dimanche 25 novembre 2018

Brigandyne - L'Ennemi Intérieur - part 6

Le Club des 7... de l'Enfer.

Jolène "Jo" Octefer - Günthar La Brisure - Rhundil Thorgrimson

Freidrich Magirius
Nous voilà au dernier jour de la Schaffenfest. Notre gladiateur vindicatif nous conduit chez Freidrich Magirius, community manager de l'Ordo Septenarius, qui nous reçoit prestement dès que l'on prononce le nom de leur club de lobbyiste occulte. La Brisure commence par une approche dans le ouaté mais perso, je commence à en avoir ma claque des gros cons du coin. Du coup, je balance, sans trop de détails quand même, le gobelin à trois jambes, les impayés, le temple des égouts et les frais divers que tout cela à entraîné. Il nous rassure : "Ah Ah ! Un temple, des pentacles tout ça c'est du décorum pour des petites fêtes maçonniques entre amis riches et désœuvrés. Une guilde des voleurs,dame, jamais de la vie dans notre belle ville. Ah ! Ah ! Quelle imagination vous les jeunes..." Il fait néanmoins transcrire notre histoire de gobelin et de manque à gagner par un scribe, sentant de façon explicite que travailler pour des nèfles n'est pas dans mon genre, et promet de voir ce qu'il peut faire pour nous obtenir réparation. Alors que nous le quittons il fait tomber une lettre que je subtilise. C'est une convocation pour une réunion de la confrérie ce soir chez Johannes Teugen.
Profitant de l'heure tardive, nous sommes résolus à visiter l'entrepôt 10. Un vigile bruyant fait pisser son molosse à l'entrée. Nous faisons le tour et j'ouvre avec une discrétion absolue la fenêtre repérée précédemment à l'arrière du bâtiment. Nous ordonnons à Rhundil de ne pas s'éloigner surtout en cas d'attroupement de badauds. Marre de faire les gros titres dans les journaux ! Le vigile revient et rapidement, son chien, qui s'avère être un représentant cacochyme de la gent canine, nous repère. J'organise une embuscade. J'immobile le vénérable canidé avec un filet acheté lors de notre chasse au gobelin et Günthar se glisse derrière le garde et le maîtrise d'une lame sous le coup. Un bandeau sur les yeux et un corde autour des poignets plus tard, la Brisure entame l'interrogatoire pendant que je suis occupé à gratter joyeusement et copieusement le gros toutou répondant au nom de Cerise (Ouh que c'est un bon chien ça ! Oh qu'il est gentil le toutou). Le vigile commence par une histoire de bataille contre une créature féroce et semble désarçonné lorsque nous évoquons la caisse qui l'aurait écrasé, ainsi que ses trois jambes.
Günthar le fait dans l'amical, promettant à Anton, le garde approximatif, un baril entier de Bière à Papa. Sous la pression (Ha ! Ha !), il avoue que le contremaitre de la famille Steinhager lui a demandé de raconter des contes de fée à propos de cette histoire. Il confirme que la guilde des voleurs existe et aurait même leur QG "au nez et à la barbe" de la milice. On le libère en s'assurant qu'il ne voit pas nos visages et j'emboite le pas des mes deux amis se dirigeant vers l'hôtel de police dans la recherche d'un repaire ostensible de brigands. Sur la place, en face des bâtiments de la garde, se trouve l'auberge des Lances Croisées dans laquelle nous pénétrons. L'estaminet est bondé de miliciens faisant la pause autour de bières. Nous commençons à deviser avec le tavernier, prétextant la recherche d'un emploi, en évoquant l'accueil mitigé des autochtones, les bizarreries croisées lors de notre séjour. Le patron reste cordial et évasif mais clairement, il en est.

Nous ressortons avec le sentiment d'avoir jeter quelques gros cailloux dans l'eau, espérant que nous avons suffisamment attiré l'attention pour que des sources d'informations potentielles viennent à notre rencontre. Marre de courir.

Reiner Goetrin dit Le Joyeux Drille
Günthar veut confronter la greffière au Capitaine des gardes car il a le seum de passer pour un élucubrateur. Nous allons donc chercher Andréa qui accepte de nous suivre jusqu'au poste. Elle confirme nos dires à un Reiner Goetrin toujours aussi souriant et affable mais consterné. Il nous assure qu'il va procéder à une vérification à propos du soit-disant gobelin de l'entrepôt et de l'usurpateur qui a rencontré le juge avant son empoisonnement magique. Le fait que quelqu'un ait pu se faire passer pour lui le contrarie visiblement. Il nous donne rendez-vous le lendemain à l'aube. Mais qu'elle n'est pas sa surprise, et la notre, lorsque sortant pour nous raccompagner, nous constatons que la lune Morslieb ressemble à un masque grimaçant, difforme, verdâtre (tirant sur le glauque) et immobile planant sinistrement sur la ville.

