Bonjour à toi, lecteur fidèle et de bon goût, qui a choisi de parcourir mes notes de voyage plutôt que d'aller te soûler à l'auberge comme la plupart des crétins illettrés.
Sache que je me nomme Henry James, que je suis un magicien en formation. J'habitais jusqu'à récemment à Altdorf mais un tragique incident impliquant une erreur de manipulation, une explosion thaumique, mon maître et un canard, m'ont contraint à quitter la capitale au plus vite.
Je décidai alors de diriger mes pas de façon rapide vers un lieu civilisé et très éloigné. Je pris le chemin vers Ubersreik. J'enfilai, bien sûr, une tenue de route discrète à la place des habits de mon ordre, magie et magiciens étant autant appréciés, dans l'empire, qu'un gâteau à la bouse. Après quelques péripéties que je te conterai, peut-être, une fois prochaine, je fis la rencontre de Siegfried Heldenhammer, le patrouilleur rural. Pas vraiment une lumière, l'homme avait la culture d'un champignon des bois. Mais il savait m'écouter et rigoler à mes blagues et la hallebarde qui lui servait de compagne, à moins que ce soit l'inverse, m'avait permis de poursuivre mon voyage sans encombre.
Je m'installai à Ubersriek me demandant comment orienter ma prometteuse carrière et continuai à fréquenter la hallebarde et son porteur. Je fis ainsi quelques peu connaissance autour d'un verre avec ses nouveaux amis. Stephan, un gars ayant une considération très approximative pour la propriété et le contenu des poches d'autrui. Harmut, un chasseur de vieux lapins malades au vu de sa défroque. Et Hademar Raunpach von Mayenburg, un noble déchu ayant abandonné la fierté de ses ancêtres pour finalement devenir soldat du Guet Municipal. Cependant, il était cultivé et fournissait visiblement un esprit au groupe de décérébrés qui l'accompagnait.Hademar Raunpach
von Mayenburg
(noble en reconversion)
Mais bon, en début de carrière, il est bon de savoir se mêler aux normaux et apprendre à supporter la bêtise quotidienne des incultes.
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Roche Noire |
Ainsi, me voilà convoqué au Château de Roche Noire, place forte impériale d'Ubersreik par Dame Emanuelle Nacht, Hérault Impérial. Il paraîtrait que le château était précédemment occupé par la famille Young Freud qui s'est fait proprement dégagé comme des clodos sur un marché par les soldats impériaux.
Je retrouvai dans le Hall Hademar et Siegfried accompagnés d'un ado dont l’œil vitreux reflétait autant d'intelligence qu'un poireau.Siegfried Heldenhammer
(seule iconographie connue
où sa hallebarde ne lui
tient pas la main.)
Nous croisâmes un sergent d'état, à l'air efféminé, frisettes au vent et larmes aux yeux. Puis un laquais quelconque nous fit entrer dans un cabinet dont la propriétaire avait visiblement tenu à hurler aux visiteurs son importance et son soit-disant bon goût. Bureau richement décoré, grandes baies vitrées, 20 plumes alignées dans 20 encriers de couleurs différentes, de grandes bibliothèques...
Une femme à l'apogée de sa beauté avant la grande dégringolade, en robe de velours vert, nous invita à s'asseoir sur de confortables canapés et commanda à la bonniche du coin quelques collations bienvenues.
Pendant que l'irritant prépubère collé aux basques d' Hademar bâfrait salement les biscuits apéro, elle en arriva enfin au fait.
Dame Emmanuelle Nacht |
Je la questionnai sur la raison de mon humble présence. Elle savait ! Elle avait des infos sur mon départ précipité de la capitale ! Je tentai alors de négocier une accréditation officielle de magicien en lieu et place des 10 pistoles d'or qu'elle promettait pour notre travail.
Puis nous quittâmes les lieux et je fis plus ample connaissance avec le trio disparates. Outre la hallebarde et Hademar que je connaissais déjà un peu, le jeune accroché aux basques de ce dernier se nommait Wilhem. Un traîne-savate des rues que le noble au grand cœur avait pris, par pitié, à son service, et pour lequel il nourrissait quelques ambitions, misant sur une intelligence difficilement visible au premier abord. Et au suivant aussi d'ailleurs. Je décidai spontanément de l'appeler "Machin", ce qui me semblait plus que suffisant.Wilhem
dit "Machin"
Sinon, les manquants de l'équipe étaient morts comme des chiasses lors de précédentes aventures semblait-il. Le noble défroqué en avait profité pour aller dépouiller d'une côte de maille son précédent camarade Stephan. Je me demandai alors si j'étais vraiment entouré d'un terreau fertile à mon avancement dans la vie.
