était resté en surveillance, se rapprocher d'un attroupement sur les quais puis... se faire embarquer par la milice. Bon sang, qu'est-ce qu'il a encore foutu ce nain ! Nous allons aux nouvelles et découvrons, outre la plèbe de curieux, le cadavre du prophète moisi. Nous suivons à distance la maréchaussée puis piétinons avec inquiétude pendant bien 1 heure devant le commissariat. Connaissant notre camarade et sa capacité oratoire sous pression, nous craignons le pire. Finalement, il est libéré mais reste très évasif sur interrogatoire qu'il a subit, maugréant dans sa barbe des "J'ai rien dit ! Non, j'ai pas parlé de vous. Enfin si, un peu de toi mais pas de toi..." peu convaincant. Nous finirons par avoir le fin mot de l'histoire dans le journal de la soirée dont les crieurs de rue nous régalerons de détails sordides et insolites.
À la Une : L'horrible meurtre du regretté Ultar le Fantasque par le nain sodomite Rhundil Thorgrimson
Pas découragé pour deux sous, Günthar songe à une piste sur la base de l'inscription découverte dans le temple démonique des égouts : "Ordo Septenarius". Il nous traine au temple de Sigmar où un factotum lui traduit par "l'Ordre des Sept". Il en profite, malin, pour se faire également traduire le "Magister Impedimente" trouvé sur la lettre faisant référence à Kastor : "Le Maître de l'Immobilisme" ?
Bref, le prêtre l'informe que l'ordre en question est une espèce d'association de riches mécènes qui, entre autre, servent la soupe populaire au temple de Shalia. Le principal responsable de la distribution des largesses des 7 est un certain Freidrich Magirius, dirigeant de l'une des plus grandes des petites familles de marchands de la ville. Gunthar et Rhundil semblent résolus de le rencontrer.

A suivre...

mardi 23 octobre 2018

Brigandyne : L'Ennemi Intérieur - part 4

La troisième jambe du gobelin

Jolène "Jo" Octefer - Güntar La Brisure - Rhundil Thorgrimson
Au moment où je m'apprête à quitter mes compagnons et leurs acolytes alcoolique ou chaudasses, un cri retentit dans la nuit derrière moi. Je me retourne pour me retrouver face à face avec une bien étrange créature. Sale, maigre, déguenillé, un gobelin à 3 jambes me fonce dessus, alors qu'un petit homme lui court après en m'exhortant de l'arrêter. Je tente vainement un "coup de la corde à linge", et l'animal très rapide se perd dans la nuit.
Dr Mathusius

Le Docteur Malthusius, tout essoufflé, me remercie pour ma tentative et, sur ce, je rentre prendre un bon bain à mon auberge.

Le lendemain, à peine éveillée, après un nuit ponctuée par les couinements et roucoulements en provenance de la chambre de Güntar, le bon docteur nous accoste pour nous proposer du travail. La municipalité et lui-même nous propose, chacun, 50 couronnes d'or pour ramener le gobelin tri-pattes. Personnellement, je n'ai pas encore déjeuné et mon esprit bute sur : "les dernières traces de l'animal s'arrête devant un caniveau" de son explication. Il est hors de question que j'aille dans les égouts. Les égouts, c'est le pire des donjons. Les rencontres y sont invariablement humides, malodorantes, mutantes et non hygiéniques et donc fortement désagréables. Et que dire d'un aventurier digne de ce nom crevé au fin fond d'un égout. Je m'éloigne de la discussion, bougonne, pendant que mes camarades encouragent le forain par leur intérêt non dissimulé pour l'appât du gain.
Cependant le montreur de monstres ne paye que si on ramène son gagne-pain vivant, la ville étant indifférente sur l'état du cadavre.
Avant de se décider, nous convenons de clore l'histoire de l'héritage frauduleux de Güntar/Kastor et rendons visite à l'imprimerie qui a pressé la lettre des notaires fantômes. Les deux patrons aux physiques improbables font montre de bonne volonté. Tête-d'ampoule et cane-de-serin confirment que la commande de flyers émane de Kutsos l'arbalétrier manchot décédé. Bref, c'était bien une embuscade visant Kastor, visiblement maître d'une société secrète.

