samedi 8 février 2025

La Brigade Chimérique (Icons system) - Le Planétaire de la Mort

Prologue

De retour de Mars, l'Escadron Étrange rencontre en urgence le Nyctalope, patron du C.I.D., pour l'informer du danger menaçant la Terre.

À peine rentré chez lui, un clochard se présente à la porte de Félix. Hébété, voire possédé, il lui tend son précieux médaillon égyptien perdu lors de l'épisode du dirigeable de Mabuse. Un fois remis, le sans-abri s'éloigne se demandant bien ce qu'il fait là et ce qui lui est arrivé ces derniers jours.

Ozie retrouve la maison que lui a légué son père, ainsi que Lothar, son serviteur et parrain.

Quand a Aymeric de Saint Sernin, qu'elle surprise en rentrant à son hangar que d'être accueilli par sa fiancée, Jessica Jane, qu'il croyait perdue sur Mars ou dans quelque sombre espace lointain. Après lui avoir sauté au cou au comble de la joie de retrouver son homme sain et sauf, elle explique n'avoir jamais quitté la Terre. Suite à la translocation du Pr Charpentier, elle et son équipe se sont retrouvés en suspension au dessus des eaux du Détroit de Gilbraltar. Ensuite, elle fait le serment de se tenir à tout jamais loin du genre d'aventures qui anime la vie de son fiancé.

---

2 mois plus tard - janvier 1936

Alors qu'Albert Roche, le Premier Soldat de France, rentre chez lui après avoir commis quelques achats afin de remplacer son grappin,et effectuer quelques rapiéçages sur sa tenue, sa logeuse lui tend un colis.

Pendant ce temps, Félix Dufaux, Le Pharaon Blanc termine son petit déjeuner se préparant à partir pour le Louvre lorsque quelques coups secs retentissent à sa porte. Un préposé des Postes et Télécommunication lui remet un colis.

Aymeric de Saint Sernin, La Vérité, bricole dans son hangar, lorsqu'un bruit au carreau le fait se retourner. Jessica Jane, souriante et plus belle que jamais lui remet un colis qu'elle vient juste de réceptionner et s'en va après avoir déposé sur sa joue un tendre baiser.

Quant à moi, François de Vaucansson, Ozie pour mes camarades, suis occupé à la lecture des journaux du matin afin de connaître les évolutions des marchés financiers durant mon absence. Les gros titres font état du projet Atlantropa consistant en un gigantesque barrage au niveau du Détroit de Gibraltar qui asséchera une partie de la Méditerranée libérant ainsi de nouvelles terres. Je lis aussi une annonce sur une conférence donnée à 13 h par Robert Darvel : « les portes noires de la planète Mars » dont j'ai reçu une invitation. Lotar entre dans la pièce et me remet un colis.


Dans le colis, je trouve un petit planétaire. Sur son socle, 4 noms sont gravés : Dufaux, De Vaucasson, De Saint Sernin, Roche. Au dessous, un message : 4 planètes, 4 sacrifices, 4 heures. À vous de les sauver. Votre futur ami A.

Sur le soleil, je peux lire : "Retrouvez-moi au milieu dans le ventre de Paris".

Sur la planète Vénus je remarque de tout petits trous semblant être des lettres à l’envers. Je prends un lampe et un message est projeté sur le mur à travers les orifices.

Lotar me signale que j'ai un appel d'Aymeric de Saint Sernin.  Il me dit avoir reçu le même colis mais pour lui, c'est la planète Mars qui est percée de trous. Je lui indique comment projeter le message. Il me fixe un rendez-vous au Café du Radium à côté de la Sorbonne. Je lui propose d'aller chercher Albert Roche alors qu'il prendra Félix Dufaux sur le chemin, nos deux camarades n'ayant pas les finances nécessaires pour avoir un téléphone à domicile.

Nos deux amis ont reçu les mêmes planétaires, même plaques, même message sur le Soleil mais planètes différentes en ce qui concerne les trous et les messages.

Félix Dufaux reconnaît ces textes. Ils sont du poète Arthur Rimbaud mais semblent porter des altérations. Nous nous dirigeons vers la Sorbonne toute proche pour interroger une spécialiste de la question littéraire. Après avoir compulsé les œuvres originales, elle nous signale plusieurs mots modifiés, écrits en majuscule.


Sur la Terre : Soir, Vieille Ville, Patient, Nord, Vignes, Auberge Verte

Sur Vénus : Feuille, Loupe

Sur Mars : Buffet, Porte Noire

Sur Mercure : Populace, Forgeron, Bonnet Rouge

Albert Roche pense que la "Vieille Ville" fait référence à Montmartre. Il se trouve que deux bistrots nommés l'Auberge Verte et la Vieille Ville y ont pignon sur rue.

C'est alors que discutant de cet espèce de jeu de piste nous nous rendons comte que les planétariums étaient enrobés dans la même page de journal.

