Affichage des articles dont le libellé est Compte rendu. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Compte rendu. Afficher tous les articles

samedi 8 mars 2025

La Brigade Chimérique (Icons system) - Entretien avec l'Humanité


Les Héros de la Superscience contre les Régressés.
Entretien impromptu avec l’ESCADRON ÉTRANGE
par Jessica JANE

Jessica JANE : Bien que la plupart de nos lecteurs vous connaissent déjà, pourriez-vous vous présenter succinctement.

Félix DUFAUX : Félix DUFAUX, archéologue, spécialiste en égyptologie, employé au Louvre. Je suis le PHARAON BLANC au sein de l’Escadron Étrange.

Aymeric de SAINT SERNIN : Aymeric de SAINT SERNIN, romancier patriote, pilote, explorateur, photographe. Je répond au nom de LA VÉRITÉ dans l’Escadron Étrange.

JJ : Par souci de transparence, je tiens à informer nos lecteurs que Monsieur de Saint Sernin et moi-même sommes fiancés. Mais continuons.

François de VAUCANSON : François de VAUCANSON, automate sentient. Mais OZI3 est mon nom d’origine et c’est ainsi que mes partenaires m’appellent dans l’Escadron Étrange.

JJ : Il me semble qu’il manque un membre de votre équipe ?

AS : Effectivement, notre compagnon Albert ROCHE, Le Premier Soldat de France, complète notre équipe. Il est actuellement occupé dans les locaux du C.I.D. et il n’est pas très à l’aise avec les journalistes.

JJ : Pouvez-vous nous raconter comment vous vous êtes retrouvés à enquêter sur ce que les journaux de Paris ont appelé les Regressés ?

FD : En fait, ce n’était pas au départ notre enquête principale. Nous poursuivions depuis plusieurs jours l’auteur des attentats sur 4 personnes à Paris et dont votre journal s’est fait l’écho. Ce n’est que fortuitement que nous fîmes notre première rencontre avec un primitif.

FV : Ce fut lors de notre intervention à la conférence de M. Robert DARVEL à la Maison de la Mutualité que nous dûmes intervenir face à la première de ces créatures.

JJ : Notre journal a relaté cette aventure. Que c’est-il passé ensuite ?

FD : Nous nous sommes retrouvés hier matin afin de faire le point sur les informations à notre disposition. Nous avons appris la découverte d’un Régressé sur les bords de Seine, ainsi que la lettre anonyme envoyée aux journaux.

FV : Oui, elle est censée avoir été envoyée par Nous Autres et indiquait que c’était une attaque contre les patrons en les faisant régresser à leur état de sous-hommes.

JJ : Nous y reviendrons. Qu’avez-vous fait alors ?

AS : Je suis parti à l’observatoire de Paris retrouver Ernest ESCLANGON, son directeur. Une partie de l’énigme représentée par le criminel que nous poursuivions était liée à des calculs astronomiques et je voulais son avis. Le savant était très excité par les photos que je lui avais remis. Il m’a demandé de le conduire à l’habitation de ce dernier car il voulait consulter les originaux de ses calculs. Une fois sur place, il s’est montré très enthousiaste. J’en ai profité pour fouiller plus avant l’endroit. Mais je n’ai rien trouvé.

FD : En compagnie d’Ozi3 nous sommes allés à la Sorbonne afin de quérir l’aide de Gyslaine d’ALEMBERT sur un texte que nous avait laissé notre criminel. C’était un texte de RIMBAUD, comme les précédents, mais nous ne purent rien en tirer de plus.

JJ : Vous étiez alors dans l’impasse ?

FV : Pas tout à fait. Je suis parti chercher les papiers retrouvés chez M. SOLEIL afin de voir si nous n’étions pas passé à côté d’une information importante.

FD : J’ai décidé pour ma part d’aller au logis du sieur SOLEIL afin d’utiliser certaines de mes capacités de l’Hypermonde, craignant d’avoir manqué quelques détails importants.

AS : Devant l’ampleur de la tâche, M. ESCLANGON, a décidé de passer la nuit dans la mansarde à étudier les notes, formules et croquis inscrits directement au mur. Il était extrêmement motivé par la découverte d’un 10ème corps astral dans notre système solaire. J’ai demandé à la concierge de lui faire monter une collation et faciliter sa nuit. Et puis il était temps que je rejoigne mes compagnons afin de mettre en commun nos découvertes. (sourire)

JJ : Vous avez donc trouvé une nouvelle piste.

AS : Ni les documents à notre disposition, ni les pouvoirs du Pharaon Blanc ne nous ont apporté un quelconque éclaircissement quand aux motivations ou au possible emplacement de M. SOLEIL.

FD : Malheureusement. J’ai juste entraperçu un objet qui avait été lancé à travers le vasistas et retombé sur le sol sans même pouvoir l’identifier, lié à un sentiment de frustration.

FV : En étudiant finement les croquis d’une réalité surprenante, nous nous sommes rendus compte qu’il s’agissait de vues à hauteur d’homme. Parfois, il était clair qu’ils représentaient des scènes alors que nous étions persuadés avoir été seul dans la rue. Et que le rendu des dessins était clairement du fait d’une machine.

JJ : Vous évoquez un être mécanique qui pourrait se rendre invisible ?

FV : Possiblement.

AS : Grâce aux notes et à l’avis éclairé du directeur de l’Observatoire de Paris nous nous sommes aussi rendu compte qu’il y avait au moins 4 écritures différentes.

JJ : M. SOLEIL serait en fait un groupe de plusieurs individus !?

FV : Probablement.

JJ : Mais finalement, vous n’étiez pas plus avancés.

FD : Non, mais c’est à ce moment qu’il y a eu un revirement de situation. Nous avons appris par la TSF que le zeppelin à bord duquel vous étiez, était en perdition. Votre fiancé, ici présent en fut très inquiet.

AS : Oui et déjà je m’apprêtais à voler à votre secours par n’importe quel moyen !

FD : Heureusement Ozi3 a su garder son sang froid si j’ose dire.

FV : J’ai téléphoné au C.I.D. qui justement affrétait un stratogyre pour gérer la situation. Je leur est demandé de passer nous prendre sur le parvis de Sorbonne.

JJ : Que saviez-vous de ma situation à ce moment là ?

AS : Pas grand chose au départ. Mais en nous rapprochant de zeppelin, j’ai aperçu à travers ses hublots la présence d’une forme massive que ne pouvait être qu’un de ces néandertaliens que nous avions déjà combattu. Je savais que je devais vous rejoindre sans attendre. Le stratogyre ne pouvait pas trop se rapprocher. Il me fallait sauter.

FV : Il nous fallait sauter.

FD : Il n’y avait en effet pas d’autre option possible. Le problème est qu’il n’y avait que 2 parachutes dans notre appareil !

JJ : La manœuvre a dû être extrêmement périlleuse.

AS : Sur le moment, je n'y ai pas pensé . J’ai enfilé en parachute et j’ai sauté sans hésitation.

FV : Il n’était pas question de vous abandonner seule face au danger Dame JANE, ni de laisser mon compagnon prendre des risques sans être épaulé. Je l’ai suivi pareillement.

FD : Quant à moi, le temps que je réagisse, il n’y avait plus de parachute. Mais comme dit Ozi3, nous sommes une équipe et j’ai franchi l’ouverture de la machine volante, comptant sur les pouvoirs du Pharaon Blanc pour me réceptionner au mieux.

JJ : Vous voulez dire que vous avez sauté sans parachute !?

FD : Oui. Comment faire autrement. Il en allait de votre vie et de celle de mes partenaires. Enfin bref…

AS : J’ai pu atterrir assez facilement sur la toile du zeppelin et m’accrocher à une corde du fuselage.