Mes camarades évidemment déçus, l'un par la perte d'une fortune et d'une cave à vain et l'autre par l'inexistence dans la région d'une quelconque brasserie naine, décident d'accepter la mission d'égoutier du mal. Nous allons prévenir un Dr Maltusus tout content. Puis nous nous rendons au Tribunal des fêtes afin d'accepter officiellement la mission auprès de la ville. Et je soutire au factotum une rallonge pour matériel. Un agent des forces de l'ordre nous est assigné pour nous escorter jusqu'à l'entrée des égouts. Quelques emplettes plus tard, nous sommes devant les traces évidentes de sang de gobelin sur les grilles d'un caniveau. Après distribution rapide de cordes, filets de pêche, viande fraiche et fruits pourris, nous allumons nos torches et descendons dans la ville d'en-dessous.

Ça pue, sauf pour Rhundil qui c'est bourré les narines avec des feuilles de menthe. Rien que de le voir, je sais que cette mission sera une catastrophe.
Nous suivons les traces de sang verdâtre laissées par notre proie. Nous pataugeons, sautons d'une plate forme à l'autre, finissons fatalement à tour de rôle et de toutes façons dans la merde jusqu'au cou, ou plus pour le nain.
Gottri Gurnisson -vie de
merde, mort de merde

En chemin, nous découvrons, flottant le long d'un canal, le corps du nain soûlographe de la foire. Il est planté d'une cinquantaine de coup de couteaux, son cœur a été arraché de sa poitrine et un de ses bras a été boulotté.  Ni un accident, ni un suicide donc. La vision est difficile à supporter pour Rhundil et moi.

Finalement, les traces nous mènent à une porte en bois que Rhundil découpe à la hache. Nous sommes à l'entrée d'une pièce pas très grande. Au sol, un grand cercle de cuivre avec, au centre, une tête de bouc au milieu d'un pentacle, tracés à la peinture. Comme aucune énergie ne semble en émerger, nous le traversons prudemment, chacun ayant conscience que nous mettons les pieds dans de la bouse thaumaturgique et que si ça sens le caca, cela n'a plus rien à voir avec le lieux où nous nous trouvons !

Au fond de la pièce, Güntar et Rhundil trouvent les os du bassin de notre gobelin, que je recueille dans un sac, et un mouchoir de luxe brodé des initiales F.S.. Il y a également une commode en fer qui suinte un liquide poisseux et que je n'arrive pas à ouvrir.

C'est alors que le tore de cuivre s'anime et que du pentacle se matérialise un @$%* de démon de trois mètres de haut, tout en dents pointues, griffes, mauvaise haleine, épée gigantesque et terreur absolu. Je sens les poils de mon pubis se dresser dans ma culotte. Nous regardant de ses yeux scrofuleux, il déclare d'une voix qui fait vibrer les pierres autour de nous : "Fuyez ce lieux ou mourrez !"
Dégagez d'ma piaule !!

Rhundil, sur le pas de la porte, obéit instantanément sous le coup de la panique. Güntar se faufile, collé au mur, à petits pas, sous le regard attentif du démon qui lui cède le passage. Derrière mon bouclier, l'épée au clair, je l'imite en essayant au mieux de contrôler ma vessie. Au passage au plus près du monstre, ma vision se brouille, je distingue comme en surimpression de la réalité des couleurs inconnues, des paysages hypnagogiques sous l'œil monstrueusement malveillant du gardien des lieux. En sortant de la pièce, je me sens comme retenue, aspirée en arrière alors que je rejoins mes amis qui, déjà, cherchent par où détaler !
Nous fuyons dans un sens, mais non loin, la vase du canal se soulève et en émerge une masse d'excréments et autres pourritures. Elle déploie des tentacules merdeuses, se dilate, emplie la voie et commence une lente reptation dans notre direction. Nous refuyons à rebours, repassons devant la pièce maudite, un brouillard de gouttelettes de sang a tout envahit et en cache le fond.
Nous courons et finissons par repérer une échelle vers la sortie. L'échelle est à deux mètres du sol. Je bondit et commence à grimper, alors que Güntar soulève le nain pour qu'il puisse me suivre. Je tends la main vers la plaque d'égout et crève une fine matière. Une légère poussière rouge tombe sur Rhundil et moi... Je suis aveugle ! J'en informe Güntar, puis soulève à tâtons le couvercle, attache une corde au dernier barreau de l'échelle afin que notre gladiateur puisse monter et enfin sors et m'assoie sur le bord, dans la rue, sous les exclamations surprises des passants.