Nous repartons dans les ruelles sous ce sinistre augure et nous sommes encerclés d'une vingtaine de traines-savates armés de bâtons qui tentent de nous effrayer et de nous dissuader de continuer dans nos investigations. Günthar joue dans l'évasif. Je les envoie chier !
Maintenant direction la demeure du sieur Johannes Teugen dans l'espoir d'assister discrètement à la réunion du club des 7. Malheureusement, entre les nombreux gardes en faction, le mur de 3 mètres, la capacité médiocre pour l'escalade de mes camarades et 3 molosses jeunes et dynamiques, nous faisons choux blancs et devons nous replier, bredouilles.

Günthar la Brisure "J'en ai gros."
A mon grand désespoir, Günthar nous conduit derechef dans les égouts, résolu à passer sous le bâtiment de la famille Teugen afin d'entendre les terribles secrets de cette mystérieuse réunion (ou inversement, je suis trop blasé pour m'en soucier). Dans les sous-sols de la cité, nous tombons surprenamment et rapidement sur des agents de police en goguette. C'est la fuite à l'aveuglette, on patauge à droite, on piétine à droite, on se perd, on se retrouve... à l'autre bout de la cité, on les sème mais fatalement on finit couvert de merde, au fond d'une impasse souterraine avec cette certitude que jamais nous ne rejoindrons la réunion secrète que ce soit par la surface ou les profondeurs. En désespoir de cause, Günthar se dirige vers le cagibi démoniaque que nous avions débusqué à notre première visite. Il fait sauter la porte d'un coup d'épaule mais nous découvrons qu'une équipe de nettoyeurs est déjà passée. Plus de cercle de cuivre, plus de pentacle, toutes preuves de cérémonie douteuse et sacrificielle ont été enlevées. Rhundil découvre néanmoins un faux mur qu'il tente de franchir au marteau mais, PAF, il se prend ses propres dégâts dans le pif, direct par retour de marteau, sous l'action d'un sort anti-intrusion, œuvre d'un mage de niveau respectable. Nous finissons par rentrer à l'auberge, et après un énième bain et quelques précautions visant à assurer ma survie jusqu'au matin, je vais me coucher.

Le lendemain, dès le petit déjeuner, nous sommes attendu par un Magirius stressé qui nous révèle que l'Ordo Septarius est bel est bien un regroupement de marchand malfaisant sous la direction de la famille Teugen, qu'il y a bien des rituels démoniaques, et autres pratiques douteuses inhérentes aux familles nobles, riches et consanguines, que la police est soudoyée jusqu'à la moelle et que le soir même est prévu un sacrifice humain que sa moralité ne saurait souffrir. Il nous demande d'intervenir.
Oh la surprise !
Vrais remords ou piège grossier pour se débarrasser définitivement de nous, tout ce que je peux dire c'est que toute cette cité malfaisante me sort par les trous de nez, tel de la menthe des fosses nasales de Rhundil.
En ce qui me concerne, je ne prendrais plus de temps, ni de risque pour les étrons qui peuplent cette ville que ce soit en surface ou en dessous. Ils se sont mis dans le caca, qu'ils se démerdent ou meurent dans leur chiasse, je n'en ai cure. Je me tire avant de perdre plus que de l'argent, pour rien. En souhaitant que mes camarades se rangeront à mon avis. Dans le cas contraire, je les attendrai quelques temps à l'extérieur des murs de cette ville, aux habitants et à l'air viciés, espérant leur retours.

A suivre...

dimanche 11 novembre 2018

Brigandyne - L'Ennemi intérieur - part 5

Oh le nain ! Et au poste !

Jolène "Jo" Octefer - Günthar la Brisure - Rhundil Thorgrimson
Malthusius nous invite au restaurant. Après ce moment agréable, Rhundil, résolu à trouver de la bière naine, nous entraine dans un tour de ville où nous croisons le chemin du prophète illuminé local déclamant sur la traditionnelle caisse en bois les classiques citations hermétiques en accord avec son sacerdoce.
Ultar le Fantasque
Nos pas nous conduisent finalement dans un auberge naine quasi déserte et miteuse mais qui sert une bière forte et délicieuse, bien loin de la pisse d'âne locale : La Bière à Papa. Günthar, mis en appétit par le puissant breuvage commande La Tourte à Maman et se retrouve à colmater son tube digestif avec une tarte à la mélasse bien roborative.