FV : J’ai eu un peu plus de mal. N’étant pas pilote comme Aymeric, j’ai mal calculé l’influence de l’air à la sortie du stratogyre mais j’ai pu me rattraper et agripper moi aussi une corde pendant le long de l’aéronef.

FD : Mmm… Pour ma part, ça ne s’est pas passé comme je l’espérais. J’ai raté mon saut, raté les cordes et je dois ma vie à Ozi3 qui m’a rattrapé in extremis.

FV : Ensuite nous nous sommes balancés au bout de nos cordes afin de rejoindre la rambarde qui fait le tour des cabines. Arrivé le premier, c’est à ce moment que je vous ai vue à travers un hublot du bastingage alors que le régressé faisait exploser sous ses coups la porte qui vous séparait. Une seule option m’apparaissait quant au danger qui vous menaçait. Je suis passé à travers le hublot pour m’interposer entre vous et lui.

FS : Pour ma part j’étais mal placé et j’ai dû rentrer par un autre hublot que j’ai fait sauter avec mon pistolet à rayon. Je me suis trouvé dans une cabine adjacente. Je vous entendais hurler et j'étais en rage.

FD : Le Pharaon Blanc dû trouver une autre issue mais par télékinésie il ouvrit lui aussi une voie à travers une fenêtre du zeppelin.

FV : Au même moment j’ai voulu combattre la bête mais elle m’attaqua plus rapidement et m’assomma pour le compte.

AS : C’est à cet instant que je suis apparu dans son dos. Je lui tirais dans l’épaule la transperçant de mon Raygun. Mais l’infâme s’est emparé de vous, vous agrippant fortement par la taille, éructant des grognements vous faisant visiblement souffrir. Fort heureusement, ma douce, vous fîtes preuve de sang froid malgré la douleur qui vous étreignait. Sur un signe que je vous fis vous avez compris qu’il fallait vous baisser et je pus le blesser à nouveau. Mais ça n’aurait pas suffi sans l’assistance de Félix.

FD : Je n’ai que peu de mérite mon ami. À présent il me tournait le dos et le Pharaon Blanc a utilisé les débris des fenêtres cassées pour lui larder le dos. La bête s’est alors écroulée vous relâchant avant qu’il eut risqué de vous broyer. Aymeric s’est précipité et vous a évacué loin de cette créature sauvage qui fut un homme. C’est alors qu’il est arrivé un phénomène étrange…

JJ : Que voulez-vous dire ?

FD : Je me suis porté au secours d’Ozi3 qui était toujours à terre et j’ai remarqué qu’il lui manquait une pièce au niveau des côtés. Alors que je la cherchais au sol, elle est apparue littéralement devant moi dans une sorte de bulle de lumière orangée. La bulle a crevée, j’ai récupéré l’engrenage. Je l’ai remis en place et Ozi3 a redémarré.

JJ : Ça ne s’était jamais produit avant ? Ozi3, c’est un phénomène nouveau pour vous ?

FV : Nouveau, surprenant et incompréhensible. Sitôt allumé, nous sommes allés chercher des cordes avec Félix et nous avons solidement ficelé le Régressé pendant qu’Aymeric occupait déjà le poste de pilotage afin de nous ramener sur le terre ferme.

AS : Je vous ai laissée, ma chérie, aux bons soins de mes collègues, remarquant au passage 3 corps des membres d’équipage passablement écrabouillés. Puis dans le poste de pilotage j’ai trouvé le pilote dont le crâne avait été écrasé. J’ai pris les commandes de cet engin que je ne connaissais pas vraiment.

FV : J’ai rejoint Aymeric et j’ai appelé le stratogyre qui m’a mis en relation avec la tour de contrôle de l’aérodrome le plus proche afin qu’elle nous guide jusqu’à l’atterrissage.

FD : Quant à moi, je vous ai offert un cordial alors que vous me racontiez les événements survenus dans le zeppelin. Votre interview prévue avec Batistin Boetto, le célèbre industriel. L’apparition du néandertalien. Sachant que les membres d’équipage étaient tous mort, il ne faisait aucun doute que le Régressé était M. Boetto. Je me souviens que vous vous êtes absentée afin d’enlever le sang qui vous maculait encore. Puis vous êtes revenue prendre des photos de la créature inconsciente et ligotée.

AS : J’ai pu poser notre engin sans encombre. À peine au sol le stratogyre nous a ramené au C.I.D. à Montmartre sur la demande expresse d’Albert ROCHE.


JJ : Oui, grâce à vous j’ai pu rencontrer cet illustre soldat et avoir l’exceptionnelle opportunité de pénétrer les locaux très fermés du C.I.D. qu’arpente une fourmilière d’agents, tous sosies du Nyctalope. Le premier soldat de France vous a appelés pour vous donner un compte-rendu des dernières découvertes en ce qui concerne ces régressions qui frappent, semble-t-il de manière aveugle, la population parisienne. Pouvez-vous nous en faire un résumé ?

FV : La régression est due à une bactérie d’origine pour l’instant inconnue. Mais que le public se rassure, la contamination ne peut se faire ni par contact ni par l’air. Il faut qu’elle soit ingérée ou directement injectée. Une fois dans le sang de la victime, la bactérie se transforme et ne peut donc plus être un facteur contaminant.

JJ : Voulez-vous dire que les victimes ont été “empoisonnées” ?

FV : C’est une possibilité.

AS : Il faut préciser que la transformation n’est pas définitive.

JJ : Il y a donc un remède ?

FD : Pas encore. Le sérum demande une souche originale de la bactérie. C’est la suite de notre enquête. Et je vous assure que nous faisons diligence.

FV : Nous essayons de trouver un lien entre les trois Régressés afin de définir où ils ont été infectés. C’est pour ça que j’ai inspecté l’inconnu de la Seine qui était conservé dans les locaux du C.I.D. Il portait des restes de vêtements d’ouvrier et il avait de la limaille de fer dans les poils.

AS: Il avait également un reste de peau humaine sous les ongles. Il avait reçu deux balles dans la poitrine.

FV : J’ai invoqué le Pharaon Blanc. Il a eu des visions teintées de rouge, déformées. L’ordre des images qu’il percevait allait à rebours. L’espèce de filtre rouge a disparu. Il s’est retrouvé dans une pièce avec un plafond en terre et des lattes de bois. Puis la vision d’un homme de 50 ans environ qui lui tire dessus.

JJ : Vous voulez dire que les événements auquel vous assistiez étaient à l’envers ?

FV : C’est ce que le Pharaon Blanc a perçu.

JJ : Qu’avez-vous fait ensuite ?

AS : Je vous ai ramenée chez nous. Prendre soin de vous avec un repas et du repos après cette journée forte en rebondissements.

FV : Pareillement, je suis allé me reposer chez moi.

FV : N’ayant pas besoin de repos et craignant pour notre ami ESCLANGON que nous avions laissé dans le logis d’un potentiel tueur, je me suis rendu à ses côtés afin de voir s’il ne manquait de rien, et veiller sur lui.

JJ : Que s’est-il passé le lendemain ?

FV : Ernest ESCLANGON est enfin rentré à son Observatoire et nous nous sommes retrouvés pour échanger nos réflexions.

FD : Nous avons entendu des réactions anti-Nous Autres qui s’exprimaient dans les journaux ou les murs de notre capitale.

AS : Et lorsque nous avons voulu contacter l’Institut du Radium afin d’avoir une expertise extérieure au C.I.D., nous avons appris avec surprise et tristesse qu’il avait été victime d’un attentat anti-Nous Autres du fait des positions politiques des Joliot-Curie. Heureusement les dégâts étaient minimes.