Finalement, Güntar nous ramène à l'auberge, Rhundil et moi, tous deux dans le même état. Intermède qui me permet de leur servir un "Je vous l'avait dit !" bien appuyé. Après un bain rapide chacun, il
Elvira Kleinestun
s'en va trouver Elvira l'halfling herboriste à la foire. Elle lui vend de l'alfumasse, à mélanger à de la mélasse pour des cataplasmes oculaires. 50 couronnes d'or, merci. Durant l'attente de notre guérison, nous apprenons que la milice municipale aurait retrouvé le corps de notre gobelin. Güntar va au nouvelles et le juge municipal lui sert une histoire sur les docks à base de caisse qui aurait écrabouillé notre cible, mais aucune dépouille à l'horizon. Ça sent l'arnaque fumasse. Du coup, ni la ville, ni Maltusus ne veulent nous payer malgré les ossements que j'ai ramené comme preuve.

Cette histoire dans les caniveaux nous a coûté pas mal de fric et j'ai l'image du nain avec les fosses nasales pleines de menthe qui me harcèle.

Nous ne leur disons absolument rien sur le cercle démoniaque et son occupant dans les soubassements de leur charmante bourgade. Qu'ils aillent se faire foutre !

Rhundil et moi recouvrons tranquillement la vue. Tous les trois, assemblés devant une bonne bière, nous observons Morslieb la petite lune, pleine, virer au verdâtre. Toujours de bon présage comme couleur...

A suivre...

dimanche 16 août 2015

Time Zero

Charlemagne et les drones.


Carolus Magnus in demonis occulum.
In "Emperor chronicum"
Archives secrètes du Vatican
Le voyage dans le temps c'est de la merde !

Tout a commencé il y a 24h, à Time Zero, l'énorme complexe réfugié dans le Crétacé, abritant l'une des deux seules machines temporelles de tout l'univers.

Et comme de bien entendu, ça a commencé très exactement par un briefing. Les "cerveaux" aiment bien les briefings. Ça doit les rassurer les briefings, leur donner l'impression qu'ils contrôlent ou comprennent quelques choses.
La suite nous prouva qu'ils avaient tort comme le disait une chanteur du 20e siècle.

Nous voilà donc quatre "bleus", quatre TimeGuards écoutant le déroulé de notre première mission de terrain. Une excursion en 800 après JC, à Rome, pour assister au couronnement de Charlemagne comme Empereur. Nous devons, de plus, récupérer son ADN.
Une mission de routine pour nos historiens qui veulent savoir qui de Carolus Magnus ou du pape Léo III a eu cette idée folle et suivre sa descendance, tout en laissant leur cul vissé tranquillement dans leur fauteuil.

Rappel des règles : on laisse rien traîner derrière nous, on ne tue personne, on se fait discret.

On nous distribue nos fausses identités. Pour moi, Sir Béranger de Erfürt, un noble voulant présenter une relique au grand Charle, accompagné de son écuyer Luka, du frère Callisto et de Hans un aide de camp, forestier et archet.
On nous donne nos costumes, on passe par l'hypno-apprentissage pour la langue et un minimum de culture de l'époque carolingienne.
Nous finissons de nous équiper et nous voilà projetés dans les abysses du temps avec une précision de 12h... à 12000 ans. Ouais, y des accidents ! On nous rappelle également qu'une journée là-bas équivaut à une journée à Time Zero.