J'emboite en suite le pas zigzaguant de mes camarades jusqu'au champ de foire. Nous y glanons pelle-mêle le nom du prophète - Ultar le Fantasque -, le fait que Frantz Steinhager, chef d'une des plus importantes familles de marchand, est à couteau tiré avec son frère (métaphoriquement du moins) et que le défunt nain, Gottri la Barrique a quitté hier le champ de foire avec un membre de la famille Teugen avant de flotter dans les égouts, le cœur sortit en force de la poitrine. De plus, une rumeur persistante affirme que la guilde des voleurs officie dans les égouts. Nous mettons ensuite en garde Malthusius et Elvira d'une possible catastrophe cosmique sur la ville, leur recommandant de préparer leurs affaires pour un départ précipité. L'halfling qui nous a décidément à la bonne nous donne son adresse nous invitant à suivre des cours d'herboristerie médicinale ce qui laisse étonnamment Rhundil aussi froid que le marbre.

Nous rentrons à notre auberge pour retrouver le tenancier assoupi sur une table. Il nous attendait pour nous remettre une lettre du juge qui souhaite nous rencontrer demain.
Après l'indispensable petit déjeuner, nous nous rendons donc à la tente du juge. En chemin nous recroisons le prophète de la fin du monde tout occupé à vociférer à la face d'un public rigolard ses obscures visions.
"J'en vois 7 et j'en vois 9
Tout ce qu'ils avaient sera à moi
A moi !A moi ! A moi !
L'étoile dans le cercle
Est le signe de la mort
Attention à l'homme qui n'est pas un homme. "

Puis le déglingo pointe Günthar du doigt et l'accuse de porter la marque du chaos et tout ça. On l'interroge, il veut se barrer, je l'attrape au collet, il se débat et on n'arrive pas à en tirer quoi que ce soit de valable. Il finit par se barrer d'un pas de sénateur, sa caisse sous le bras.

Finalement, le juge est absent, car malade après une visite plutôt étrange du chef de la milice. Nous arrivons à obtenir d'Andréa, sa greffière, son adresse personnelle. Nous nous y rendons au moment du départ du médecin qui nous annonce un mauvais rhume. Surprise quand nous montons le voir dans sa chambre ! Il suffoque, les yeux littéralement exorbités, la langue sortie lui obstruant la bouche telle une vieille semelle boursouflée. Immédiatement Günthar se rue aux basques du carabin, j'envoie Rhundil quérir Elvira pendant que je prépare à l'agonisant une tisane revigorante de fleurs du nain. Alors que j'attends le retour de mes camarades, le juge éructe péniblement un "capitaine garde" et un "entrepôt" à peine audible. Günthar revient accompagné d'un autre médecin, plus jeune et visiblement circonspect sur l'état du malade. Rapidement il repart, sous la garde de la Brisure, vers sa faculté pour compulser certains grimoires. Elvira, quant à elle, après une étude attentive nous révèle que le juge se meurt d'une "fièvre cérébrale pourpre", maladie induite magiquement. Sa guérison est possible à la condition d'avoir une plante rare des montagnes. A la faculté de médecine, ils en arrivent à la même conclusion mais n'ont pas le remède adéquat et nous font comprendre que le juge est condamné.