FV : C’est d’ailleurs à cette occasion que nous avons évoqué le bienfait que nous aurions à avoir un télétransmetteur pour nous parler à distance et Aymeric a même évoqué l’idée d’une société pouvant effectuer du télélabeur.

AS : Oui, merci Ozi3 pour la précision de ta mémoire mais on s’éloigne du cœur de notre enquête.

FV : J’en conviens mais ça nous serait bien utile.

FD : Bref, nous avons décidé de procéder à une enquête de voisinage sur l’Île de la Cité afin de trouver l’identité du dernier Régréssé et de retracer son parcours.

AS : Nous avons même interrogé les pêcheurs qui l’avaient sorti de la Seine.

JJ : À quoi avez-vous abouti ?

AS : À une impasse (air renfrogné).

FD : Pour l’instant nous n’avons rien trouvé de significatif.

FV : Oui, mais il y a à présent l’événement survenu devant l’Assemblée Nationale.

JJ : Oui, c’est un événement important. J’avais convié mon cher Aymeric à manger dans un restaurant à proximité de l’Assemblée et lorsqu’il m’a rejoint, nous avons assisté à l’enlèvement d’un Régressé par un stratogyre. En savez-vous plus ?

AS : Pour l’instant non. Nous n’avons pas encore pu nous renseigner sur ce primitif qui pendait au bout d’un filin, soulevé par l’appareil du C.I.D.


JJ : Quels sont vos projets ?

FV : Contacter Albert ROCHE au C.I.D.

FD : Solutionner l’enquête et trouver le coupable. À tout prix.

JJ : Merci Messieurs. Une dernière question. Que pensez-vous de la lettre anonyme impliquant Nous Autres ?

AS : Je n’y ai pas vraiment réfléchi.

FD : Je ne m’occupe pas vraiment de politique.

FV : C’est étrange. Pourquoi une puissance internationale comme Nous Autres communiquerait par lettre anonyme. On s’attendrait plutôt à un communiqué officiel. Cela dit cela ressemblerait à une déclaration de guerre. Il aurait mieux valu, pour eux, vraiment utiliser l’anonymat pour délivrer une déclaration idéologique sans se dévoiler. Mes réflexions ont tendance à me faire penser que cet écrit n’est pas vraiment de Nous Autres. Qu’il s’agit d’un détournement d’attention en déclenchant un chaos politique. Mais je ne suis pas un expert de ces choses humaines.

JJ : Merci Messieurs pour m’avoir accordé un peu de votre précieux temps.

mercredi 5 mars 2025

La Brigade Chimérique (Icons system) - L'insaisissable M. Soleil

Prologue

Lundi 13 janvier 1936.

Le Stratogyre du C.I.D. dépose les membres de l'Escadron Étrange sur la place de la Bastille et repart aussitôt, emportant le néandertalien dans les laboratoires sous Montmartre. Albert Roche - Le Premier Soldat de France, Félix Dufaux - Le Pharaon Blanc, Aymeric de Saint Sernin - La Vérité et François de Vaucanson - Ozie l'automate Sentient font face à la pharmacie d'André Forgeron dans laquelle, ils en sont sûrs, un drame les attend...


Je pénètre dans l'officine à la suite de mes camarades, tripotant machinalement le médaillon égyptien qui pend à mon cou, près à céder mon corps à l'esprit d'Aménosis III. Nous trouvons le pharmacien mort, les bras percés d’aiguilles, vidées de leur contenu de mercure.

Nous fouillons l'endroit et je fais appel à la malédiction qui fait de moi le Pharaon Blanc. L'esprit de l'ancienne Égypte prend possession du véhicule que j'appelle mon corps, pose mes mains sur les appareillages de la machine de mort et use de son pouvoir de post-cognition.
Flash. Visions déformées d'un être non pas invisible ni transparent mais comme diffractant la lumière. Sans nul doute un homme d'après sa stature. Le lieu semble être un hôpital, la nuit. Et plus exactement un laboratoire contenant des bonbonnes  de produits chimiques.

Pendant que je suis sous emprise, Ozie débranche et recouvre le corps puis il s'en va quérir un téléphone de police dans la rue afin d'appeler les autorités.

Albert me parle, me pressant de questions. Mon double lui répond en ancien égyptien. Assis métaphoriquement à la place du passager, j'observe une fois de plus l'incompréhension frustré du Premier Soldat de France.

La Vérité prend des photos afin de collecter le plus d'indices possibles à moins qu'il n'espère faire un article macabre et juteux dans les pages d'un des nombreux journaux parisiens.

Je reviens de ma transe et livre les résultats de mes investigations mystiques. Nous discutons autour « du ventre de Paris », lieu de rendez-vous avec le responsable de 4 pièges macabres. Pour Ozie, cela fait référence à Emile Zola mais Aymeric lui oppose une référence à Victor Hugo. Albert, en vrai parisien, nous affirme qu'il s'agit des Halles. Renseignement pris, il s'agit bien d'un texte de Zola parlant des Halles.

Nous établissons une feuille de route :

  1. Éclaircir le mystère autour du verre d'eau changé en sable lors de la conférence de Robert Darvel
  2. Étudier les deux boîtiers trouvés à cette même conférence par Ozie.
  3. Investiguer à partir du télégramme retrouvé sur l'homme changé en primitif et indiquant l'adresse, 15 rue des Acacias.
  4. Se rendre Les Halles.

Nous montons dans un bus pour nous rendre à la Mutualité. Nous arrivons alors que la conférence se finit. Malheureusement, le sable a été jeté à la poubelle et le  verre lavé. Ozie me tend un des mystérieux boitier afin que mon double égyptien l'explore par ses moyens médiumniques tandis qu'il tente de démonter l'autre.


Je suis à nouveau submergé par des visions d'un homme vaguement transparent. Il se trouve dans une mansarde sous les toits, et alors que jours et nuits défilent à toute vitesse, je le vois tantôt portant des vêtements, tantôt sans, et construisant l'étrange dispositif. La pièce est pleine de papiers accrochés aux murs  et couverts d’écriture que je n'arrive pas à déchiffrer.

Ozie, quant à lui, n’arrive pas à glisser d’outils dans les fentes pourtant visibles de l'appareil. À l’approche de ses outils, les orifices semblent se rétrécir comme s'il y avait une sorte de déformation de l'espace.

N'ayant plus rien à trouver ici, nous nous déplaçons à l'adresse de la rue des Acacias. C'est dans le 15ème vers l'Arc de Triomphe. Nous prenons un taxi qui nous y dépose à 15h. C'est un petite maison. ozie sonne et la porte s'ouvre sur une femme inquiète depuis le départ de son mari pour la conférence à la Maison de la Mutualité. Son époux travaille à la poste. Nous la questionnons - sans l'inquiéter - sur des faits étranges qui seraient advenus précédemment à son mari. Elle nous révèle qu'il y 2 jours, il fut témoin de l'apparition d'un homme en scaphandre dans les Jardins du Luxembourg. Autour de lui l'herbe avait brûlé, il portait sur son étrange tenue un symbole de l'infini. Alors qu'un autre témoin partait en courant, il tenta de lui venir en aide mais sur ces entrefaites, le fuyard revint accompagné de plusieurs malandrins qui kidnappèrent le scaphandrier et le chargèrent dans une camionnette. Quant au télégramme en lui-même, il faisait référence au frère de son époux qui s'en est parti s'installer à Gavarnie. Nous tentons de rassurer l'épouse inquiète et lui conseillons de contacter le C.I.D. le lendemain.


Nous prenons congé et faisons le point autour des événements de la Mutualité. L’appareillage était-il un appareil optique camouflant le sable en eau ? Sable qui aurait été en fait quelques sels toxiques et mortels qu'aurait ingérer sans méfiance Robert Darvel ? Mais quel lien avec le néandertalien et le scaphandrier ? Ozie hypothèse qu'il n'y en a peut-être aucun et que les deux affaires sont distinctes.