Le moine, Le chevalier et L'archer.
In "Emporor chronicum"
Archives secrètes du Vatican
Nous apparaissons dans le campagne proche et nous dirigeons vers la ville dont nous passons les
portes sans encombre.
Déambulant dans les rues nous repérons rapidement et par chance notre cible. Le grand Charlemagne et son bras droit se déplaçant incognito dans une rue. Je l'aborde franchement. Son ami, Winichi, duc de Spoletto, s'interpose prêt à dégainer. Je brode, explique ma présence ici, ma volonté de présenter mes respects au grand roi et de lui offrir une relique rare.
A peine avons nous mis en confiance nos deux interlocuteurs qu'une foule de paysans armés et énervés, harangué par un prêtre prônant la haine et le régicide, déboule sur notre chemin.
Nous fuyons à travers le dédales de rues et ruelles, à travers habitations et marché, toujours talonnés par la plèbe en colère pour se retrouver encerclés dans un bâtiment en ruine.
Nous faisons front, bataillons devant la horde sans cesse renouvelée. Charlemagne découpe dans le lard avec Joyeuse, sa légendaire épée. Nous essayons de résister sans trop endommager pour les opposants mais ça finit par déraper. Je fais écrouler un pan de la maçonnerie branlante sur les assaillants, écrasant trois péons. Nous peinons, sommes blessés, tuons quelque peu et au moment où "notre mission de routine" semble être la dernière, arrive la garde du roi qui écrase l'émeute.
Frère Callisto dispensant la sagesse à la foule.
In "Emperor chronicum"
Archives secrètes du Vatican
Émeute très louche, que ça soit par le comportement des enragés qui paraissent sous influence, ou par l'apparition dans les mains de l'un d'entre-eux d'un objet technologique.
Nous subodorons immédiatement les machinations des Triades, la mafia temporelle, notre principale Némésis.
Le bras droit de Charles nous donne rendez-vous le soir même pour une audience, et aussitôt nous partons à la recherche des chrono-terroristes.
Nous retrouvons rapidement l'un d'eux que nous suivons discrètement jusqu'à une villa dans la campagne.
Nous pénétrons furtivement dans la grange où nous avons repéré une fugace lumière, trouvons le passage secret et descendons dans un sous-sol se terminant par une porte-blindé.
Bon sang, l'ennemi est bien installé !
Nous ouvrons, suite au crochetage de l'ami Luka, sur une pièce contenant caisses et étagère de pièces bien anachroniques dans cette époque du bas moyen-âge.
Nous fouillons rapidement pour nous intéresser à l'autre porte qui bloque notre progression. Mais une voix goguenarde nous invective pour prédire notre épitaphe au son d'un gaz emplissant le lieu.
Mais camarades s'activent séparément pendant que je suffoque. Luka crochète, Hans construit une bombe avec les éléments présents dans les caisses, Callisto prie à tout hasard.
Finalement nous franchissons l'obstacle et entrons dans la partie logement et informatique. Deux dobermans cybernétisés nous accueillent toutes dents dehors, motivés par leur maître resté bien en retrait.
Luka se fait bouffer directement et sombre dans l'inconscience ! Nous rassemblons nos abattis et nous acharnons tant bien que mal sur les molosses avant d'exprimer manu-militari notre mécontentement à leur boss qui décède malencontreusement après un interrogatoire douloureux et inutile. Hans donne une de ses pilules miracles à Luka, revenu à lui, ce qui lui permet de surmonter son état vital précaire.

La geste de L'écuyer malchanceux
In "Emperor chronicum"
Archives secrètes du Vatican
Un attentat se prépare !

Nous fermons le lieu qu'il faudra nettoyer, mission première qui dépasse, suivant les règles de Time Zero, la mission originelle. Ne jamais rien laisser du futur dans une époque visitée.

Nous boitons, nous traînons, rampons à fond la caisse vers Rome après quelques soins sommaires.
Nous nous rendons au palais, demandons audience immédiate, passons la soldatesque, auréolés de notre récente célébrité et nous retrouvons devant le duc de Spoletto.
Charlemagne a reçu une lettre signée de sa sainteté pour un rendez-vous discret. Nous mettons au courant de nos soupçons l’acolyte du futur empereur, lui demandons de nous rejoindre avec des renforts alors que nous nous ruons péniblement au point de rencontre.
Nous arrivons pour découvrir que la garde personnelle du roi a été envoyée à l'hôtel des trépassés mis à part le garde extérieur qui a décidé de nous accompagner.