Devant l'urgence de l'ultimatum Albert Roche décide de se rendre immédiatement à Montmartre. Je me propose de l'accompagner.

Pendant ce temps La Vérité et Félix Dufaux compulsent les journaux à la bibliothèque de la Sorbonne. Ils trouvent le journal qui accompagnait le planétaire et remarquent que sa texture est différente. Ils repèrent également dans les pubs émaillant la page les deux bistrots montmartrois ainsi qu'une illustration de  la Vénus de Modigliani qui attire leur curiosité. À l'aide d'une loupe ils découvrent en lettre minuscule un tatouage sur le bras de la Vénus, une adresse :  2 rue de la Gaieté. Ils s'y rendent sans attendre.

Nous arrivons avec Albert Roche dans la rue Montmartre ou se situe le bistrot de l'Auberge Verte. Nous entrons et le Premier Soldat de France commande bien inutilement à boire dans un but visible de socialisation avec le patron qui est ravi d'avoir des célébrités dans son échoppe. Albert Roche apprend que l'établissement propose des spectacles d'effeuillage burlesque le jeudi. Cela semble profondément intéresser mon camarade sans que je ne comprenne vraiment pourquoi. Il interroge les habitués sur la localisation de la jeune femme produisant le spectacle mais sans succès.

La Vérité et Félix Dufaux sont devant une mansarde d'un étage au 2 rue de la Gaieté. Il s'agit d'un ancien petit entrepôt où habite Clara Lindman artiste peintre. Après une tentative d’intrusion ratée, ils finissent par enfoncer la porte d'entrée. Dans un premier temps ils ne voient personne, seulement des tableaux posés au sol contre les murs. Mais pénétrant dans le pièce suivante, ils découvrent une baignoire remplie d'eau, une femme en nuisette gisant à l'intérieur, endormie. Au dessus d'elle, un lourd couvercle en fer et cuivre recouvert de pointes mortelles relié à un mécanisme déclenchant sa chute.

Albert Roche m’entraîne de l'autre côté de la rue et nous découvrons l'Auberge de la Vieille Ville. Suite aux investigations d'usage nous apprenons que tout les jeudis se produit le docteur Maelström qui contrairement à ce que pourrait laisser entendre son titre n'est pas médecin mais plutôt prestidigitateur/illusionniste. Albert Roche repère un habitué des deux bistrots et se renseigne auprès de lui sur l'adresse présumée de la danseuse de l'Auberge Verte qui semble tenir à cœur du Premier Soldat de France. Ce que je trouve toujours étrange au vu de l'état électriquement gazeux de mon camarade. Peut-être un réflexe atavique de sa condition humaine antérieure ?


Cela nous conduit néanmoins sur une autre piste. celle du Docteur Grenier, médecin du quartier. Nous nous rendons avec célérité à son officine et Albert Roche interroge les patients. Cependant, mon regard est attiré par une bizarrerie dans le jardin. Je franchis les portes vitrées et constate au milieu de la pelouse un rectangle de terre retournée de la taille de ceux que l'on pourrait trouver dans une cimetière. Je hèle mon camarade et file chercher une pelle dans un appentis non loin. Albert Roche commence déjà à creuser à la main lorsque je prends le relais avec l'outil approprié. Nous dégageons rapidement un cercueil dans lequel nous entendons quelqu'un appelant au secours.

Félix Dufaux active son mystérieux pendentif, cédant la place au Pharaon Blanc qui use de ses pouvoirs de télékinésie afin de déplacer le piège mortel en lieu sur pendant que la Vérité extirpe la demoiselle peu vêtue de son bain. Demoiselle étrangement endormie très certainement par des moyens chimiques. Ils la réveillent grâce à quelques sels. Elle leur révèle peu de chose. Une ombre derrière elle alors qu'elle était concentrée sur son travail. Quelque chose qui lui recouvre le nez et la bouche. L'inconscience. Félix Dufaux se met en quête d'un moyen téléphonique afin d'assurer des soins et secours pour la demoiselle.

J'arrache le couvercle du catafalque pour révéler Émile Cousin, cheminot. Sans perdre de temps, car le délai de 4 heures touche bientôt à sa fin, Albert Roche embarque l'employé de la SNCF dans un taxi, direction la conférence de Robert Darvel où nous avons donné rendez-vous à nos camarades et où nous soupçonnons la résolution d'une troisième partie de l'énigme. L’honnête travailleur nous raconte une histoire comparable à celle de Mlle Lindman. Mais des embouteillages incongrus au vu de la fluidité de la circulation bien connue à Paris nous oblige à quitter l'automobile. Je demande au chauffeur de ramener le pauvre homme chez lui et nous partons au pas de course en direction de la Maison de la Mutualité, lieu de la conférence.

