Appréciation : 👍
Auteur : Mathieu Bablet
Éditeur : Label 619
L'histoire
:
La Terre est devenue inhabitable. L'homme s'est donc réfugié en
orbite. Scott vit sur la station Tianzhu, appartenant à la firme Tianzhu
dont le crédo est "Travaillez et Consommez". Scott, employé zélé et
fidèle, enquête sur de mystérieux incidents survenant sur les stations
de recherche appartenant à Tianzhu. Et si Tianzhu n'était pas le sauveur
de ce reste d'humanité ? Si elle n'était qu'un geôlier habile ? Et que
cache le projet "Homo stellaris"?
Mathieu Bablet nous compte ici
une société réduite en esclavage par une entreprise au summum de son
capitalisme, de sa logique de consommation et des êtres différents
remettant en question ce dictât, menant l'enquête pour débusquer la
vérité aussi horrible soit elle et la livrer au peuple. C'est une
histoire de quête de liberté et de valeurs humaines. Mais jamais à
l'emporte-pièce, chaque "héros" ayant sa propre "ligne" politique, sa
propre altérité et chacun ou chacune réagira de façon unique à
l'écroulement de l'Univers que faisait sa vie précédente.
Félicitations pour l'intelligence de la réflexion sur l'importance du rôle du bouc-émissaire dans le contrôle d'une société.
Pareillement
les dirigeants de cette société à la Black Mirror sont totalement
amoraux mais sans l'excès du super-vilain. Juste des bourgeois qui
dirigent une entreprise, avec la volonté d'en tirer le plus de profit,
sans considération pour les ouvriers qui sont uniquement vus en tant que
Ressources Humaines. La fin ne pourra qu'être violente et non
manichéenne.
Mais, si je dois émettre un bémol quand à cet excellent
album c'est le dessin qui parfois m'a été difficilement lisible. A
mi-chemin, je trouve, entre une sorte de naïveté à dessiner les visages,
une fausse simplicité (la façon de dessiner les nez me dérange pas mal)
qui parfois m'a rendu la reconnaissance des protagonistes difficiles et
un fourmillement de détails dans un lieu clos et les environnements
futuristes.
Deuxième œuvre de M. Bablet, cette poésie crue, cette
réflexion sociale est à lire avec grand plaisir malgré, peut-être,
quelques défauts dans la narration graphique.
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