Nous continuons dans des catacombes, attirés par une voix intimant à Charle de refuser le titre d'empereur lors de la cérémonie du lendemain.
Nous surgissons pour voir un roi sous l'emprise hypnotique du prêtre qui excitait la foule précédemment. Avant même de pouvoir atteindre le sombre individu, nous voilà aux prises avec quatre drones armés de laser et d'un Charles bien déterminé à nous passer par le fil de l'épée.
L'archer à la pelle ou Le masSacre de Charlemagne
In "Emperor chronicum"
Archives secrètes du Vatican
Nous attaquons de façon anarchique. Instinctivement Luka et Hans tente d'assommer le roi qui est un bien coriace adversaire. Callisto épaulé du garde se coltine les drones. Luka, déjà fortement blessé, tourne de l'œil sous les assauts du suzerain. Je me rue sur le membre des Triades qui s'acharne à me foutre la trouille par des propos mortifères. J'm'en branle, j'ai la haine ! Une mission de routine, hein ! Être discret ! Tuer personne, hein ! Ben, lui je vais lui faire bouffer son missel et son extrait de naissance à cet apostat de mes deux.
On prend cher. Callisto se fait découper par les infernales mécaniques avant que Hans, ayant fini de matraquer la face du souverain jusqu'à l'inconscience, puisse finir de s'en occuper. De mon côté, ça cartonne dur avec le gredin qui a dégainé une lame. Je lui colle quelques bourre-pifs bien tranchant puis, finalement rejoint par mon camarade survivant, finis par lui donner l'extrême onction à coup de poing dans sa gueule.
Nous faisons boire au garde et à Charles une dose d'Eau de Lethe afin d'effacer leurs derniers souvenirs. Je récupère quelques mèches de cheveux pour l'ADN, juste avant que débarque les renforts et qu'ils n'emportent le roi vers ses appartements.
Nous remettons Luka un minimum sur pieds, nettoyons la zone, emportons les corps du brigand et de Callisto puis nous débarrassons le repère des Triades de tout son contenu. Enfin, nous scellons définitivement l'endroit.

Une fois rentré, ben, finalement, on nous félicite pour notre boulot, dont l'un d'entre nous à titre posthume...

Vous qui bossez à Time Zero, sachez-le, le briefing vous servira à rien. Tout est possible dans l'arbre temps et des multivers. Rien ne se passera comme prévu alors, deux règles : démerdez-vous et courrez pour votre vie !

Merci à Zenaku pour sa relecture attentive.

samedi 1 novembre 2014

Wisconsin... ta mère.

Savage World : The Wild hunt

Mon personnage a 12ans. Je suis en fugue suite à de profonds désaccords avec ma daronne et j'attends le bus pour me tirer du Wisconsin où mes perpectives d'avenir me semblent aussi ouvertes qu'une huitre récalcitrante. Je me retrouve avec 4 adultes, tous ayant l'air de fuir une vie de misère.

Le voyage commence, je me cale dans un fauteuil, casquette sur les yeux, la musique de mon smartphone bien à fond histoire de faire comprendre aux vieillards présents l'étendue de ma rebellion.

Le chauffeur n'arrête pas de regarder son tableau de bord. Tu vas voir qu'il va nous faire le coup de la panne. M'en fout, vu mon âge, ils peuvent tous courir pour que je pousse cet engin.