Nous décidons donc de nous rendre aux Halles. À 17h nous prenons le métro et nous voilà bientôt dans le 1er arrondissement vers le Louvre. Dans les Halles c'est l'effervescence quotidienne et le balai incessant des livraisons, des camionnettes et de 1000 commerçants s'occupant de leurs étals. Cependant, partout nous voyons des affichettes toutes noires avec un soleil doré en leur centre et écrit au bas : 4 rue des prêcheurs appartement 4.


Considérant que ce message ostensible nous est destiné, nous nous rendons devant un petit immeuble de 4 étages. Une concierge, typiquement parisienne, revêche et suspicieuse à souhait, nous ouvre. Albert commence à entamer le dialogue. Elle nous apprend que l'appartement du 4ème étage est loué par un certain M. Soleil. Elle nous accompagne jusqu'à sa porte puis repart. Je suis méfiant soupçonnant quelques pièges mais après de sommaires investigations, Ozie, après avoir vainement sonné, s'empare de la poignée et force l'huis le plus silencieusement possible.

Nous voici dans un salon entièrement vide de meuble. La fenêtre sous les toits est cassée de l'extérieur. Un des mur est couvert de formules mathématiques et astronomiques, de dessin de planètes, et d'un message : « La grande nuit arrive ». Un autre mur est tapissé de papiers représentant avec un extraordinaire souci du détail notre équipe à différent moment ainsi que des dessins des 4 victimes. Des schémas et plans du planétaire ainsi que des machines de mort. Des textes accompagnent les images des 4 condamnés. Ainsi Forgeron s'adonnait au trafic de drogues. Lindman volait les vieux pour qui elle rendait de menus services. Cousin avait tabassé un jeune. Et Robert Darvel est accusé d'avoir ouvert les portes de Mars et précipité les Erloors vers une destruction brutale. Ce M. Soleil nous parait étrangement bien informé.



Dans une pièce adjacente, un lit jamais utilisé et une table avec les restes d'un planétaire et une enveloppe bien en évidence.

Alors qu'Ozie étudie le mur de croquis, Albert s’empare de l’enveloppe qu’il me tend. Je me lance dans la lecture obscure d’un texte à l'évidence littéraire.

Sur le mur gravé d'un système solaire complet et de formules scientifiques, La Vérité repère une 10ème planète derrière Mars. Il prend de nombreux clichés de ces écrits alors que de son côté, Ozie décroche exhaustivement l'ensemble des notes punaisées.

Albert descend interroger la concierge. En fait elle n'a jamais vu son locataire qu'elle juge néanmoins comme un gentilhomme puisqu'il payait rubis sur ongle et ne faisait pas d'histoire. Il réglait son loyer en faisant passer une enveloppe sous la porte de sa logeuse. Quant à son bail, la lettre est dactylographiée jusqu'à la signature. Donc pas d'indice notable à collecter !

Sans piste ostensible, nous décidons de rentrer chez nous prendre du repos. À cette occasion, Aymeric apprend que sa douce Jessica Jane travaille désormais pour le journal l’Humanité.

---

Mardi 14 janvier 1936.

Je me rend en compagnie de La Vérité à la Sorbonne où Gislaine nous reçoit et identifie le texte trouvé chez M. Soleil comme étant, encore une fois, une oeuvre de Rimbaud tiré d'Une Saison en Enfer. Seul, le premier mot : ADieu n'est pas d'origine et visiblement orthographié bizarrement.


Puis nous allons à l'Observatoire de Paris, nous entretenir avec notre ami, Ernest Esclangon, responsable de l'observatoire à qui Aymeric confie les clichés astronomiques. À la vue des formules et croquis, le docte savant semble aussi excité qu'une puce et s'exclame que les calculs sur les sphères célestes sont l'oeuvre d'un génie. Il repère immédiatement la 10ème planète et s'en étonne avec moultes exclamations. Il nous indique que devant la profusion d'informations et leur complexité, il lui faudra du temps pour en faire la synthèse.


Pendant ce temps, Albert et Ozie font un rapport circonstancié de nos dernières découvertes auprès d'Hervé Vuillaume au sein des locaux du C.I.D.. Ils apprennent que le sieur Sorel est toujours transformé en néandertalien. c'est une bactérie inconnue qui l'a fait régresser. Les scientifiques tente encore de déterminer son mode de diffusion.

Nous nous retrouvons à 12h30 au Café du Radium. Soudain notre attention est attirée par une annonce diffusée à la TSF : "Un autre homme des cavernes a été retrouvé mort dans la Seine".

A suivre

Cet épisode vous a été offert par les produits de beauté Radiumelys


samedi 8 février 2025

La Brigade Chimérique (Icons system) - Le Planétaire de la Mort

Prologue

De retour de Mars, l'Escadron Étrange rencontre en urgence le Nyctalope, patron du C.I.D., pour l'informer du danger menaçant la Terre.

À peine rentré chez lui, un clochard se présente à la porte de Félix. Hébété, voire possédé, il lui tend son précieux médaillon égyptien perdu lors de l'épisode du dirigeable de Mabuse. Un fois remis, le sans-abri s'éloigne se demandant bien ce qu'il fait là et ce qui lui est arrivé ces derniers jours.

Ozie retrouve la maison que lui a légué son père, ainsi que Lothar, son serviteur et parrain.

Quand a Aymeric de Saint Sernin, qu'elle surprise en rentrant à son hangar que d'être accueilli par sa fiancée, Jessica Jane, qu'il croyait perdue sur Mars ou dans quelque sombre espace lointain. Après lui avoir sauté au cou au comble de la joie de retrouver son homme sain et sauf, elle explique n'avoir jamais quitté la Terre. Suite à la translocation du Pr Charpentier, elle et son équipe se sont retrouvés en suspension au dessus des eaux du Détroit de Gilbraltar. Ensuite, elle fait le serment de se tenir à tout jamais loin du genre d'aventures qui anime la vie de son fiancé.

---

2 mois plus tard - janvier 1936

Alors qu'Albert Roche, le Premier Soldat de France, rentre chez lui après avoir commis quelques achats afin de remplacer son grappin,et effectuer quelques rapiéçages sur sa tenue, sa logeuse lui tend un colis.

Pendant ce temps, Félix Dufaux, Le Pharaon Blanc termine son petit déjeuner se préparant à partir pour le Louvre lorsque quelques coups secs retentissent à sa porte. Un préposé des Postes et Télécommunication lui remet un colis.

Aymeric de Saint Sernin, La Vérité, bricole dans son hangar, lorsqu'un bruit au carreau le fait se retourner. Jessica Jane, souriante et plus belle que jamais lui remet un colis qu'elle vient juste de réceptionner et s'en va après avoir déposé sur sa joue un tendre baiser.

Quant à moi, François de Vaucansson, Ozie pour mes camarades, suis occupé à la lecture des journaux du matin afin de connaître les évolutions des marchés financiers durant mon absence. Les gros titres font état du projet Atlantropa consistant en un gigantesque barrage au niveau du Détroit de Gibraltar qui asséchera une partie de la Méditerranée libérant ainsi de nouvelles terres. Je lis aussi une annonce sur une conférence donnée à 13 h par Robert Darvel : « les portes noires de la planète Mars » dont j'ai reçu une invitation. Lotar entre dans la pièce et me remet un colis.


Dans le colis, je trouve un petit planétaire. Sur son socle, 4 noms sont gravés : Dufaux, De Vaucasson, De Saint Sernin, Roche. Au dessous, un message : 4 planètes, 4 sacrifices, 4 heures. À vous de les sauver. Votre futur ami A.

