La source
Soudain, à l’étage,
j’entends Redrock qui crie « Les cannibales, Ils
arrivent ! ». Je vois Marv qui remonte l’escalier. Je
fonce dans le noir vers la faible lumière conduisant à la volée de
marche, bousculant des morceaux au sol que j’imagine être les
reliefs immondes des repas des anthropophages. Autour de moi,
j’entends les râles des désespérés comprenant la fatalité de
leur situation alors que j’atteins le bas de l’escalier avec
cette impression de quitter le tombeau pour renaître à l’existence. Pas d’hésitation ; dans notre monde il ne peut y avoir de
place pour la pitié si l’on veut survivre.
Nous rentrons à
l’Arche où je remets l’artefact trouvé dans le repaire des
cannibales, au Sanctuaire du Renouveau pour étude. Pendant notre
expédition, il y a eu deux nouveaux décès dans l’Arche. La
population meurt de soif et si notre projet Terrafermar avance bien
grâce aux efforts de Marv et Redrock, le manque d’eau devient un
problème dont il faut s’occuper urgemment.
Un Caïd, Marlotte,
a lancé une expédition en ce sens mais aucun membre n’en est
revenu. Une de mes connaissances a justement des renseignements
fiables sur une source d’eau potable dans la région. J’en
informe mes camarades qui contactent ce Caïd qu’il connaissent
afin qu’il soutienne notre projet. Il nous fournit en vivre et
ration d’eau et nous confie deux esclaves : Felin et Piro.
Le surlendemain de
notre retour, Redrock dirige notre petite troupe grâce aux
informations de mon contact. Nous explorons prudemment la Zone. À ce
rythme, Denrik estime à 16 heures le temps pour arriver à la
Source.
Pour l’instant,
nous marchons au milieu de ruines de maison de 2 à 8 étages mangées
par une végétation aux teintes verts foncés ou marron clair. Les
endroits dégagés sont recouverts de cendres. Redrock nous fait
presser le pas car il y a ici un fort taux de Souillure et la fatigue
se fait rapidement sentir. Tout à coup, un immense trou dans le sol
révèle des escaliers descendant vers une fosse rectangulaire emplie
d’une eau brune foncée.
Redrock repère un artefact, sorte d’habit d’une seule pièce au côté d’un masque relié à un cylindre équipé de bretelles. Il se trouve au bas d’un escalier situé au ras de l’eau. Sans hésiter, je descends suivie de Redrock. Nous longeons des murs aux vitres brisées dont l’intérieur est totalement écroulé, descendons de multiples escaliers en enfilade dans ce vaste espace souterrain. La combinaison est dans un matériau souple et élastique sous les doigts, effectivement d’une seule pièce. Les bottes sont étrangement palmés et le masque est équipé de sangle pour l’attacher sur la tête. Je recueille précautionneusement le tout et nous remontons.
Redrock repère un artefact, sorte d’habit d’une seule pièce au côté d’un masque relié à un cylindre équipé de bretelles. Il se trouve au bas d’un escalier situé au ras de l’eau. Sans hésiter, je descends suivie de Redrock. Nous longeons des murs aux vitres brisées dont l’intérieur est totalement écroulé, descendons de multiples escaliers en enfilade dans ce vaste espace souterrain. La combinaison est dans un matériau souple et élastique sous les doigts, effectivement d’une seule pièce. Les bottes sont étrangement palmés et le masque est équipé de sangle pour l’attacher sur la tête. Je recueille précautionneusement le tout et nous remontons.
Ensuite, nous
déambulons dans un paysage de grands bâtiment rouillés d’où
émergent de grands tuyaux comme si une terrible apocalypse les
avaient éventrés et qu’ils livraient à la vue leur boyaux
gangrenés.
Selon notre Zonard, le niveau de Souillure est faible. Mais alors que nous longeons un de ces tristes édifices, nous percevons d’inquiétants grattements. Soudain une horde de rat de la taille de mon bras nous attaquent. Redrock s’enfuit immédiatement. La nuée nous submerge rapidement et cherche à nous mordre, leur gueule exsudant sans aucun doute la pire souillure. Je m’envole pour m’échapper, atterrissant 30 mètre plus loin pour me mettre immédiatement à courir. Mais Marv et Denrik sont pris par la horde et ce dernier reçoit une vilaine blessure à l’artère fémorale. Je suis tentée d’aller à leur secours, mais je sais que c’est une erreur et qu’une telle décision ne peut me conduire qu’à la mort. L’empathie est une lame à double tranchant dans notre univers. La cohésion de notre équipe est une chose fragile soutenue par l’espoir et martelée par la réalité. Heureusement, ils parviennent à s’enfuir et alors que je m’avance pour soigner Denrik, celui-ci s’occupe déjà de sa blessure avec dextérité. Nous nous accordons un peu de repos et bien que le Combinard soit salement amoché, cette halte lui permet de recouvrer ses forces. Puis nous poursuivons notre avancée car s’arrêter ici pourrait nous être fatal. Nos deux esclaves marchent tête baissée, sans mot dire, comme résignés, les épaules chargées de bidons, jerricans et autres bouteilles qui nous permettrons de ramener l’eau tant espérée.