Mes camarades m'entrainent ensuite à la visite du chef des gardes, un certain Reiner Goetrin, qui
Reiner Goetrin - Face de marbre
s'avère être un homme occupé, hautain et désagréable. Il refuse de nous croire du fait de notre statut, douteux de son point de vue, d'étrangers. Nous arrivons néanmoins à apprendre de sa part que le soi-disant cadavre du gobelin à trois pattes a été retrouvé à l'entrepôt 10. Pause déjeuner et direction les docks. L'idée c'est d'entrer en douce dans l'entrepôt. Mais il y a un garde et nous sommes en pleine journée. Pendant que nous réfléchissons au problème avec Günthar, nous voyons Rhundil, qui était resté en surveillance, se rapprocher d'un attroupement sur les quais puis... se faire embarquer par la milice. Bon sang, qu'est-ce qu'il a encore foutu ce nain ! Nous allons aux nouvelles et découvrons, outre la plèbe de curieux, le cadavre du prophète moisi. Nous suivons à distance la maréchaussée puis piétinons avec inquiétude pendant bien 1 heure devant le commissariat. Connaissant notre camarade et sa capacité oratoire sous pression, nous craignons le pire. Finalement, il est libéré mais reste très évasif sur interrogatoire qu'il a subit, maugréant dans sa barbe des "J'ai rien dit ! Non, j'ai pas parlé de vous. Enfin si, un peu de toi mais pas de toi..." peu convaincant. Nous finirons par avoir le fin mot de l'histoire dans le journal de la soirée dont les crieurs de rue nous régalerons de détails sordides et insolites.
À la Une : L'horrible meurtre du regretté Ultar le Fantasque par le nain sodomite Rhundil Thorgrimson
Pas découragé pour deux sous, Günthar songe à une piste sur la base de l'inscription découverte dans le temple démonique des égouts : "Ordo Septenarius". Il nous traine au temple de Sigmar où un factotum lui traduit par "l'Ordre des Sept". Il en profite, malin, pour se faire également traduire le "Magister Impedimente" trouvé sur la lettre faisant référence à Kastor : "Le Maître de l'Immobilisme" ?
Bref, le prêtre l'informe que l'ordre en question est une espèce d'association de riches mécènes qui, entre autre, servent la soupe populaire au temple de Shalia. Le principal responsable de la distribution des largesses des 7 est un certain Freidrich Magirius, dirigeant de l'une des plus grandes des petites familles de marchands de la ville. Gunthar et Rhundil semblent résolus de le rencontrer.

A suivre...

mardi 23 octobre 2018

Brigandyne : L'Ennemi Intérieur - part 4

La troisième jambe du gobelin

Jolène "Jo" Octefer - Güntar La Brisure - Rhundil Thorgrimson
Au moment où je m'apprête à quitter mes compagnons et leurs acolytes alcoolique ou chaudasses, un cri retentit dans la nuit derrière moi. Je me retourne pour me retrouver face à face avec une bien étrange créature. Sale, maigre, déguenillé, un gobelin à 3 jambes me fonce dessus, alors qu'un petit homme lui court après en m'exhortant de l'arrêter. Je tente vainement un "coup de la corde à linge", et l'animal très rapide se perd dans la nuit.
Dr Mathusius

Le Docteur Malthusius, tout essoufflé, me remercie pour ma tentative et, sur ce, je rentre prendre un bon bain à mon auberge.

Le lendemain, à peine éveillée, après un nuit ponctuée par les couinements et roucoulements en provenance de la chambre de Güntar, le bon docteur nous accoste pour nous proposer du travail. La municipalité et lui-même nous propose, chacun, 50 couronnes d'or pour ramener le gobelin tri-pattes. Personnellement, je n'ai pas encore déjeuné et mon esprit bute sur : "les dernières traces de l'animal s'arrête devant un caniveau" de son explication. Il est hors de question que j'aille dans les égouts. Les égouts, c'est le pire des donjons. Les rencontres y sont invariablement humides, malodorantes, mutantes et non hygiéniques et donc fortement désagréables. Et que dire d'un aventurier digne de ce nom crevé au fin fond d'un égout. Je m'éloigne de la discussion, bougonne, pendant que mes camarades encouragent le forain par leur intérêt non dissimulé pour l'appât du gain.
Cependant le montreur de monstres ne paye que si on ramène son gagne-pain vivant, la ville étant indifférente sur l'état du cadavre.
Avant de se décider, nous convenons de clore l'histoire de l'héritage frauduleux de Güntar/Kastor et rendons visite à l'imprimerie qui a pressé la lettre des notaires fantômes. Les deux patrons aux physiques improbables font montre de bonne volonté. Tête-d'ampoule et cane-de-serin confirment que la commande de flyers émane de Kutsos l'arbalétrier manchot décédé. Bref, c'était bien une embuscade visant Kastor, visiblement maître d'une société secrète.

Mes camarades évidemment déçus, l'un par la perte d'une fortune et d'une cave à vain et l'autre par l'inexistence dans la région d'une quelconque brasserie naine, décident d'accepter la mission d'égoutier du mal. Nous allons prévenir un Dr Maltusus tout content. Puis nous nous rendons au Tribunal des fêtes afin d'accepter officiellement la mission auprès de la ville. Et je soutire au factotum une rallonge pour matériel. Un agent des forces de l'ordre nous est assigné pour nous escorter jusqu'à l'entrée des égouts. Quelques emplettes plus tard, nous sommes devant les traces évidentes de sang de gobelin sur les grilles d'un caniveau. Après distribution rapide de cordes, filets de pêche, viande fraiche et fruits pourris, nous allumons nos torches et descendons dans la ville d'en-dessous.