Arrivé sur place nous rencontrons brièvement Mr Robert Darvel, apprenons que l'organisateur se nomme Guy Buffet mais qu'il est sorti chercher une collation pour Mr Darvel . Nous pénétrons dans la salle de conférence où je repère un membre du C.I.D. au premier rang, en son exact milieu. Ne repérant aucune menace dans les cintres, je monte sur la scène et vais promptement derrière le rideau. Là, je ressens une mystérieuse vibration. Cherchant son origine, je reviens sur scène, informe mon collègue qui m'indique que les piliers encadrant l'estrade en sont la cause. Au pied des piliers de devant je découvre d'étranges boîtiers. J'en retire un avec beaucoup d'effort alors qu'une fois ceci fait, il n'offre plus de résistance si je le remet en place. Je fais de même avec le deuxième, Albert Roche n'arrivant pas à le désolidariser de son socle. Je garde précieusement ces dispositifs alors que nous découvrons étonnés que l'eau qui emplissait le verre sur la table de conférence s'est transformé en sable.

C'est à ce moment que la Vérité et Félix Dufaux font irruption dans la salle. Nous échangeons très rapidement nos informations, inspectons les piliers sans rien trouver. Albert Roche et Félix Dufaux franchissent le rideau de l'arrière scène et descendent fouiller le dessous de scène.

Soudain, un cri déchirant provient des toilettes. J'accours devant une dame pipi apeurée. Juste le temps d'entrapercevoir des jambes de femme disparaissant soudainement derrière une paroi, un "crac" sec retentit faisant clairement penser à des os qui se brisent. Apparaît alors une créature simiesque, une sorte de Néandertalien dont les crocs dépassent de ses lèvres épaisses. Il tient une femme entre ses bras colossaux. Il la lâche sans ménagement aucun au sol et s’échappe au travers la fenêtre donnant sur la rue. Je me porte au côté de la dame encore vivante dont la colonne vertébrale fait un angle inhabituel. Je tente de la soulager du mieux possible mais il me semble que ses gémissements sont un peu trop appuyés et qu'elle ne fasse que bien peu preuve de retenue et de résilience par rapport à son état. Il me semble mieux comprendre les commentaires des membres de l'Escadron Étrange lorsqu'ils confient leur réflexion sur la fragilité de la gente féminine et leur manque de robustesse face au situations difficiles et aux émotions fortes.


Albert Roche et Félix Dufaux sortent précipitamment des coulisses. Albert Roche se rue vers les toilettes. La Vérité sort de la salle de conférence et
 réquisitionne une bicyclette, sous les mises en garde étonnés de son propriétaire quant à la fragilité de son engin, et s'apprête à rejoindre la place de la Bastille, dernier lieu présumé du quatrième meurtre potentiel.

C'est à ce moment que Félix Dufaux rejoint également la rue pour assister à l'échappée de l'être primitif qui grimpe maladroitement une façade d'immeuble semblant vouloir poursuivre le justicier cycliste.

Voyant cela, le vaillant vélocipèdiste sur son vélo volé s’arrête au milieu de l’avenue et s’apprête à recevoir l’être simiesque au Raygun.

Aux mêmes instants, je trouve un portefeuille dans les lambeaux d’habits qui jonchent les toilettes puis communique rapidement avec Le Premier Soldat de France et sort à la poursuite du singeoïde laissant au bon soin du héros de la première guerre mondiale la geignarde étalée sur le sol.

La Vérité tire sur son poursuivant et le touche au bras sans pour autant arrêter sa course. Félix Dufaux cède sa place au Pharaon Blanc alors qu'Albert Roche finit de s’occuper de la blessée attendant l’arrivée des secours.

Je saute par la fenêtre dans la rue, et repère le quadrumane qui se rapproche dangereusement de la Vérité. Je fonce dans leur direction avec toute la vélocité de mes jambes mécaniques. La Vérité tire à nouveau et troue la jambe du simiesque adversaire alors que le Pharaon Blanc use de sa télékinésie pour balancer un morceau de gouttière sur le néandertalien.


La Vérité plonge au sol car le gorille est à 1m50 de lui alors que la gouttière va s'écraser non loin sur le vélo d'emprunt. J'arrive à cet instant, lancé à pleine vitesse et décoche un uppercut à la créature lui brisant la mâchoire. La bestiole s’écrase au sol inconscient.

Cela fait, je sors le portefeuille trouvé. Dedans un télégramme adressé à René Sorel 15 rue des acacias, Gavarnie. Albert Roche nous rejoint.

Puis je soulève le néandertalien tandis qu'un stratogyre du C.I.D se pose à proximité. Le Niyctalope en sort et nous lui demandons de nous déposer à la place de la Bastille. Je charge l'anthropoïde et nous exposons rapidement au chef du C.I.D. la situation.

Un fois arrivés, nous repérons la pharmacie André Forgeron.

A suivre

Cet épisode vous a été offert par la créme Ramay