Sur le soleil, je peux lire : "Retrouvez-moi au milieu dans le ventre de Paris".

Sur la planète Vénus je remarque de tout petits trous semblant être des lettres à l’envers. Je prends un lampe et un message est projeté sur le mur à travers les orifices.

Lotar me signale que j'ai un appel d'Aymeric de Saint Sernin.  Il me dit avoir reçu le même colis mais pour lui, c'est la planète Mars qui est percée de trous. Je lui indique comment projeter le message. Il me fixe un rendez-vous au Café du Radium à côté de la Sorbonne. Je lui propose d'aller chercher Albert Roche alors qu'il prendra Félix Dufaux sur le chemin, nos deux camarades n'ayant pas les finances nécessaires pour avoir un téléphone à domicile.

Nos deux amis ont reçu les mêmes planétaires, même plaques, même message sur le Soleil mais planètes différentes en ce qui concerne les trous et les messages.

Félix Dufaux reconnaît ces textes. Ils sont du poète Arthur Rimbaud mais semblent porter des altérations. Nous nous dirigeons vers la Sorbonne toute proche pour interroger une spécialiste de la question littéraire. Après avoir compulsé les œuvres originales, elle nous signale plusieurs mots modifiés, écrits en majuscule.


Sur la Terre : Soir, Vieille Ville, Patient, Nord, Vignes, Auberge Verte

Sur Vénus : Feuille, Loupe

Sur Mars : Buffet, Porte Noire

Sur Mercure : Populace, Forgeron, Bonnet Rouge

Albert Roche pense que la "Vieille Ville" fait référence à Montmartre. Il se trouve que deux bistrots nommés l'Auberge Verte et la Vieille Ville y ont pignon sur rue.

C'est alors que discutant de cet espèce de jeu de piste nous nous rendons comte que les planétariums étaient enrobés dans la même page de journal.

Devant l'urgence de l'ultimatum Albert Roche décide de se rendre immédiatement à Montmartre. Je me propose de l'accompagner.

Pendant ce temps La Vérité et Félix Dufaux compulsent les journaux à la bibliothèque de la Sorbonne. Ils trouvent le journal qui accompagnait le planétaire et remarquent que sa texture est différente. Ils repèrent également dans les pubs émaillant la page les deux bistrots montmartrois ainsi qu'une illustration de  la Vénus de Modigliani qui attire leur curiosité. À l'aide d'une loupe ils découvrent en lettre minuscule un tatouage sur le bras de la Vénus, une adresse :  2 rue de la Gaieté. Ils s'y rendent sans attendre.

Nous arrivons avec Albert Roche dans la rue Montmartre ou se situe le bistrot de l'Auberge Verte. Nous entrons et le Premier Soldat de France commande bien inutilement à boire dans un but visible de socialisation avec le patron qui est ravi d'avoir des célébrités dans son échoppe. Albert Roche apprend que l'établissement propose des spectacles d'effeuillage burlesque le jeudi. Cela semble profondément intéresser mon camarade sans que je ne comprenne vraiment pourquoi. Il interroge les habitués sur la localisation de la jeune femme produisant le spectacle mais sans succès.

La Vérité et Félix Dufaux sont devant une mansarde d'un étage au 2 rue de la Gaieté. Il s'agit d'un ancien petit entrepôt où habite Clara Lindman artiste peintre. Après une tentative d’intrusion ratée, ils finissent par enfoncer la porte d'entrée. Dans un premier temps ils ne voient personne, seulement des tableaux posés au sol contre les murs. Mais pénétrant dans le pièce suivante, ils découvrent une baignoire remplie d'eau, une femme en nuisette gisant à l'intérieur, endormie. Au dessus d'elle, un lourd couvercle en fer et cuivre recouvert de pointes mortelles relié à un mécanisme déclenchant sa chute.

Albert Roche m’entraîne de l'autre côté de la rue et nous découvrons l'Auberge de la Vieille Ville. Suite aux investigations d'usage nous apprenons que tout les jeudis se produit le docteur Maelström qui contrairement à ce que pourrait laisser entendre son titre n'est pas médecin mais plutôt prestidigitateur/illusionniste. Albert Roche repère un habitué des deux bistrots et se renseigne auprès de lui sur l'adresse présumée de la danseuse de l'Auberge Verte qui semble tenir à cœur du Premier Soldat de France. Ce que je trouve toujours étrange au vu de l'état électriquement gazeux de mon camarade. Peut-être un réflexe atavique de sa condition humaine antérieure ?


Cela nous conduit néanmoins sur une autre piste. celle du Docteur Grenier, médecin du quartier. Nous nous rendons avec célérité à son officine et Albert Roche interroge les patients. Cependant, mon regard est attiré par une bizarrerie dans le jardin. Je franchis les portes vitrées et constate au milieu de la pelouse un rectangle de terre retournée de la taille de ceux que l'on pourrait trouver dans une cimetière. Je hèle mon camarade et file chercher une pelle dans un appentis non loin. Albert Roche commence déjà à creuser à la main lorsque je prends le relais avec l'outil approprié. Nous dégageons rapidement un cercueil dans lequel nous entendons quelqu'un appelant au secours.

Félix Dufaux active son mystérieux pendentif, cédant la place au Pharaon Blanc qui use de ses pouvoirs de télékinésie afin de déplacer le piège mortel en lieu sur pendant que la Vérité extirpe la demoiselle peu vêtue de son bain. Demoiselle étrangement endormie très certainement par des moyens chimiques. Ils la réveillent grâce à quelques sels. Elle leur révèle peu de chose. Une ombre derrière elle alors qu'elle était concentrée sur son travail. Quelque chose qui lui recouvre le nez et la bouche. L'inconscience. Félix Dufaux se met en quête d'un moyen téléphonique afin d'assurer des soins et secours pour la demoiselle.

J'arrache le couvercle du catafalque pour révéler Émile Cousin, cheminot. Sans perdre de temps, car le délai de 4 heures touche bientôt à sa fin, Albert Roche embarque l'employé de la SNCF dans un taxi, direction la conférence de Robert Darvel où nous avons donné rendez-vous à nos camarades et où nous soupçonnons la résolution d'une troisième partie de l'énigme. L’honnête travailleur nous raconte une histoire comparable à celle de Mlle Lindman. Mais des embouteillages incongrus au vu de la fluidité de la circulation bien connue à Paris nous oblige à quitter l'automobile. Je demande au chauffeur de ramener le pauvre homme chez lui et nous partons au pas de course en direction de la Maison de la Mutualité, lieu de la conférence.

Arrivé sur place nous rencontrons brièvement Mr Robert Darvel, apprenons que l'organisateur se nomme Guy Buffet mais qu'il est sorti chercher une collation pour Mr Darvel . Nous pénétrons dans la salle de conférence où je repère un membre du C.I.D. au premier rang, en son exact milieu. Ne repérant aucune menace dans les cintres, je monte sur la scène et vais promptement derrière le rideau. Là, je ressens une mystérieuse vibration. Cherchant son origine, je reviens sur scène, informe mon collègue qui m'indique que les piliers encadrant l'estrade en sont la cause. Au pied des piliers de devant je découvre d'étranges boîtiers. J'en retire un avec beaucoup d'effort alors qu'une fois ceci fait, il n'offre plus de résistance si je le remet en place. Je fais de même avec le deuxième, Albert Roche n'arrivant pas à le désolidariser de son socle. Je garde précieusement ces dispositifs alors que nous découvrons étonnés que l'eau qui emplissait le verre sur la table de conférence s'est transformé en sable.

C'est à ce moment que la Vérité et Félix Dufaux font irruption dans la salle. Nous échangeons très rapidement nos informations, inspectons les piliers sans rien trouver. Albert Roche et Félix Dufaux franchissent le rideau de l'arrière scène et descendent fouiller le dessous de scène.