Selon notre Zonard, le niveau de Souillure est faible. Mais alors que nous longeons un de ces tristes édifices, nous percevons d’inquiétants grattements. Soudain une horde de rat de la taille de mon bras nous attaquent. Redrock s’enfuit immédiatement. La nuée nous submerge rapidement et cherche à nous mordre, leur gueule exsudant sans aucun doute la pire souillure. Je m’envole pour m’échapper, atterrissant 30 mètre plus loin pour me mettre immédiatement à courir. Mais Marv et Denrik sont pris par la horde et ce dernier reçoit une vilaine blessure à l’artère fémorale. Je suis tentée d’aller à leur secours, mais je sais que c’est une erreur et qu’une telle décision ne peut me conduire qu’à la mort. L’empathie est une lame à double tranchant dans notre univers. La cohésion de notre équipe est une chose fragile soutenue par l’espoir et martelée par la réalité. Heureusement, ils parviennent à s’enfuir et alors que je m’avance pour soigner Denrik, celui-ci s’occupe déjà de sa blessure avec dextérité. Nous nous accordons un peu de repos et bien que le Combinard soit salement amoché, cette halte lui permet de recouvrer ses forces. Puis nous poursuivons notre avancée car s’arrêter ici pourrait nous être fatal. Nos deux esclaves marchent tête baissée, sans mot dire, comme résignés, les épaules chargées de bidons, jerricans et autres bouteilles qui nous permettrons de ramener l’eau tant espérée.
Le paysage change
encore et nous entrons dans une forêt maladive ponctuée de cratères
formant de petite clairière. Redrock pose le pied à deux doigts
d’un objet métallique enterré que j’inspecte avec précaution.
Je me tourne vers mes camarades pour leur révéler que nous sommes
au milieu d’un champ de mines ! Avec cette information, notre
Zonard nous sort indemne de l’endroit pour continuer dans un
paysage de cendres.
Enfin nous arrivons
au lac. Il a une forme triangulaire et ses eaux sont turbides,
noirâtres et peu engageantes. Au milieu trône une île comportant
des infrastructures, des bassins de ce qu’il semble être de l’eau
claire et une haute cheminée en son centre d’où sort une fine
fumée. Nous faisons le tour de l’île afin de trouver un
embarcadère ou à défaut, l’endroit le plus proche de l’atoll.
Je prends ensuite 6 heures afin de construire deux radeaux.
J’embarque avec Denrik, Redrock et Felin sur le plus grand tandis
que Marv et Piro prennent l’autre. La traversée se passe sans
encombre sauf pour le deuxième radeau qui coule. Fort heureusement
ses deux occupants ont pied et finissent de rejoindre l’île en
marchant.
Alors que nous venons juste d’aborder, une ombre gigantesque nous survole et nous apercevons, effrayés, un Faucon des Ordures de 3 mètres d’envergure se poser sur le sommet de la cheminée. Nous nous faufilons vers l’espèce d’entrepôt au pied de la cheminée et longeons le mur afin que l’immense oiseau ne nous repère pas. Malheureusement Redrock écrase bruyamment un débris de verre au moment où l’on aperçoit la porte de l’édifice. Un cri grinçant retentit, nous nous ruons sur la porte et pénétrons, alors que dans notre dos nous ressentons un énorme déplacement d’air. À l’intérieur un hall gigantesque, des poutrelles, des plate-formes métalliques, et un escalier qui descend dans les profondeurs. Soudain, un bruit de courses sur un escalier de métal, quelque part, invisible !
Nous voilà sur le
qui-vive... Au milieu de ce grand espace, il y a une tour carrée qui
rejoint le plafond. Denrik en monte discrètement l’escalier pour
se retrouver devant une porte qui fut forcée mais à présent
barricadée de l’intérieur. Il décide alors de descendre dans les
fondations de l’édifice. En bas, des sortes de tentures en
plastique et derrière, indistinctes, deux formes humaines. Denrik utilise sa mutation pour pousser, sous l’action d’une envie
pressante, un des deux habitants à monter. Denrik nous planque et
nous voyons trottiner dans notre direction une forme humaine,
entièrement entourée de bandages crasseux et se tenant
l’entrejambe. Marv lui tombe sur le râble. Il s’agit
surprenamment d’un adolescent. Il nous révèle qu’ils sont une
cinquantaine dans le lieu et son dirigé par Lutrel. L’énorme
rapace leur pose des problèmes. Leur clan se nomme « Les
Purs ». Je demande à Marv de le libérer afin de montrer notre
bonne foi et lui demande de nous conduire à son chef.
Nous descendons à
sa suite, passons les bâches plastiques pour se retrouver dans un
espace immense, encore plus chaud et humide qu’au dessus. l’endroit
est occupé par de grandes cuves parallélépipédiques surmontées
de passerelles métalliques, reliées par d’autres passerelles où
sont suspendus de nombreux hamacs. Le lieu résonne du bruit des
outils et du travail. Soudain, à notre entrée, le silence tombe
impressionnant par contraste, et à 80 mètres de nous, se levant
d’une chaise posée sur une passerelle surplombant la seule cuve
circulaire, nous découvrons Lutrel qui nous fait face...
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