Bingo, nous voilà arrêtés au milieu de nulle part, dans un trou paumé du nom improbable d'Ebernburg. Rien à l'horizon, mis à part des champs de maïs à perte de vue et quelques vagues masures sur les collines avoisinantes. A croire que les nazis ont pénétré jusque dans notre beau pays tellement c'est triste. Le chauffeur nous signale qu'un autre bus viendra nous prendre vers 22h.
4h à tuer donc.
Nous pénétrons en désespoir de cause dans le seul magasin de cette région perdue. Je ne semble pas être le seul à avoir les poches trouées, sauf peut-être un des vieux du convois.
J'essaie de chourrer quelques victuailles mais la tenancière cacochyme à l'oeil ! Je paie donc tout en lui lançant un regard torve qui lui fait autant d'effet qu'une paire de jumelle à un aveugle.

Le soleil disparait, avalé tranquillement par les champs de maïs. La boutiquière nous souhaite le bonsoir.
Nous retournons au bus mais notre chauffeur a disparu sans laisser d'adresse. La porte étant ouverte, je m'installe en compagnie d'un des gars pendant que le reste vadrouille à la recherche du conducteur.

Quand nous entendons des hurlements et des grognements bestiaux qui font remonter des peurs archaïques le long de mon échine.
On se replie vers le magasin et les grands attaquent la grille. L'un des gars tente de la crocheter. Les grognements se rapproche dans le noir et notre seule lampe torche n'éclaire pas plus qu'un vers luisant dans le trou du cul d'un... Un autre gars défonce la porte, ulcéré par la lenteur du cambrioleur de mes deux, juste au moment où deux chiens galeux jusqu'à la trogne nous saute dessus, suivis immédiatement par deux... ZOMBIES !

PUTAIN ! PAS DE DOUTE ! CE SONT DES PUTAINS DE MORT-VIVANTS ! COMME À LA TÉLÉ ! COMME DANS MES PUTAINS DE BD PROPHÉTIQUES !

La trouille au ventre, je me planque pendant que les autres partent à la filoche contre les molosses et les gourmets de l'au-delà.
Les salauds sont résistants et les vieux prennent cher. Dès que je peux, je m'arrache du magasin et cours vers le bus rejoindre le dehors et un de mes camarades voyageurs.
Mais y a un zombies qui nous poursuit !
On force tant bien que mal la porte du bus qui est étonnamment fermées et on se cloitre pendant que le décédé tente de nous rejoindre. On bloque les portes alors que les 3 autres voyageurs semblent avoir finalement le dessus.
Le déficient vital se met en tête de péter les vitres pour venir nous faire un câlin définitif. Je panique, cherche une sortie et trouve la vitre de sortie à l'opposé. Nous nous éjectons alors que le cadavre pénètre dans le bus et se rue pour nous agripper.
Fort heureusement, un de mes collègues d'infortune, un bon américain armé, lui colle une balle dans le crâne.
Nous retournons à la boutique, forçons le meuble à artillerie en tout genre et cherchons une échappatoire. Sur les collines toutes les bicoques sont éteintes mais au loin, dans les bois, je repère une lumière. Nous y allons pour découvrir une église. Je frappe. Le curé ouvre mais semble ne pas disposé à nous faire entrer. Je lui fais ma plus belle tête de gamin apeuré - pas difficile - en appelant à Dieu et tous ses sbires. Il nous accueille enfin pour nous dire qu'on est foutu.

Depuis des siècles, y a un espèce de Baron jaloux qui a mené la chasse dans les bois à sa bonne femme. Sa dame, une joyeuse invétéré s'est pendu à un arbre et lui est mort connement en se pétant la gueule à cheval. Depuis, à date fixe, il revient pour tuer des gens en compagnie de sa meute et des pauvres bougres qu'il a occis au fil du temps.
Pas d'étonnement quand nous apprenons que notre chauffeur est du coin !

Soudain la porte de l'église éclate. Les chiens zombies saute sur le clergyman maudit et le dévore. Entre dans le même temps le baron de l'enfer et quelques-uns de ces sbires non-vivants.

Je me fais attaquer par les chiens, je n'en ai cure, la rage au coeur et la merde au cul, je tente de déglinguer l'aristocrate au fusil.
Je meurs !

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Finalement, seul un personnage arrivera à s'enfuir et poursuivre l'idée que nous avions émise de retrouver l'emplacement où est enterrée sa défunte femme. Seule qui puisse arrêter sont mari démoniaque.