Soudain, un cri déchirant provient des toilettes. J'accours devant une dame pipi apeurée. Juste le temps d'entrapercevoir des jambes de femme disparaissant soudainement derrière une paroi, un "crac" sec retentit faisant clairement penser à des os qui se brisent. Apparaît alors une créature simiesque, une sorte de Néandertalien dont les crocs dépassent de ses lèvres épaisses. Il tient une femme entre ses bras colossaux. Il la lâche sans ménagement aucun au sol et s’échappe au travers la fenêtre donnant sur la rue. Je me porte au côté de la dame encore vivante dont la colonne vertébrale fait un angle inhabituel. Je tente de la soulager du mieux possible mais il me semble que ses gémissements sont un peu trop appuyés et qu'elle ne fasse que bien peu preuve de retenue et de résilience par rapport à son état. Il me semble mieux comprendre les commentaires des membres de l'Escadron Étrange lorsqu'ils confient leur réflexion sur la fragilité de la gente féminine et leur manque de robustesse face au situations difficiles et aux émotions fortes.


Albert Roche et Félix Dufaux sortent précipitamment des coulisses. Albert Roche se rue vers les toilettes. La Vérité sort de la salle de conférence et
 réquisitionne une bicyclette, sous les mises en garde étonnés de son propriétaire quant à la fragilité de son engin, et s'apprête à rejoindre la place de la Bastille, dernier lieu présumé du quatrième meurtre potentiel.

C'est à ce moment que Félix Dufaux rejoint également la rue pour assister à l'échappée de l'être primitif qui grimpe maladroitement une façade d'immeuble semblant vouloir poursuivre le justicier cycliste.

Voyant cela, le vaillant vélocipèdiste sur son vélo volé s’arrête au milieu de l’avenue et s’apprête à recevoir l’être simiesque au Raygun.

Aux mêmes instants, je trouve un portefeuille dans les lambeaux d’habits qui jonchent les toilettes puis communique rapidement avec Le Premier Soldat de France et sort à la poursuite du singeoïde laissant au bon soin du héros de la première guerre mondiale la geignarde étalée sur le sol.

La Vérité tire sur son poursuivant et le touche au bras sans pour autant arrêter sa course. Félix Dufaux cède sa place au Pharaon Blanc alors qu'Albert Roche finit de s’occuper de la blessée attendant l’arrivée des secours.

Je saute par la fenêtre dans la rue, et repère le quadrumane qui se rapproche dangereusement de la Vérité. Je fonce dans leur direction avec toute la vélocité de mes jambes mécaniques. La Vérité tire à nouveau et troue la jambe du simiesque adversaire alors que le Pharaon Blanc use de sa télékinésie pour balancer un morceau de gouttière sur le néandertalien.


La Vérité plonge au sol car le gorille est à 1m50 de lui alors que la gouttière va s'écraser non loin sur le vélo d'emprunt. J'arrive à cet instant, lancé à pleine vitesse et décoche un uppercut à la créature lui brisant la mâchoire. La bestiole s’écrase au sol inconscient.

Cela fait, je sors le portefeuille trouvé. Dedans un télégramme adressé à René Sorel 15 rue des acacias, Gavarnie. Albert Roche nous rejoint.

Puis je soulève le néandertalien tandis qu'un stratogyre du C.I.D se pose à proximité. Le Niyctalope en sort et nous lui demandons de nous déposer à la place de la Bastille. Je charge l'anthropoïde et nous exposons rapidement au chef du C.I.D. la situation.

Un fois arrivés, nous repérons la pharmacie André Forgeron.

A suivre

Cet épisode vous a été offert par la crème Ramay


samedi 11 janvier 2025

La Brigade Chimérique (Icons system) - La Dernière Guerre de Mars

Résumé de l'Épisode précédent

Sur Mars, Xorn,mère des Erloors, demande l'aide de l'Escadron étrange. Elle a perdu contact avec l'une de ses tanières et craint quelque drame, alors que dans le ciel martien, le soleil est voilé par un ombre sinistre. Les aventuriers acceptent et se mettent en route. Ils croisent, dans un village martien, 3 membres des Requins du Ciel, exilés sur Mars par les hommes du Dr Mabuse. Puis ils traversent une jungle, un désert pour atteindre la tanière dévastée où la mort a frappé tous les occupants. Suivant d'étranges traces, ils arrivent devant un cratère où couvent des œufs. Soudain, un appel télépathique les saisit. Xorn, seule créature pouvant les renvoyer vers leur planète natale est en danger.


Nous nous élançons au pas de course pour le retour de nuit. Nous ressentons tous une vibration dérangeante dans l’air.

4 h plus tard, je suis, ainsi que mes camardes Félix Dufaux et le professeur Charpentier, hors d’haleine. Seuls Albert et Ozie semblent ne pas ressentir une quelconque fatigue.

Ces derniers décident de partir en éclaireur. Une fois entrée dans la jungle, ils tombent dans un piège qui s'ouvre soudain sous leurs pieds. Ils se réceptionnent de la chute sans effort ni dégâts. Le trou est en forme d'entonnoir avec au fond des pierres tranchantes. Ils perçoivent au dehors des sortes de bruits de pas. Ozie aide Albert à sortir. Celui-ci assiste surpris à la reptation de lianes qui s'avancent vers lui en rebondissant au sol. Ozie sort par ces propres moyens. Les deux fuient in extremis plutôt que d'affronter inutilement cette végétation mortelle.

Nous progressons loin derrière aux limites de nos forces poursuivit par le vrombissement, sorte de staccato qui se raproche derrière nous.

Albert et Ozie arrivent au village et décident de se rendre directement à l’antre de Xorn. Une demoiselle du village les interpelle. Albert choisit de se dérouter.

Dans sa tente, Marek est sur la brèche. Soudain, des silhouettes se détachent sur colline, vaguement humanoïdes et de taille humaine. Finalement ils perçoivent au loin des genres d'insectes qui rodent se tenant debout sur leurs pattes arrières.

Ozie et Albert prennent congé de Marek qui, proférant des discours racistes au sujet des Erloors, refuse de joindre ses forces avec celles de Xorn. Les deux aventuriers se rendent à la grotte de cette dernière.

Félix, le professeur et votre serviteur arrivons enfin à proximité du village. À l'horizon, je vois deux silhouette me faisant penser à mes deux camarades. Je lance un appel avec peu d'espoir d'être entendu.

Albert entend un cri derrière lui et Ozie rien. Ils continuent.

Arrivés à proximité de la tanière, ils perçoivent des bruits, des déplacements de cailloux, des coups sourds. L'entrée de la caverne est obstruée avec des éboulis. Albert grimpe le tas de rochers et capte la pensée de Xorn. Il dialogue sur une possible alliance avec les martiens du village. Xorn lui communique une vision de la planète et lui indique que ses enfants meurent de partout. Elle est prête à accueillir les martiens à peau blême dans sa tanière. Peut-être le dernier bastion de la survie ?

Alors que nous sommes en train de monter péniblement vers la grotte, nous croisons Albert et Ozie qui en redescendent. Après un court instant de retrouvaille et quelques explications, nous retournons au village.

Nous entamons des discussions pour convaincre tout le monde d’aller se protéger dans les grottes. C'est alors que des objets volants non identifiés commencent à  tomber sur les collines. C’est la fuite vers le refuge offert par Xorn alors qu'une pluie de météorites s’écrase alentour pulvérisant les baraques martiennes. Je pars avec Ozie plus quelques villageois et nous filons vers le dispensaire où s'étaient abrités préventivement femmes, enfants, vieillards et Charpentier.