Ça pue, sauf pour Rhundil qui c'est bourré les narines avec des feuilles de menthe. Rien que de le voir, je sais que cette mission sera une catastrophe.
Nous suivons les traces de sang verdâtre laissées par notre proie. Nous pataugeons, sautons d'une plate forme à l'autre, finissons fatalement à tour de rôle et de toutes façons dans la merde jusqu'au cou, ou plus pour le nain.
Gottri Gurnisson -vie de
merde, mort de merde

En chemin, nous découvrons, flottant le long d'un canal, le corps du nain soûlographe de la foire. Il est planté d'une cinquantaine de coup de couteaux, son cœur a été arraché de sa poitrine et un de ses bras a été boulotté.  Ni un accident, ni un suicide donc. La vision est difficile à supporter pour Rhundil et moi.

Finalement, les traces nous mènent à une porte en bois que Rhundil découpe à la hache. Nous sommes à l'entrée d'une pièce pas très grande. Au sol, un grand cercle de cuivre avec, au centre, une tête de bouc au milieu d'un pentacle, tracés à la peinture. Comme aucune énergie ne semble en émerger, nous le traversons prudemment, chacun ayant conscience que nous mettons les pieds dans de la bouse thaumaturgique et que si ça sens le caca, cela n'a plus rien à voir avec le lieux où nous nous trouvons !

Au fond de la pièce, Güntar et Rhundil trouvent les os du bassin de notre gobelin, que je recueille dans un sac, et un mouchoir de luxe brodé des initiales F.S.. Il y a également une commode en fer qui suinte un liquide poisseux et que je n'arrive pas à ouvrir.

C'est alors que le tore de cuivre s'anime et que du pentacle se matérialise un @$%* de démon de trois mètres de haut, tout en dents pointues, griffes, mauvaise haleine, épée gigantesque et terreur absolu. Je sens les poils de mon pubis se dresser dans ma culotte. Nous regardant de ses yeux scrofuleux, il déclare d'une voix qui fait vibrer les pierres autour de nous : "Fuyez ce lieux ou mourrez !"
Dégagez d'ma piaule !!

Rhundil, sur le pas de la porte, obéit instantanément sous le coup de la panique. Güntar se faufile, collé au mur, à petits pas, sous le regard attentif du démon qui lui cède le passage. Derrière mon bouclier, l'épée au clair, je l'imite en essayant au mieux de contrôler ma vessie. Au passage au plus près du monstre, ma vision se brouille, je distingue comme en surimpression de la réalité des couleurs inconnues, des paysages hypnagogiques sous l'œil monstrueusement malveillant du gardien des lieux. En sortant de la pièce, je me sens comme retenue, aspirée en arrière alors que je rejoins mes amis qui, déjà, cherchent par où détaler !
Nous fuyons dans un sens, mais non loin, la vase du canal se soulève et en émerge une masse d'excréments et autres pourritures. Elle déploie des tentacules merdeuses, se dilate, emplie la voie et commence une lente reptation dans notre direction. Nous refuyons à rebours, repassons devant la pièce maudite, un brouillard de gouttelettes de sang a tout envahit et en cache le fond.
Nous courons et finissons par repérer une échelle vers la sortie. L'échelle est à deux mètres du sol. Je bondit et commence à grimper, alors que Güntar soulève le nain pour qu'il puisse me suivre. Je tends la main vers la plaque d'égout et crève une fine matière. Une légère poussière rouge tombe sur Rhundil et moi... Je suis aveugle ! J'en informe Güntar, puis soulève à tâtons le couvercle, attache une corde au dernier barreau de l'échelle afin que notre gladiateur puisse monter et enfin sors et m'assoie sur le bord, dans la rue, sous les exclamations surprises des passants.

Finalement, Güntar nous ramène à l'auberge, Rhundil et moi, tous deux dans le même état. Intermède qui me permet de leur servir un "Je vous l'avait dit !" bien appuyé. Après un bain rapide chacun, il
Elvira Kleinestun
s'en va trouver Elvira l'halfling herboriste à la foire. Elle lui vend de l'alfumasse, à mélanger à de la mélasse pour des cataplasmes oculaires. 50 couronnes d'or, merci. Durant l'attente de notre guérison, nous apprenons que la milice municipale aurait retrouvé le corps de notre gobelin. Güntar va au nouvelles et le juge municipal lui sert une histoire sur les docks à base de caisse qui aurait écrabouillé notre cible, mais aucune dépouille à l'horizon. Ça sent l'arnaque fumasse. Du coup, ni la ville, ni Maltusus ne veulent nous payer malgré les ossements que j'ai ramené comme preuve.

