Résumé de l'Épisode précédent
L'attaque du Zeppelin Noir par l'Escadron Étrange est un échec. Non seulement Aymeric de Saint Sernin ne trouve pas sa fiancée Jessica Jane mais l'équipe est faite prisonnière par les séides de Mabuse. Ils sont envoyés de force sur la planète Mars à travers le portail alimenté au radium et grâce à l’œil de Xorn. Ils se retrouvent dans un grotte obscure alors que dans leur esprit résonne pour chacun une voix familière. Xorn, mère des Erloors, leur propose télépathiquement un marché en échange de leur retour sur Terre.
Je questionne Xorn au sujet de ma fiancée, Jessica mais elle me répond ne pas la connaître. Elle projette dans l'esprit de Félix l’équipe précédente qui a traversé le portail et a eu des réactions malveillantes. Cela ne correspond pas à la Camomille au Radium.
La mère des Erloors nous communique la mission qu'elle attend de nous : aller dans une autre tanière sauver ses enfants car elle n'a plus de contact avec eux depuis quelques temps. C'est un voyage à la surface de 6 à 7 hauts soleils, ce qui semble correspondre à plusieurs heures de marche. Elle nous projette le paysage de notre destination.
Pour le moment, quid de la Camomille au Radium mais Charpentier nous précise qu'il n'a pas eu le temps de régler précisément les paramètres de leur voyage.
Après quelques tergiversations et de nombreuses sollicitations auprès de mes camarades, c’est enfin parti. L'inquiétude m'étreint quand au devenir de ma bien-aimée. Nous déambulons au sein de la caverne, éclairée par la faible lueur émanant d'Albert Roche, encadrés de trois Erloors. Nous arpentons des couloirs creusés dans la roche, débouchons sur une énorme pièce circulaire, poursuivons dans d'autres couloirs. Nous buttons sur deux cadavres qu'inspecte Ozie. Ils portent tous deux des tatouages des Requins du Ciel.
Félix, toujours en communication avec Xorn se renseigne plus avant sur la vie des Erloors. Il ne consomme pas de nourriture hormis 2 à 3 fois dans l’année lors d'une cérémonie. Il n'y a que des mâles sauf, parfois, un reproducteur ou deux par génération. Mis à l’écart, ils ne sont actifs sexuellement que lors d'une période précise favorisant l'autorégulation. Enfin, les Erloors craignent le soleil et ne sortent que la nuit ce qui explique pourquoi leur mère à besoin de notre équipe.
Nous débouchons sur le flanc de la montagne et dans le ciel, une lueur rouge nous accueille éclipsée partiellement par une ombre voilant le soleil. Cela fait resurgir le rêve auquel mes amis humains et moi fûmes victimes semblant annoncer quelques événements funestes.
Nous descendons de la montagne, Charpentier suivant discrètement en observateur zélé, dans un décor de collines de terre rouge. Le sol fait songer à nos causses. Au loin, nous repérons un creux qui abrite des huttes avec ce qui semble être des humains. Au milieu de ce village, un élément architectural gît, couché sur le sol. Nous devons traverser tout d'abord une sorte marais baigné d'un liquide huileux.
Bientôt nous distinguons les braseros enserrant le village. Des humains en pagne et aux gros cheveux clairs nous accueillent. Une grande statue cassée est couchée au milieu des habitations. Les autochtones parlent français. Ozie les salue et joue un coup de bluff, étonnant de la part d'un automate, en leur affirmant que Robert Darvel nous envoie. Aussitôt, les indigènes sont très amicaux et comme chargés d'espoir jusqu'à ce que déboule un gars en pantalon de treillis militaire. Il s'agit d'un Requin du Ciel du nom de Marek Dragovski accompagné de deux autres comparses. Un colosse Augustin Lenoir alias la Masse et un certain Pierre Georges ou Pierre Gérard, un malingre à la personnalité flou.
Je comprends au bout d'un moment que ce dernier dispose d'un camouflage aléatoire mémoriel et que c'est cette équipe qui a combattu les Erloors dans la grotte.
Marek tient des discours extrêmement racistes sur les Erloors. Les drôles ne m'inspirant aucune confiance, je presse le groupe de repartir sans attendre à la recherche de ma douce. Félix et Ozie emboîtent mon pas décidé et inquiet mais Albert reste pour dialoguer avec les louches individus.
Agacé par cette perte de temps, je reviens sur mes pas suivi de Félix et en profite pour discuter avec les autochtones qui nous mettent en garde lors de notre périple de la traversée des Terres Mortes après la jungle qui nous attend.
Pendant ce temps, Charpentier resté au côté d'Albert en profite pour se sustenter alors que le Premier Soldat de France, profitant de sa popularité pêche des informations. Enfin ils prennent congé en emportant du pique-nique.
Nous voilà en route à travers les clairières au milieu des collines puis se sera la jungle, et le désert des Terres Mortes.