Pendant ce temps, Albert et Félix amènent les autres villageois vers les grottes. Mais des œufs tombés libèrent sur leur chemin de menaçantes silhouettes d’insectoïdes. Puis un énorme insecte quadrupède descend vers eux. Il crache du plasma qui napalmise plusieurs villageois.

Accompagné d'Ozie, je conduis la troupe des indigents vers le village  que nous sommes obligés de traverser. Marek, Mass et Georges (ou Michel...?) leur montrent des insectes qui descendent des collines de partout. D'un trou au centre du village sort le même insecte-cracheur qui s'est dressé sur le chemin d'Albert et Félix.


Sur le chemin de l'abri offert par Xorn, Albert tente un croque-en-jambe avec son grappin sur l'espèce d’acarien géant qui lui barre la route. Il l’électrise mais l’insecte, insensible à ses attaques, le touche d'un de ses glaviots et le fluide plasmatique perce légèrement son armure.

Au village, les insectes viennent à notre rencontre. Ozie pose le vieillard qu'il portait sur ses épaules et nous nous apprêtons à affronter la horde avec Marek. Les insectes nous sautent dessus. C’est le combat au corps à corps et ils sont résistants les salauds !

Félix, de son côté, s'acharne à éteindre deux villageois et tente de les sauver.

Je lutte au côté d'Ozie et de Marek contre la vermine d'outre-espace mais mon Raygun est bien peu efficace. Par contre, usant de son étrange art martial indien, Ozie décapite ses adversaires. Soudain Marek crie « plongez ! », se prend une coup mais reste concentré. Alors un éventail de feu sort de ses doigts et il carbonise nos assaillants. Nous en profitons pour effectuer un replis circonspect tout autant que stratégique.

Au même moment Albert contourne la créature cracheuse de feu qui lui faisait face tout en continuant à l’électrifier. Son foyer buccal s’éteint alors, mais elle se met à foncer droit devant. Félix qui se fait heurter et piétiner.

Marek continue à produire des vagues de feu ce qui nous permet de sortir du marais. Mass caillasse, avec d'énorme blocs de pierre les insectes, protégeant ainsi  son leader. Mais petit à petit le cercle des bestioles se referme sur le marais.

Albert arrive à récupérer un Félix inconscient.

La pluie de météorites s’est clairsemée. Marek et Mass attaquent un insecte cracheur alors que 50 autres apparaissent sur les collines.

Les premiers groupes des villageois grimpent l'éboulis et pénètrent dans les grottes sous les gestes d’encouragement des Erloors.

Au milieu du village, Pierre ? George ? appelle au secours avec quelques habitants attirant l’attention des insectes alentour qui se jettent dessus, les submergent et les massacrent.

À ce spectacle, Marek devient fou, il s’enflamme littéralement, épaulé de Mass qui se bat bon gré mal gré contre les bestioles. Une lumière intense et le marais est vitrifié ainsi que les bordures des collines. Tout à disparu, alliés comme adversaires.

Tous les vivants sont entrés dans les grottes qui se referment, alors que déjà les insectes se regroupent comme pour un conciliabule.

Xorn parle et nous demande de suivre deux Erloors. Je me retrouve avec mes compagnons dans une énorme grotte. Le sol est couvert d'une gelée pleine de vie. Devant nous trône un monstre difforme, une gigantesque Erloor de 6 m de haut. Sur sa face balafrée, 5 yeux nous observent alors qu'une orbite vide marque l'emplacement d'un 6ème aujourd'hui disparu. Dans son ventre distendu et veiné nous pouvons entrapercevoir un fœtus d'Erloor flottant dans son liquide amniotique.

Xorn confirme la fin, la chute proche, la dernière guerre de Mars qui a débuté et qui sera perdue. Elle nous intime de retourner sur notre monde natal afin de la protéger contre Druso la Planète Vivante.

Inquiet, je lui demande de me confirmer que ma fiancée, Jessica Jane, n'est pas présente sur la planète, ce qu'elle fait. Elle déplie un bras émacié, s’énuclée, nous tend son globe oculaire dégoulinant de fluides et nous remercie tristement pour notre aide.

Ozie prend respectueusement l’œil de Xorn. Nous plaçons tous une main sur le globe palpitant encore, mais arborant à présent un aspect cristallin et comme indiqué par la mère des Erloors, Ozie se concentre sur des images de la Terre.

Flash. Noir. Odeur florale. Nous apparaissons dans les Jardins du Luxembourg. Autour de nous les badauds sursautent avec un hoquet de surprise. Rapidement, 2 stratogyres du C.I.D. se profilent dans le ciel.

Un rendez-vous d'urgence est pris avec le nyctalope pour une cellule de crise.

Épilogue

Sur Mars, la grotte est jonchée de cadavres. La reine mortellement blessée gît contre une paroi et lentement seul trois yeux restant dans son visage se ferment.

Dans les Jardins du Luxembourg, un rai de lumière orangé soudaine illumine l'espace.

Sur un mur de la capitale, en lettre rouge « La grande nuit arrive ! »

A suivre

Cette aventure vous a été offerte par Torchon Radium



jeudi 19 décembre 2024

La brigade chimérique (Icons system) - Les Prisonniers de la Planète Mars

Résumé de l'Épisode précédent

L'attaque du Zeppelin Noir par l'Escadron Étrange est un échec. Non seulement Aymeric de Saint Sernin ne trouve pas sa fiancée Jessica Jane mais l'équipe est faite prisonnière par les séides de Mabuse. Ils sont envoyés de force sur la planète Mars à travers le portail alimenté au radium et grâce à l’œil de Xorn. Ils se retrouvent dans un grotte obscure alors que dans leur esprit résonne pour chacun une voix familière. Xorn, mère des Erloors, leur propose télépathiquement un marché en échange de leur retour sur Terre.


La fatigue disparaît rapidement et nos yeux s’habituent peu à peu à la noirceur qui nous enveloppe. Autour de nous évoluent des formes frêles de grandes tailles que nous identifions comme des Erloors.

Je questionne Xorn au sujet de ma fiancée, Jessica mais elle me répond ne pas la connaître. Elle projette dans l'esprit de Félix l’équipe précédente qui a traversé le portail et a eu des réactions malveillantes. Cela ne correspond pas à la Camomille au Radium.

La mère des Erloors nous communique la mission qu'elle attend de nous : aller dans une autre tanière sauver ses enfants car elle n'a plus de contact avec eux depuis quelques temps. C'est un voyage à la surface de 6 à 7 hauts soleils, ce qui semble correspondre à plusieurs heures de marche. Elle nous projette le paysage de notre destination.

Pour le moment, quid de la Camomille au Radium mais Charpentier nous précise qu'il n'a pas eu le temps de régler précisément les paramètres de leur voyage.

Après quelques tergiversations et de nombreuses sollicitations auprès de mes camarades, c’est enfin parti. L'inquiétude m'étreint quand au devenir de ma bien-aimée. Nous déambulons au sein de la caverne, éclairée par la faible lueur émanant d'Albert Roche, encadrés de trois Erloors. Nous arpentons des couloirs creusés dans la roche, débouchons sur une énorme pièce circulaire, poursuivons dans d'autres couloirs. Nous buttons sur deux cadavres qu'inspecte Ozie. Ils portent tous deux des tatouages des Requins du Ciel.

Félix, toujours en communication avec Xorn se renseigne plus avant sur la vie des Erloors. Il ne consomme pas de nourriture hormis 2 à 3 fois dans l’année lors d'une cérémonie. Il n'y a que des mâles sauf, parfois, un reproducteur ou deux par génération. Mis à l’écart, ils ne sont actifs sexuellement que lors d'une période précise favorisant l'autorégulation. Enfin, les Erloors craignent le soleil et ne sortent que la nuit ce qui explique pourquoi leur mère à besoin de notre équipe.