Cette histoire dans les caniveaux nous a coûté pas mal de fric et j'ai l'image du nain avec les fosses nasales pleines de menthe qui me harcèle.

Nous ne leur disons absolument rien sur le cercle démoniaque et son occupant dans les soubassements de leur charmante bourgade. Qu'ils aillent se faire foutre !

Rhundil et moi recouvrons tranquillement la vue. Tous les trois, assemblés devant une bonne bière, nous observons Morslieb la petite lune, pleine, virer au verdâtre. Toujours de bon présage comme couleur...

A suivre...

dimanche 7 octobre 2018

Brigandyne : L'Ennemi Intérieur - part 3

"Un nain ça geint mais jamais à jeun."

Jolène "Jo" Octefer - Güntar La Brisure - Rhundil Thorgrimson
Adolphus Kuftsos - l'Arbalétrier
Thorgrimson est alerté par un mouvement du bateau, à peine un bruit et une ombre sur le pont dans la nuit.
Il attaque et coupe le gars d'un coup de hache mais se fait explosé la main par un arbalétrier resté à quai.

On se réveille avec précipitation Güntar/Kastor et moi. Je fonce à l'arrière où un malfaisant s'apprête à mettre le feu pendant que notre gladiateur saute sur le quai et engage le combat avec l'amateur de carreaux. Mon adversaire commence à enflammer le pont mais je l'éclate littéralement en l'écrasant de mon bouclier. Pendant ce temps, alors que Güntar connait quelques revers, Thorgrimson saute à son tour tour à terre, se rate, s'accroche à un filet pendant providentiellement, remonte à la force d'un bras, fonce et déglingue l'arbalétrier honnis à coup de marteau puis réduit de façon vindicative la main du cadavre.
De mon côté j'éteins le feu avec un baril d'eau douce présent sur le pont. Alors que sous le pont j'entends Josef crier car un feu qui débute.
Je repère un gars qui s'échappe à la nage et tente de rejoindre le quai. Je saute à terre, cours un peu, le rattrape aisément puis le suis mollement alors qu'il ahane, surement peu familier avec la pratique de la natation. Je le flèche maladroitement, gêné par la pénombre tout en lui proposant de se rendre. Finalement je lui mets un trait dans l'omoplate et le hisse au moyen d'une gaffe qui trainait. Enfin je lui propose de pas le laisser mourir comme une merde contre des informations.
En bref, il suivait Kastor/Güntar sur les ordres de l'arbalétrier. Je le cornaque jusqu'au bateau, vais chercher un médecin pour mes camarades et le gredin. Et pendant qu'ils reçoivent des soins, je m'en vais délester les cadavres de leurs richesses que j'offre ensuite à Josef pour les réparations de son navire.
Le lendemain, nous allons prévenir la garde qui nous apprend que l'afficionados de l'arbalète se
nomme Kurtos et logeait à l'auberge de La Trompette.
Je m'esquive pendant que mes deux collègues font trainer l'interrogatoire, et trouve un moyen de
pénétrer discrètement dans sa chambre. J'y trouve un coffre contenant deux tenus de voyages, une arbalète lourde, un portrait de Kastor, quelques papiers, un peu d'argent. Sous son matelas je découvre un pochette remplie d'environ 200 cœurs de fleurs séchés.
Je rejoins mes camarades à l'auberge. Nous reprenons le fleuve. Les cœurs de fleurs s'avèrent être des plantes médicinales à préparer en infusion. Tous les soirs, Thorgrimson se fait sa petite tisane comme une brave mamie. Et après 4 jours de voyages nous voilà à Bögenhafen en plein pour la Schaffenfest.

Nous prenons congé de Josef, posons nos affaires dans une auberge et nous dirigeons vers le centre de la foire.
Passé le marché à bestiaux, Güntar se fait littéralement pousser dans une arène de foire où il combat un colosse du nom de Brut Bogan. Notre gladiateur offre à la foule un fabuleux spectacle dans lequel il utilise des prises connues de lui seul. Alors que le géant lui fonce dessus, il débute par "La fourchette de Nuln", enchaine avec "Le marteau d'Altdorf" et termine la brute avec "La balayette de Bögenhaffen". Il ressort vainqueur, acclamé et glorieux et deux demoiselles s'attachent à ses bras musculeux.
Nous le laissons à de futures joyeusetés et avec Thorgrimson continuons nos pérégrinations. Puis, un
Gottri Gurnisson - soulographe
peu plus tard, nous le recroisons accompagnés d'un nain passablement avinés, bruyant et malodorant, en plus de ses deux poules. Le nain braillard prend alors Thorgrimson en amitié sous le nom de seigneur Oula.