Une inintéressante discussion stratégique de planification des objectifs s'engagea entre Siegfried et Hademar que je fis bien attention de ne pas écouter. Alors qu'ils décidaient finalement de se rendre à la Tour, Frisettes Larmoyantes nous aborda. Il était Sergent et portait le nom peut charismatique d'Orban Geldrecht. Il proposa au Soldat du Guet toute son aide et celle des membres de son club d'amis du défunt.Orban Geldrecht
dit "Frisette"
Il était clair que le Brigadier Chef était très populaire auprès des personnes fragiles en manque de représentation masculine.
À ce moment là, Machin et la hallebarde ont commencé à poser des questions tout en balançant tout un tas d'infos sur notre mission discrète. Quelques coups de coudes plus tard, assénés par un Hademar clairement blasé par ce type de situation, nous nous rendîmes à la Tour Magnus. J'appris chemin faisant qu'elle était dorénavant tenue par des soldats de la ville ayant reniés leur appartenance aux Young Freuds. C'est une grande tour dominant tout Ubershreik, sans porte, et dont on ne peut accéder que par un ascenseur nain.
Du coup, Hademar préféra obtenir une rendez-vous auprès de sa capitaine, Andrea Pfeiffer, pour que nous soyons présentés dans les formes et par courrier à Erwin Blutcher, Commandant de la Tour.Capitaine
Andrea Pfeiffer
Midi arriva et cédant au désir de Siegfried de visiter du cadavre à la pause repas, Hadémar conduisit notre groupe vers la morgue.
Au temple du Champ de Morr nous fûmes accueilli par le Pére Bürke, probablement ancien brasseur de bières, dans sa bure réglementaire. Présentation faite, d'une voix caverneuse de circonstance, il nous invita dans les profondeurs glaciales de sa bâtisse excessivement parfumée à l'encens et aux produits chimiques d'embaumement pour un petit spectacle mortuaire.
Le décors était soigné, l'ambiance était présente sous cette voûte en pierre, un corps sous un drap noir sur un socle de marbre blanc. Le Père savait y faire dans sa partie. Il avait du être précédemment ambianceur dans son abbaye trappiste et je n'attendais plus qu'un spectacle réalisé avec ses gencives ou alliant sa bite et un bâton.
Allongé Tylo avait plus l'air mort que vivant et de fait il était bien mort. Un trou lui transperçant la poitrine de part en part.Tylo and Bürke
(représentation exclusive
au Champ de Morr)
J'étudiais à fond le corps n'ayant aucune confiance aux pauvres connaissances de la faune locale. La perforation était nette, sans bord dentelé, pas de cloques mais pourtant l'intérieur était cautérisé et les organes semblaient avoir été vaporisés par une grande chaleur. L'entièreté du corps portait de petites marques anciennes, souvenirs de combats et autres bagarres.
Je présentais mes observations et conclusions à mes collègues malgré les dénis du la hallebarde qui tenait absolument à une explication plus prosaïque. Il était plus que probable que le projectile était de nature magique sans que je sois en mesure d'identifier clairement le sort.
Le Frère brasseur nous raccompagna après que nous lui ayons donné notre accord pour la mise en terre. Apprenant qu'il y avait des proches du décédé en recueillement dans la Chambre des Pleureurs, Hademar décida de les visiter.
Une femme aux yeux pers s'entretenait avec des soldats Altdorfers. Après quelques instants, l'ancien noble se souvint qu'il s'agissait d'une verrière de la Markplatz du nom de Eske Gleïzer. Il discuta quelques temps avec elle de "ce cher Tylo" et s'engagea envers elle à découvrir l'assassin.Eske Gleïzer
Verrière
Plus tard, il avoua avoir senti qu'elle cachait quelque chose. Encore une histoire vulgaire de coucheries secrètes très probablement.
Je lui signalais alors avoir entendu des soldats parler entre eux de récupérer les affaires du mort. Renseignements pris, le Brigadier habitait en permanence à l'auberge de La Maison du Pont situé au sortir du pont nain d'Ubersreik.
A ce moment, nous tombâmes à nouveau sur Sergent Frisette qui, pas lourd pour un sous, renouvela sa proposition d'aide, y compris pour entrer dans la Tour Magnus. Et je trouvai pour ma part étrange qu'il anticipa ainsi nos objectifs mais le Soldat du Guet ne sembla y voir nulle malice.
Nous allâmes alors à l'auberge qui s'avéra être un endroit très cossu, aux prix élevés, de lagrande hostellerie servant également de relais de diligences et postal. Le propriétaire en était un certain Gunter Aben et il faisait tourner son affaire muni d'une vague épouse équipés de trois enfants et de 9 employés. À la révélation de la raison de notre venue, le patron se montra circonspect, mais apprenant la mort de son client, il fut choqué et sa moitié dégoulina de larmes comme une serpillière sortant du seau. Le respect était profond ou bien le manque à gagner était cruel ?Tylo Vielfrass
(de son vivvant)
Hademar le convint de nous ouvrir la chambre de Tylo le refroidi...
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