Nous débouchons sur le flanc de la montagne et dans le ciel, une lueur rouge nous accueille éclipsée partiellement par une ombre voilant le soleil. Cela fait resurgir le rêve auquel mes amis humains et moi fûmes victimes semblant annoncer quelques événements funestes.

Nous descendons de la montagne, Charpentier suivant discrètement en observateur zélé, dans un décor de collines de terre rouge. Le sol fait songer à nos causses. Au loin, nous repérons un creux qui abrite des huttes avec ce qui semble être des humains. Au milieu de ce village, un élément architectural gît, couché sur le sol. Nous devons traverser tout d'abord une sorte marais baigné d'un liquide huileux.

Bientôt nous distinguons les braseros enserrant le village. Des humains en pagne et aux gros cheveux clairs nous accueillent. Une grande statue cassée est couchée au milieu des habitations. Les autochtones parlent français. Ozie les salue et joue un coup de bluff, étonnant de la part d'un automate, en leur affirmant que Robert Darvel nous envoie. Aussitôt, les indigènes sont très amicaux et comme chargés d'espoir jusqu'à ce que déboule un gars en pantalon de treillis militaire. Il s'agit d'un Requin du Ciel du nom de Marek Dragovski accompagné de deux autres comparses. Un colosse Augustin Lenoir alias la Masse et un certain Pierre Georges ou Pierre Gérard, un malingre à la personnalité flou.

Je comprends au bout d'un moment que ce dernier dispose d'un camouflage aléatoire mémoriel et que c'est cette équipe qui a combattu les Erloors dans la grotte.

Marek tient des discours extrêmement racistes sur les Erloors. Les drôles ne m'inspirant aucune confiance, je presse le groupe de repartir sans attendre à la recherche de ma douce. Félix et Ozie emboîtent mon pas décidé et inquiet mais Albert reste pour dialoguer avec les louches individus.

Agacé par cette perte de temps, je reviens sur mes pas suivi de Félix et en profite pour discuter avec les autochtones qui nous mettent en garde lors de notre périple de la traversée des Terres Mortes après la jungle qui nous attend.

Pendant ce temps, Charpentier resté au côté d'Albert en profite pour se sustenter alors que le Premier Soldat de France, profitant de sa popularité pêche des informations. Enfin ils prennent congé en emportant du pique-nique.

Nous voilà en route à travers les clairières au milieu des collines puis se sera la jungle, et le désert des Terres Mortes.

La végétation de la jungle arbore des tons pastels aux sons discrets de bruits divers. Autour de nous, invisiblement ça rampe, ça volette… Nous repérons quelques animaux étranges comme ces sortes de colibris-madeleine à long filaments. Les larges feuilles des palmiers composant la canopée nous offrent un bruissement musical continue. Des vibrations souterraines discrètes parcourent le sol. Ozie tripote une palme caoutchouteuse tombée au sol et en tire des sons différents que ceux produit lorsqu'un oiseau-madeleine à filament frôle celles des arbres. Tout ici nous saisit par son étrangeté.

Après 2 heures de marche, le soleil entame son parcours vers le crépuscule. Nous butons sur un grand lac d’huile-pétrolifère qui nous bloque le passage. Ozie s’avance néanmoins dans liquide dense mais peu profond. Mes collègues et moi préférons faire le tour même si nous ne voyons pas précisément les contours de cette pièce d'eau pour en mesurer les contours.

Après un long temps de marche, nous ressentons une forte vibration du sol comme des pas lourds. Nous accélérons le rythme. Des bruissements assourdissants nous parviennent des palmiers alentours.

Ozie, au mileu du lac, du liquide au dessus de la taille, voit des remous s'écraser sur ses hanches. Un saurien de 20 m de haut débouche de la jungle et entame la traversée du plan aqueux. Ozie se presse d'éviter sa trajectoire. Tout à coup le reptile s'arrête surpris à la vue de l'automate et pousse un cris ultrasonique. Albert et Ozie, ressentent une furtive fatigue mais Charpentier, Félix et moi nous évanouissons sous cette explosion aigu alors que soudain la jungle fait silence.

Au bout d'un moment, Albert me réveille ainsi que mes deux infortunés camarades.

Au bout d’un quart d’heure, Ozie prend pieds sur la berge de l’autre côté. Il hôte ses vêtements, les essore et s'empare d'une palme qu'il agite en un rythme non naturel afin de se faire repérer. Il entend alors des gémissements. Il découvre une  créature végétale semblant tenter de tirer sur une partie d'elle-même enterrée. Ozie se remémorant la maxime d'un vieil artilleur "Mine inconnue, touche à ton cul !" rebrousse chemin.

30 mn plus tard, nous le rejoignons. Comme il se rhabille, il nous conte l'aventure du saurien hurleur. Je lui reproche son incurie auquel il me renvoie ma faiblesse humaine contrairement à lui et Albert. Énervé je ne trouve rien de pertinent à rétorquer à cette machine pensante. Nous allons reprendre la route mais à l'évocation de la plante gémissante par l'automate, la curiosité de Charpentier s'allume. Il pousse alors Félix à aller investiguer. La plante se referme alors sur l'infortuné naïf qui commence à se faire ronger par un acide végétal. Albert réagit en électrifiant le tout, ce que j'appuie par un tir de mon raygun sur la tige. La plante tombe, relâche son repas et acidifie encore un peu plus Félix.

Nous repartons enfin et atteignons l'orée de la jungle. Devant nous, les Terres Mortes, plaine désertique rocailleuse s'étendant à perte de vue. Nous filons en ligne droite vers le plateau que nous avait mentalement montré Xorn. Une verrue est plantée dessus : la tanière de ses enfants. Sur notre droite nous distinguons un cratère d’où émane une lumière verte.

Le soleil, rongé par une ombre inquiétante, est bas sur l’horizon. Au sol, nous voyons deux pistes se dirigeant respectivement vers la tanière et vers le cratère. Je distingue des sortes de traces d’insectes ou oiseaux, ou les deux, de grandes tailles. Elles montent vers la butte où nous nous dirigeons.

Nous grimpons le plateau et atteignons le dôme. L'entrée est plongée dans le noir. Nous y pénétrons pour trouver 2 corps d’Erloors dépecés à la sabraque. La descente s'amorce et nous traversons des pièces et  des couloirs jonchés de cadavres. Notre inspection nous fait affirmer que seule la mort règne à présent ici.

Nous ressortons et allons vers le cratère, nous repérant à la lumière verte qu'il émane, sous la voûte céleste seulemnt piquetée d'étoiles lointaines. Nous rampons jusqu'au bord des lèvres de l’excavation. Nous distinguons des protubérances ovoïdes qui semble être des œufs cassés tapissant l’intérieur. La lueur provient des œufs intacts collés à la paroi du cratère.


Je vais prendre du repos avec Félix et Charpentier tandis qu’Albert et Ozie, n'en ayant pas besoin, surveillent le creusé maléfique. Puis le Premier Soldat de France nous rejoint tandis que l'automate reste en surveillance.

Je rêves de Mars, de la tâche sombre qui grossit avec des bruits de bourdonnements, de cliquètements et avec la sensation très lointaine de Jessica Jane qui me supplie : « Revenez rapidement, la grande nuit est arrivée, vite vite nous sommes en danger ! ». J'entends le même fond sonore de cliquètements puis le rêve se coupe net.

Nous nous réveillons simultanément et mes deux camarades me révèlent qu'ils ont fait le même songe mais avec des voix différentes.

Aucun doute, Xorn est en danger impliquant un retour précipité sur nos pas. Mais plusieurs heures nous séparent de la seule créature pouvant nous renvoyer vers notre planète natale.

A suivre

Cette aventure vous a été offerte par Radiumelys