... Je rentre à l'auberge.

A suivre...

vendredi 28 septembre 2018

Brigandyne : L'Ennemi Intérieur - part 2

La Confrérie du Cérumen

Jolène "Jo" Octefer - Güntar La Brisure - Rhundil Thorgrimson

Altdorf nous voici !
Nous descendons de la diligence en pleine Koenig place, au milieu du marché, des badauds et de ses rabatteurs dont l'un nous aborde, nous proposant de nous conduire à l'auberge du chat violoniste. Deux gars semblent reconnaître Kastor/Güntar et lui lancent des signes mystérieux à base de doigts dans les oreilles. Puis ils rejoignent un porteur d'arbalète patibulaire et entrent dans une auberge.

Josef Quartjin
Mais voilà que je croise mon vieux camarade marin, Josef Quartjin qui nous offre à boire chez Angelino. Cet outre à vin est en partance dès le lendemain, par voie fluviale avec son bateau, pour Bögenhafen. L'offre d'aventure qui nous avait amené à Altdorf étant plus ou moins obsolète, et la promesse de l'héritage pour Güntar devenu Kastor étant alléchante nous convenons de l'accompagner.

Un spadassin inquiétant fait son entrée, jetant un froid dans l'établissement. Puis deux richards débarquent avec leurs gardes du corps et se conduisent comme des connards, insultant les gens et crachant leur bière à la face de notre nain. C'est à deux doigts de partir en sucette mais le spadassin nous aborde en nous conseillant de laisser filer. Plus sages de cinq ans  d'expérience, nous laissons couler et raccompagnons un Josef déchiré à son navire.
Le spadassin

Chemin faisant nous nous rendons compte que nous sommes suivis par les deux gratteurs d'oreille. Kastor/Güntar s'esquive et les coince. Mais avant qu'il n'ait pu leur demander quelques explications, deux carreaux d'arbalète tirés depuis les toits les envoient à l'auberge froid-de-veaux.
Après une fouille traditionnelle, les deux marchands s'avèrent être deux clodos portant tous deux le tatouage d'une main pourpre.

Sur ce, nous finissons de raccompagner Josef à son bateau puis rentrons à notre auberge.

Le lendemain nous suivons Rhundil à l'université dans sa recherche d'un maître des runes naines. On aide un magot surchargé de parchemins et ce dernier accepte de prendre notre nain comme apprenti dans deux semaines... ou deux mois.. c'est pas clair, vu qu'il semble pas mal embrouillé dans sa tête. Puis il file oubliant de récupérer un œuf de feu. Rhundil lui court après afin de lui rendre ! Mais il a déjà disparu dans la foule.

Nous retrouvons donc Josef, son bateau et son équipage, à savoir un couple de vieux déguenillés et sympathiques.
Trois jours de voyage s'ensuivent et nous arrivons à Wifsbruck pour tomber à la porte de l'auberge locale sur l'arbalétrier d'Altdorf. Güntar/Kastor entre dans l'estaminet afin d'avoir un petite discussion, mais le drôle s'enfuit par la fenêtre des toilettes.
Nous décidons de dormir, à tour de rôle, sur le pont du bateau car il parait évident que nous sommes suivis par des malandrins.

A suivre...

dimanche 9 septembre 2018

Brigandyne : L'Ennemi Intérieur - part 1

Action mutante

Jolène "Jo" Octefer - Güntar La Brisure - Rhundil Thorgrimson

5 ans après les évènements de Talabheim, nous nous retrouvons sur la route avec Thorgrimson le nain et Günthar la brisure le gladiateur, en direction d'Altdorf, attirés par une proposition de travail dangereux et bien rémunéré.
Nous voilà donc regroupés autour d'un bonne bière dans un relais de diligence en cette soirée de début de printemps.

Le lendemain au réveil, nous constatons que nos deux cochers, qui ont passé leur nuit à boire, beignent dans leur vomi et leur chiasse. Nous les douchons à grands coups de seaux d'eau froide puis les secouons afin de ne pas trop prendre de retard sur notre voyage. Ils sont de premier abord peu coopératifs mais nos arguments sont vifs, musclés et aptes à les dégriser rapidement.