La végétation de la jungle arbore des tons pastels aux sons discrets de bruits divers. Autour de nous, invisiblement ça rampe, ça volette… Nous repérons quelques animaux étranges comme ces sortes de colibris-madeleine à long filaments. Les larges feuilles des palmiers composant la canopée nous offrent un bruissement musical continue. Des vibrations souterraines discrètes parcourent le sol. Ozie tripote une palme caoutchouteuse tombée au sol et en tire des sons différents que ceux produit lorsqu'un oiseau-madeleine à filament frôle celles des arbres. Tout ici nous saisit par son étrangeté.
Après 2 heures de marche, le soleil entame son parcours vers le crépuscule. Nous butons sur un grand lac d’huile-pétrolifère qui nous bloque le passage. Ozie s’avance néanmoins dans liquide dense mais peu profond. Mes collègues et moi préférons faire le tour même si nous ne voyons pas précisément les contours de cette pièce d'eau pour en mesurer les contours.
Après un long temps de marche, nous ressentons une forte vibration du sol comme des pas lourds. Nous accélérons le rythme. Des bruissements assourdissants nous parviennent des palmiers alentours.
Ozie, au mileu du lac, du liquide au dessus de la taille, voit des remous s'écraser sur ses hanches. Un saurien de 20 m de haut débouche de la jungle et entame la traversée du plan aqueux. Ozie se presse d'éviter sa trajectoire. Tout à coup le reptile s'arrête surpris à la vue de l'automate et pousse un cris ultrasonique. Albert et Ozie, ressentent une furtive fatigue mais Charpentier, Félix et moi nous évanouissons sous cette explosion aigu alors que soudain la jungle fait silence.
Au bout d'un moment, Albert me réveille ainsi que mes deux infortunés camarades.
Au bout d’un quart d’heure, Ozie prend pieds sur la berge de l’autre côté. Il hôte ses vêtements, les essore et s'empare d'une palme qu'il agite en un rythme non naturel afin de se faire repérer. Il entend alors des gémissements. Il découvre une créature végétale semblant tenter de tirer sur une partie d'elle-même enterrée. Ozie se remémorant la maxime d'un vieil artilleur "Mine inconnue, touche à ton cul !" rebrousse chemin.
30 mn plus tard, nous le rejoignons. Comme il se rhabille, il nous conte l'aventure du saurien hurleur. Je lui reproche son incurie auquel il me renvoie ma faiblesse humaine contrairement à lui et Albert. Énervé je ne trouve rien de pertinent à rétorquer à cette machine pensante. Nous allons reprendre la route mais à l'évocation de la plante gémissante par l'automate, la curiosité de Charpentier s'allume. Il pousse alors Félix à aller investiguer. La plante se referme alors sur l'infortuné naïf qui commence à se faire ronger par un acide végétal. Albert réagit en électrifiant le tout, ce que j'appuie par un tir de mon raygun sur la tige. La plante tombe, relâche son repas et acidifie encore un peu plus Félix.
Nous repartons enfin et atteignons l'orée de la jungle. Devant nous, les Terres Mortes, plaine désertique rocailleuse s'étendant à perte de vue. Nous filons en ligne droite vers le plateau que nous avait mentalement montré Xorn. Une verrue est plantée dessus : la tanière de ses enfants. Sur notre droite nous distinguons un cratère d’où émane une lumière verte.
Le soleil, rongé par une ombre inquiétante, est bas sur l’horizon. Au sol, nous voyons deux pistes se dirigeant respectivement vers la tanière et vers le cratère. Je distingue des sortes de traces d’insectes ou oiseaux, ou les deux, de grandes tailles. Elles montent vers la butte où nous nous dirigeons.
Nous grimpons le plateau et atteignons le dôme. L'entrée est plongée dans le noir. Nous y pénétrons pour trouver 2 corps d’Erloors dépecés à la sabraque. La descente s'amorce et nous traversons des pièces et des couloirs jonchés de cadavres. Notre inspection nous fait affirmer que seule la mort règne à présent ici.
Nous ressortons et allons vers le cratère, nous repérant à la lumière verte qu'il émane, sous la voûte céleste seulemnt piquetée d'étoiles lointaines. Nous rampons jusqu'au bord des lèvres de l’excavation. Nous distinguons des protubérances ovoïdes qui semble être des œufs cassés tapissant l’intérieur. La lueur provient des œufs intacts collés à la paroi du cratère.
Je vais prendre du repos avec Félix et Charpentier tandis qu’Albert et Ozie, n'en ayant pas besoin, surveillent le creusé maléfique. Puis le Premier Soldat de France nous rejoint tandis que l'automate reste en surveillance.
Je rêves de Mars, de la tâche sombre qui grossit avec des bruits de bourdonnements, de cliquètements et avec la sensation très lointaine de Jessica Jane qui me supplie : « Revenez rapidement, la grande nuit est arrivée, vite vite nous sommes en danger ! ». J'entends le même fond sonore de cliquètements puis le rêve se coupe net.
Nous nous réveillons simultanément et mes deux camarades me révèlent qu'ils ont fait le même songe mais avec des voix différentes.
Aucun doute, Xorn est en danger impliquant un retour précipité sur nos pas. Mais plusieurs heures nous séparent de la seule créature pouvant nous renvoyer vers notre planète natale.