Finalement nous prenons la route, Rhundil et moi sur le toit, tandis que Güntar impose sa présence à l'intérieur, abusant de l'hospitalité d'une noble et de sa suite ainsi que d'un jeune érudit plongé dans ses bouquins.

Ernst Heidellmann - Janna la servante - Dame Isolde - Marie la garde du corps
Au bout de quelques kilomètres, nous sommes arrêtés par un homme au milieu de la route tranquillement en train de boulotter un cadavre. Sa peau semble trop grande pour lui et deux flèches ne l'arrête pas. J'alerte Güntar qui descend et l'assomme puis Rhundil le décapite au moment ou notre gladiateur reconnait dans la créature une vieille connaissance.
Mais effrayés par l'échauffourée, les deux chevaux de tête s'échappent et je pars à leur poursuite dans la forêt. Une fois les chevaux à nouveau arnachés, nous décidons avec mes deux camarades de partir à pied, en avant de la diligence afin d'éviter d'autres surprises.

Un peu plus loin, nous tombons sur une diligence renversé avec 4 mutants occupés à dévorer passagers, chevaux et bébé. Chaque créature est horriblement contrefaite avec au hasard, jambes de bouc, tête de rat ou de lézard, microcéphale et j'en passe. Mais quand on a survécu aux évènement de Talabheim, il en faut un peu plus pour impressionner le chaland. Du coup, nous les laminons avec méthode puis inspectons les restes. Et, surprise, je découvre dans les cadavres le sosie de Güntar qui, d'après les lettres qu'il porte, se nomme Kastor et était en route pour Bögenhafen afin de toucher l'héritage substantiel d'un baronnet, à savoir son manoir, sa cave à vin inestimable et 20 000 couronnes d'or.

Je récupère les plis, cache rapidement le cadavre dans la forêt avoisinante, juste avant que ne débarque la maréchaussée.
La garde impériale nous interroge et nous répondons diligemment à leurs questions en éludant les informations qui ne les regardent pas.
Puis nous reprenons notre diligence jusqu'à l'auberge relais suivante où la noble nous paie la nuitée en remerciement de notre protection efficace.

A suivre...

samedi 18 août 2018

Into the End

Lilian Gil
Suite à notre échec dans la capture de Lilan Gil, je me sauve à toutes jambes et rejoins Gibson. Le bilan est désastreux, nous avons perdu Georgiù et Gibson est revenu bredouille de sa tentative de décryptage. De plus, les piles corticales s'avérent entièrement vérolée.
Je suis d'avis de faire profil bas pendant deux jours puis d'embarquer comme ouvrier sur un cargo stellaire qui nous déposera sur Mars dans environ 4 mois. Ce qui a, également, l'avantage de nous faire oublier pendant quelques temps. Mais Chen, notre journaliste de terrain, et Gibson n'ont pas l'intention de lâcher l'affaire. Gibson envisage de perturber, par quelques moyens, le départ du vaisseau qui doit ramener, dans le système solaire, Lilian Gil. Chen, de son côté, se propose de monter un article jetant un doute légitime sur les réelles activités de la demoiselle, ce qui retarderai possiblement son embarquement. 
Mr Chen - journaliste freelance
Ce faisant, il finit par aller l'interviewer, histoire de lui mettre la pression. Loin d'être idiote, elle le charge d'un message à mon adresse, m'ayant identifié sur des images lors de ma fuite de la clinique d'injection. Si je souhaite survivre, elle me "conseille" de la rencontrer au plus vite avant son départ. Dubitative quand l'honnêteté de sa proposition autant que la possibilité de conclure un marché avec elle, mes deux acolytes semblant résolus à en découdre de toutes façons, je ne réponds pas à l'invitation.
Mr Lee - chien improbable
Finalement, après maintes discussion et tergiversations, nous nous retrouvons au restaurant du spatio-port, face à l'intrigante. Globalement le marché est simple, soit nous travaillons pour son mystérieux patron comme taupe au sein des forces de l'O.N.U. en échange d'une identité et d'un compte en banque, soit nous mourrons dans l'instant sous les mains de ses deux gardes assis tranquillement non loin.
Devant l'amplitude des possibles, nous acceptons de changer d'employeur et en bonus nous récupérons la pile corticale de Georgiù et profitons du vaisseau corpo qui rapatrit Lilian Gil, à destination de Mars.
L'aubaine, puisque nous pourrons ainsi y déposer Mr Lee et accomplir le marché passé avec les Yakuza locaux.

Aïsa Neko
I.A. en fuite

Fin